Publié le 13 novembre 2019 à 9h57 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h25
A n’en pas douter, la jeune entreprise marseillaise mère du bee wrap s’achemine vers un nouveau palier de croissance. En un an, l’emballage alimentaire réutilisable a su en effet trouver son public, séduire près de 180 revendeurs… et plus encore. Tout ceci, en ayant relocalisé la production en Provence et en se positionnant désormais sur le 100% bio.
Il y a un an tout juste, le bee wrap se frayait une (jolie) place dans les cuisines. Soit en français dans le texte, un emballage alimentaire réutilisable, réalisé à partir de tissu coton, de cire d’abeille, de résine de pin et d’huile de tournesol. Et jolie place en effet, puisque le succès a été immédiat : près de 25 000 packs vendus en moins d’un an, une popularité rayonnante sur les réseaux sociaux, un taux de satisfaction proche du sans faute… bref. Mais, il y a un mais : la petite équipe emmenée par le fondateur Samuel Olichon, qui voulait «produire en France dès la genèse du projet», entendait réduire davantage encore l’impact environnemental de ce produit éco-responsable par essence (Rappelons-le, il est sensé permettre de dire adieu aux films plastiques et autres papiers alu à usage unique…). Or, faute de solution de fabrication viable sur le sol hexagonal, les premiers bee wraps ont été fabriqués loin de la Provence, en Asie… Une chaîne de valeur bouclée à l’autre bout de la planète qui désormais, appartient au passé. Car la fabrication est aujourd’hui relocalisée sur le territoire, «elle est prise en charge par l’Esat (Établissement et Services d’Aide par le Travail NDLR) du Rouet, basé dans le 12e arrondissement de Marseille. Nous avons fait concevoir par un bureau d’études du Nord de la France une machine, que nous mettons à disposition de l’établissement, lequel réalise non seulement l’enduction de la toile de coton, mais aussi, la découpe, le pliage et la mise sous pli, des bee wraps qui sont par ailleurs aujourd’hui 100% bio».
Référencement au national chez Biocoop
C’est précisément ce qui permet à Anotherway de se différencier de la concurrence, puisque trois autres entreprises sont positionnées sur ce segment de marché. Dans le détail, la cire d’abeille est naturelle et française, ou bio et provenant de Zambie (difficile de trouver son équivalent bio tricolore, au vu des pesticides qui imprègnent les surfaces végétales aujourd’hui, hélas !). Le coton biologique, certifié Gots provient de Turquie et arrive en bobine en Espagne, où il est tissé et imprimé, en se prévalant de surcroît de la certification Oeko Tex 100. La résine de pin estampillée Ecocert vient tout droit des forêts landaises et enfin, l’huile de tournesol bio (label AB) est produite elle aussi à l’échelle nationale. Et tout ceci converge donc vers l’Esat. «12 personnes, encadrées par un moniteur, travaillent à temps plein sur ce projet. Ce qui représente une capacité de production de 400 000 packs par an», explique Samuel Olichon. Un volume qui ne sera pas incongru, au vu des dernières avancées commerciales d’Anotherway. Puisque là aussi, il y a du nouveau… Et notamment, un référencement au national sous l’enseigne Biocoop. Depuis le 6 novembre donc, les bee wraps aux motifs colorés ont pris leurs quartiers sur les étals de la chaîne spécialisée, comptant quelque 600 magasins. Chaîne qui a par ailleurs sélectionné Anotherway dans le programme «Jeune entreprise de la bio» pour accompagner le lancement et la diffusion de sa gamme au sein du réseau.
Quid des perspectives de développement ?
Auparavant, la jeune pousse s’était positionnée dans la foulée de ses premiers succès commerciaux sur une offre B to B revendeur. Ils sont à ce jour 180, concept stores, magasins bio indépendants, boutiques de cuisine, à distiller l’offre d’Anotherway dans leur échoppe. Ce sur 8 pays limitrophes. Et ce n’est qu’un début, puisque la volonté de se développer à l’export est clairement marquée. Autre levier de croissance, Samuel Olichon envisage aussi de pénétrer le monde des cuisines professionnelles. «Mais pour cela il faudra acquérir la norme HACCP ( Hazard Analysis Critical Control Point
ou Analyse des dangers – points critiques pour leur maîtrise NDLR». La stratégie de développement économique passera donc sans surprise par l’export et la multiplication des cibles. Et bien sûr, la diversification de l’offre, puisqu’un ingénieur produit – ce serait alors le 8e salarié – arrivera très bientôt, en janvier prochain. «Sa mission sera notamment de tester de nouvelles matières premières, tel le lin, le chanvre, et de concevoir avec nous de nouveaux produits». Puisque dans l’univers de la maison, le champ des objets jetables est large, il ne s’arrête pas aux fourneaux mais se poursuit aussi notamment dans les salles de bain… L’avenir dévoilera vite la nouvelle voie choisie par Anotherway. Peut-être en 2020, qui devrait marquer, selon les prévisions de Samuel Olichon un doublement du chiffre d’affaires, aujourd’hui à 600 K€.
Carole PAYRAU