Publié le 20 janvier 2020 à 21h02 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
Christian Estrosi (LR) vient de tenir une réunion dans le cadre des municipales à Nice où il vise sa réélection. Occasion pour lui de déclarer: «Vous savez qu’au moment où bien d’autres voies étaient possibles, c’est toujours Nice qui a guidé mes choix». Il évoque un mandat «qui ne s’est pas écoulé comme il était prévu» car, précise-t-il: «A peine élu en 2014, un risque énorme s’est levé dans notre région. Il fallait se dresser contre cette extrême-droite que la famille Le Pen voulait importer chez nous, écrasant notre identité et nos valeurs. Il fallait aussi rapporter à Nice l’équité dont elle avait été privée pendant 18 ans. J’ai fait le choix de présider la Région. Mission accomplie : plus de 200 millions d’euros ont abondé nos projets, ici, depuis 2015». Un discours prononcé devant l’association des amis de Christian Estrosi, occasion pour ce dernier d’évoquer les années écoulées et, en premier lieu, la tragédie du 14 juillet 2016. «Nice a vécu une des pires nuits de son histoire et nous les Niçois avec. La barbarie islamiste a frappé notre ville. Nous avions alors un nouveau devoir, terrible et nécessaire: tenir Nice debout et accompagner durablement les familles endeuillées. Je me suis demandé si vous seriez toujours à mes côtés. Et plus dignes, plus forts que jamais face à la barbarie, vous étiez là. J’ai mesuré pleinement là que ma place n’était ni à Marseille ni à Paris. J’ai fait résolument le choix de Nice». Arrive la Présidentielle. «Ma famille politique se perd dans les divisions issues de la primaire. C’est alors que les repères et les partis politiques s’effondrent. La société évolue et s’entrechoque. Je pressens que les Français ne supportent plus les clivages politiques traditionnels. Je demande ma liberté totale à tous et des divisions se font jour. Je me suis demandé si vous acceptiez ma liberté. Et plus solides et rassemblés que jamais, vous étiez là». Et de faire de sa liberté politique un credo. «Soyons réaliste aucune idéologie partisane ne peut être un gage de réussite pour Nice», assure-t-il avant de préciser: «Je ne suis pas devenu un adepte du politiquement correct. J’ai été le premier à dénoncer une cinquième colonne et je ne lâcherai rien dans la lutte contre le terrorisme et les dérives communautaristes. J’ai été le seul maire de France à reprendre en régie de grandes compétences comme les cantines scolaires, les transports ou la gestion de l’eau et je veux à cet égard remercier tous les fonctionnaires qui m’ont permis de réaliser mes engagements avec mes équipes municipales et les maires de la Métropole». Des remerciements qui vont aussi à son parti politique pour «avoir accepté cette liberté». Une liberté qui le conduit aussi «à remercier le Chef de l’État pour son aide à faire avancer Nice en la choisissant pour faire un campus universitaire dédié au développement durable, un Hôtel de police mutualisé ou en lui permettant de représenter la France à l’Unesco». Christian Estrosi évoque l’avenir, parle de son projet. «Après les infrastructures qui ont été remises à niveau, après la mobilité qui a été au cœur du mandat précédent, nous avons apporté une crédibilité nationale et internationale à Nice. Nous avons rénové la maison. Je vous propose maintenant d’embellir le jardin. Voilà ce que j’ai en tête et ce projet, il repose sur 3 domaines essentiels parce qu’ils touchent à l’humain. Aujourd’hui, nous allons donner priorité à la place de chacun dans la cité».
«Nous ne sommes plus dans une phase de transition climatique mais dans l’urgence»
Et de mettre en exergue l’environnement et le bien-être. «Nous ne sommes plus dans une phase de transition climatique mais dans l’urgence». Et indique avoir demandé au docteur Richard Chemla, président du centre de découverte mer et montagne de lui proposer des solutions innovantes dans un rapport qui sera remis dans 10 jours «afin de mettre en œuvre cette exigence de rupture». Christian Estrosi affiche sa volonté de voir Nice «poursuivre sa métamorphose en ville-jardin». Il propose dans ce cadre de réaménager la voie Mathis «indispensable aux automobilistes» et, «actuellement si laide et si bruyante», en une source d’énergie et de verdure. «Nous allons la requalifier et nous veillerons à ce que les gigawatts produits participe à l’équilibre du projet». En 2020 démarrera la coulée verte de l’ouest, 30 hectares de parc arboré et de parc de loisirs auxquels s’ajouteront 20 hectares d’espaces verts supplémentaires dans les quartiers, comme par exemple dans le quartier de Saint-Jean d’Angély. Il se prononce également, pour favoriser le développement économique de la métropole, en faveur de l’adaptation des bâtiments construits par Jean Médecin il y a soixante-dix ans et par Jacques Médecin il y a quarante ans. Au cours des 6 prochaines années il propose de prolonger la promenade du Paillon vers le nord. Annonce: «en accord avec sa directrice et le Ministre de la Culture, le TNN, qui exige d’énormes et coûteux travaux de mise aux normes, sera relocalisé aux Franciscains, place Saint-François». Le parking des Arts et la bibliothèque seront maintenus sous le jardin, avec le Mamac. «Acropolis sera remplacé par un parc d’exposition moderne plus proche de l’aéroport et, en toile de fond, nous retrouverons la façade et le bâtiment du palais des Expositions, dans leur dessin d’origine, précédé d’une magnifique forêt urbaine».
Un Hôtel de police mutualisé entre la police nationale et la police municipale à l’hôpital Saint Roch
Christian Estrosi entend aller plus loin dans la sécurisation de la ville. «Nous avons recruté 230 policiers municipaux de plus en 10 ans. Nous mettrons en œuvre l’Hôtel de police mutualisé entre la police nationale et la police municipale à l’hôpital Saint Roch. Nous y développerons un centre d’hypervision qui permettra d’y relier bien plus que des caméras mais tous les objets connectés existants sur le marché. Ce centre nous permettra sur un seul lieu de gérer la sécurité publique mais aussi la circulation et la sécurité civile». Le candidat Estrosi en vient à la culture: «Nice est reconnue maintenant comme une grande ville culturelle. A nous d’être à la hauteur de cette reconnaissance.» Il propose notamment «la remise à niveau de notre patrimoine et de nos équipements». Citant entre autres, les musées et les grands sites urbains comme Cimiez. Il entend également travailler sur une nouvelle offre culturelle, quartier par quartier ainsi qu’un accompagnement plus fort de la création. «Car, qu’est-ce qui fait la réputation d’une ville comme Nice? La haute qualité environnementale et la haute qualité culturelle de son patrimoine d’hier et de ses créateurs d’aujourd’hui et de demain». A ces trois axes il ajoute la vie quotidienne avec en ligne de mire: formalités administratives, loisirs, pouvoir d’achat. Christian Estrosi se dit favorable, à l’image de ce qui se fait sur la culture, que dans tous les domaines de la ville chaque Niçois puisse bénéficier d’une carte, «je l’appellerais « de citoyenneté niçoise ». Cette carte permettra à chacun de bénéficier d’avantages financiers dans les infrastructures sportives, culturelles, de loisirs. Ce sera le prolongement numérique du guichet Nice facile». Ainsi, au lieu de devoir produire quatre papiers différents pour s’inscrire dans une bibliothèque ou un AnimaNice, il suffira de présenter cette carte pour avoir accès aux services souhaités. Il propose également qu’à l’image des pharmacies de garde, une permanence administrative de la mairie ou certains équipements soient ouverts tous les jours de la semaine et en soirée, sous réserve du volontariat et du paiement en heures supplémentaires des agents concernés.
Michel CAIRE