Publié le 14 février 2020 à 22h48 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 9h47
Sécurité renforcée, écoles rénovées, écologie et urbanisation repensées, la candidate LR issue de la majorité municipale à la Ville, a un peu plus priorisé ses grands thèmes de campagne, en présentant ce vendredi 14 février matin les 303 noms qui figureront sur ses listes dans tous les secteurs. Sur la scène du théâtre du Gymnase, des phrases fortes sont à retenir…
La candidate investie par Les Républicains pour les élections municipales à Marseille, issue de l’actuelle majorité à la Ville, a choisi ce matin le cadre du théâtre du Gymnase pour présenter tous ses binômes et les 303 noms présents sur ses listes pour les élections des 15 et 22 mars. «C’est un endroit magique pour déclarer sa flamme à Marseille, le meilleur endroit qu’on aurait pu trouver dans le sens symbolique de la reconquête du centre-ville» a-t-elle ajouté, avant d’attaquer ses adversaires directs : «Pour gouverner cette ville, la 2e de France, il ne faut pas que des petites phrases, il faut du sérieux, de la volonté, et surtout ce qu’il ne faut pas, c’est du grotesque. Et je crois qu’en matière de grotesque, en ce moment, on est aux premières loges.» Plus libérée au fil de son discours, après un départ difficile, elle a voulu s’adresser de la scène du théâtre à ses femmes et hommes choisis pour prendre part à ses listes : «Depuis quelque temps, je sens cette force, cette énergie, cette volonté d’aspirer à faire avancer Marseille. On la ressent aujourd’hui dans les rangs de ce magnifique théâtre. Je sens cette volonté collective, et, en attendant le 22 mars, c’est pour moi aujourd’hui le plus beau jour de la campagne. J’ai été très émue de vous voir remonter ensemble et soudés la Canebière, il y a quelques minutes, vers un même objectif. Cette Canebière aujourd’hui piétonne, je veux en faire un symbole de notre réussite en lui redonnant ses attributs qu’elle n’aurait jamais dû abandonner. Ceux de la grandeur de la ville et ceux qui unissent la ville.»
«Les personnes de l’extrême gauche, les vrais dangers pour cette ville»
Clairement, par la suite, sur un ton plus affirmé, elle a voulu pointer du doigt ceux qui seront ses principaux adversaires sur l’échiquier politique local à l’occasion des deux, voire des trois prochains tours attendus… «J’ai beaucoup souffert, les derniers mois, de voir la Canebière être prise en otage par des contestations de personnes qui viennent de l’extrême gauche. Ce sont eux les vrais dangers pour cette ville. Ils cherchent le moindre prétexte pour tout casser, alors que la Canebière doit être au contraire le lieu de réconciliation des Marseillais avec leur ville, avec leur centre-ville. Les zones piétonnes, les végétaux qui commencent à fleurir, bientôt un cinéma, la jeunesse qui y est de retour, l’heure du renouveau est arrivé pour cette dernière. Je suis très impatiente de continuer cette transformation, avec vous, comme cette aventure qui va conduire notre ville vers de nouveaux horizons.»
«Sur le plan de la sécurité, des incivilités, au fil du temps, la situation s’est dégradée»
Est ensuite venue l’heure du bilan des 4 mandats effectués par Jean-Claude Gaudin, dont elle fut l’une des principales adjointes de 2001 à 2015. Un passé qu’elle doit et devra «en même temps» – comme dirait l’autre, à l’Élysée – défendre et pourfendre, dans un savoureux et délicat dosage, les prochaines semaines, afin de toucher au but. «Depuis 25 ans, la ville a connu de grandes métamorphoses, mais il est désormais temps de passer à une étape décisive. Je veux le retour de l’ordre dans une ville apaisée, sécurisée. Je veux une ville modèle. Une ville qui fasse à nouveau rêver notre jeunesse. Pour respirer un air sain, la libérer des embouteillages… » S’adressant à nouveau directement à ses sympathisants choisis pour porter les listes dans chaque secteur, la double patronne du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix Marseille Provence a livré les clés de sa méthode sélective qu’elle espère décisive et gagnante. «C’est le bon moment pour agir. J’ai voulu que vous soyez le reflet de cette ville de Marseille. Et j’ai souhaité avoir un subtil équilibre entre la nouveauté et l’expérience. Aujourd’hui, 70 % d’entre vous (sur les listes) sont nouveaux, j’ai atteint le 70 % – 30 %, et nous avons aussi 50 % de nouveaux dans les binômes. Merci pour cet engagement. Et je vous confirme qu’aujourd’hui ce sera bien le premier mandat de Martine Vassal.» Après les longs applaudissements provoqués par cette dernière réplique, elle s’est concentrée sur ses priorités en cas d’élection, avec en premier lieu : «Les premières phases de recrutement des 1 000 agents qui viendront renforcer la police municipale, avec l’aide des réservistes.» Elle martèle dans la foulée : «Je veux le retour de l’ordre républicain. Sur le plan de la sécurité, des incivilités, au fil du temps, la situation s’est dégradée.» Avant d’enchaîner, après la sécurité, sur ses trois autres grands thèmes de campagne : l’éducation, la nouvelle fibre verte ou écologique, la fin de l’urbanisation anarchique… « Avec le plan Charlemagne des écoles, je rénoverai les établissements dégradés. Je donnerai aussi le feu vert à la création de la forêt urbaine au parc Borély. Avec une superficie qui passera de 18 à 40 hectares pour de nouvelles zones de respiration vertes et bleues. Ce sera le point de départ de la révolution verte que je veux pour Marseille. Je confirme qu’on y trouvera bien un centre d’apprentissage du golf et une fondation d’art contemporain.» Enfin, dernière annonce : «Je veux mettre fin au tout béton. C’est la fin du match, point barre. L’aménagement de Marseille a consommé beaucoup d’espaces fonciers pour laisser très peu d’espaces verts. Je veux que tous les Marseillais puissent bénéficier à 500 mètres de chez eux d’un espace vert.» Malgré un statut de favorite et son avance annoncée au 1er tour dans le seul sondage connu aujourd’hui, il faudra qu’elle arrive surtout à convaincre qu’elle n’avait visiblement pas son mot à dire sur plusieurs dossiers importants pour sa ville, malgré ses presque 15 années de présence tout en haut de l’équipe municipale. « Il faut de l’expérience pour cette ville, et en cela le dégagisme ne mène à rien » a-t-elle lâché ce matin, «regardez le nouveau monde ?» Les urnes répondront.
Bruno ANGELICA
Les colistiers de Martine Vassal
1er secteur – 1er et 7e arrondissements |