Publié le 16 février 2020 à 10h29 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 9h46
Le Printemps Marseillais -le rassemblement de la gauche, des écologistes et des citoyens- a dévoilé son programme sur la question des transports publics. «La mobilité est un droit. C’est notre priorité pour une ville plus verte et plus juste, notamment pour lutter contre la fracture territoriale de Marseille» a lancé à cette occasion Michèle Rubirola, sa tête de liste, qui ne manque pas de préciser qu’elle est une utilisatrice quotidienne du métro. Elle annonce à cette occasion que, si le Printemps Marseillais prenait la ville 5 stations de métro seraient ouvertes «pour désengorger la ville et réduire la fracture territoriale», 3 axes prioritaires ont été identifiés pour offrir des points d’entrée à la ville : la Valentine, Château-Gombert et l’hôpital Nord.
La conférence de presse s’est tenue à la station de métro Gèze, récemment ouverte au public, -qui, espère Jean-Marc Coppola, tête de liste dans le secteur «s’appellera un jour Gèze-Hermier du nom de ce député qui a tant fait pour les 15/16– pour illustrer la discrimination qui existe depuis des décennies en matière de transport. Le métro existe depuis les années 70 et il n’y a jamais eu de volonté politique d’aller vers l’Hôpital Nord, vers l’Estaque. Le seul mode de transport en commun est le bus, et il faut voir dans quelles conditions dégradées. Alors que nous comptons ici 90 000 habitants et que la moitié de la population n’a pas le permis ou pas de voiture. Un secteur qui est à la croisée des chemins, soit il deviendra, si on laisse faire, un ghetto alors qu’il a de nombreux atouts pour se développer et qu’il peut devenir un cœur de la métropole, sur le plan de la santé avec l’Hôpital Nord et économique avec le Grand Port». Plus largement, chaque jour, ce sont plus de 200 000 voitures qui s’engouffrent dans le centre-ville de Marseille. Cet afflux est un facteur majeur de pollution, qui réduit la mobilité des Marseillaises et des Marseillais au sein de leur ville. Cela nuit à l’accès à l’emploi, aux services publics et au développement de Marseille.«Avec des stations de métro et des parkings relais associés, les Marseillais et les métropolitains ne seront plus obligés de subir cela. Ce seront autant de voitures qui ne rentreront pas dans le centre, et de personnes qui circuleront plus facilement. Tout le monde doit avoir accès aux mêmes services publics, et la mobilité en fait partie», ajoute Michèle Rubirola qui souligne: «Notre objectif est de garantir un accès aux transports collectifs (TER, Métro, Tram, Bus express…) à moins de 15 minutes pour tous les Marseillais».
«Un projet sans coût supplémentaire pour les Marseillais»
Michèle Rubirola tient à préciser qu’il ne s’agit pas là d’effet d’annonce ou encore de mesures irréalistes. «Nous allons nous donner les moyens de le faire ; la métropole, c’est presque 1 milliard d’euros de budget : notre plan c’est 500 millions d’euros qui seront financés par l’Europe, l’État, les collectivités territoriales et la Ville. Cela se fera sans augmenter les impôts donc sans coût supplémentaire pour les Marseillais». Elle rappelle que la métropole a d’abord été créée pour les transports «elle va donc financer d’abord les transports. Marseille est la capitale de la pollution, et si Marseille reste engorgée, si Marseille n’attire pas les investisseurs car elle est mal desservie, trop engorgée, c’est tout le territoire qui peinera à avancer. Avec son budget de 936M€, la métropole investira dans les transports ; nous nous appuierons sur les financements européens». Jean-Marc Coppola ne manque pas d’indiquer: «L’État sera également sollicité. Le Paris Express c’est un coût de 40 milliards, il devra faire un effort pour Marseille, la deuxième ville de France». Michèle Rubirola précisera : «Être la maire du concret, c’est annoncer et réaliser le doublement de l’offre de transports en commun pour les bus, grâce à des mesures qui vont nous permettre de repenser l’espace urbain. Je mettrai aussi en place des bus de nuit avec arrêts à la demande, pour la mobilité et la sécurité de nos habitantes et nos habitants». Le Printemps Marseillais doublera l’offre de bus en termes d’amplitude horaire et de fréquence. «Parce que je veux que ça aille vite» explique Michèle Rubirola, dès septembre prochain « les Batobus » seront pérennisés et augmentés à destination du Nord et du Sud de la ville. Directement reliés aux transports en commun, ils auront un accès direct au port et un ponton supplémentaire au Sud.
Michel CAIRE