Publié le 7 février 2020 à 12h17 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Le Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier était présent, ce jeudi 6 février au Salon Euromaritime à Marseille. Occasion pour lui de rappeler toute l’importance qu’il accordait à cette filière, aux potentialités qu’elle offre sans ignorer la crise qu’elle vient de connaître avec les mouvements de grève. Il a annoncé à cette occasion une aide de 3 millions d’euros.
Le constat de Renaud Muselier est sans appel: «Nous sortons à peine d’un conflit social, ou plutôt de conflits sociaux importants qui laisseront des traces pour longtemps. Car nous venons de vivre la plus longue grève de l’histoire du Port de Marseille. Et incontestablement, je crois que nous avons perdu beaucoup d’argent, beaucoup d’emplois et beaucoup de temps. Plus de 200 millions d’euros de perte. Des dizaines d’entreprises en chômage partiel. Une véritable perte de fiabilité pour le Port de Marseille malgré dix années d’efforts pour retrouver des clients dans tous les domaines». Mais, pour Renaud Muselier, cela ne doit pas faire oublier que: «nous avons toutes les raisons de croire en l’avenir et en l’innovation pour nos Ports, car c’est un enjeu essentiel». Le salon Euromaritime en est pour lui la démonstration. L’objectif posé est essentiel : «Penser la croissance bleue, maritime et fluviale pour les 20 ans à venir, avec de vrais résultats à 3 ans dont chacun peut se rendre compte. Nous avons ici 320 exposants, 6 000 participants qui démontrent la diversité des domaines et des secteurs de l’économie bleue». Et en tant que Président de Région, collectivité la plus importante au sein du Conseil de surveillance du Port, représentée par deux élus, «je ne souhaite pas voir mourir soudainement 10 années d’effort», prévient-il avant de préciser: «Ce sont des efforts que nous avions tous menés ensemble. Pour la crédibilité, la fiabilité et la réputation de notre Port. Place portuaire, entreprises, structures de promotion, syndicats, chacun avait mis la main à la pâte pour attirer des clients enfin persuadés que Marseille redevenait une place de référence en Méditerranée et en Europe.C’est un immense gâchis». Il annonce qu’il n’abandonnera les entreprises qui «subissent cette situation». – Sur le conflit corse indique-t-il: «Je suis intervenu avec Gilles Simeoni auprès du Gouvernement pour obtenir les garanties que demandaient les personnels navigants : elles sont arrivées en 24 heures et la grève a été suspendue depuis.» – Les effets globaux de la grève, cependant, ne sont pas encore mesurables : «C’est sur le moyen terme, à chaque ligne que l’on perdra, à chaque armateur de croisière qui ne passera plus par Marseille, à chaque entreprise qui fermera, que l’on se rendra compte de l’effet réel», explique-t-il. Pour pallier cette crise, il annonce: «Je débloque 3 millions d’euros pour venir en aide aux entreprises impactées par la crise portuaire, afin d’amortir le choc, afin de contribuer à renouer des liens avec les clients perdus, et surtout afin qu’on ne perde pas les fleurons maritimes que compte cette Région et ce port de Marseille-Fos. C’est pour moi un impératif absolu».
Michel CAIRE