Publié le 5 mars 2020 à 20h08 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 9h48
Piétonnisation des centres-villes, explosion du e-commerce ou encore enjeux de qualité de l’air… Il est urgent pour le collectif « Tous acteurs-Municipales 2020 » [[«Tous Acteurs-Municipales 2020» rassemble au sein d’un collectif inédit les partenaires économiques et sociaux : 31 acteurs du monde économique réunis au sein du collectif, 32 experts, du territoire et au-delà, consultés individuellement, 200 chefs d’entreprises, animateurs de réseaux économiques, jeunes actifs, apprentis, étudiants… présents dans les réunions collectives à Aix, Aubagne, Marseille, Étang de Berre]] d’inventer de nouveaux modes de livraison, notamment en cœur de ville sous peine d’accentuer la dévitalisation des centres-villes, tant économique que résidentielle, et de freiner le développement de la Métropole. Cet enjeu de la « logistique urbaine » s’insère dans le défi 3 – qui fait partie des 10 idées-clés, pour le développement économique du territoire, détaillées dans des fiches pratiques chaque jour jusqu’au 13 mars- : «Combiner foncier et connectivités physiques et numériques» du livret de propositions du monde économique.
«La logistique urbaine et les conditions de bon fonctionnement des activités économiques concernent tous nos cœurs de ville, avec une attention particulière pour les centres urbains les plus importants -Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne ou Salon-de-Provence notamment – ; c’est la logistique du dernier kilomètre» considère le collectif « Tous acteurs Municipales 2020 » qui demande des réponses concrètes, rapides et innovantes car, «aux difficultés de circulation s’ajoute un manque de place et de foncier disponibles pour la gestion des flux de marchandises». Et donc de proposer: «des expérimentations en matière de stockage associées à des nouvelles solutions de livraisons doivent être soutenues, qu’il s’agisse du réseau de tramway et de services en vélo-cargo». Les centres-villes occupent le devant de la scène «parce qu’ils concentrent une histoire commune, incarnent le vivre ensemble, la mixité et la créativité… mais aussi parce que, désertés ces dernières décennies au profit des proches (ou lointaines) périphéries, ils sont en mutation, entre désertification et reconquête.» Pôles de proximité et d’équilibre, qu’ils soient grands ou petits, les centres-villes de la Métropole doivent bénéficier de meilleures perspectives d’avenir et d’actions de redynamisation volontaires et exemplaires. La question des connexions, des accès aux services et aux produits est l’une des questions clés». Et de citer des exemples de ce qui se fait dans d’autres villes: À Paris, la RATP a étudié de 2009 à 2013 l’utilisation d’une ligne de tramway pour la distribution urbaine, hors heures de pointe -projet «Tram-fret»- «mais sans pérenniser le projet». La Métropole de Saint-Étienne a poursuivi ces expérimentations, en 2016-2017, en associant notamment le groupe Casino. De nombreuses métropoles, Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Lyon, Aix-Marseille-Provence mais aussi Zurich, Manchester, Saint-Pétersbourg ou Hong-Kong, s’intéressent au sujet. À ce stade, insérer un tramway de marchandises au sein d’un réseau voyageurs ne pose pas de problème majeur mais le modèle économique et les coûts associés freinent son déploiement. Le CarGoTram de Dresde en Allemagne, en service depuis 2001, est souvent cité en exemple : un tramway dédié à la livraison d’un seul et unique client, une usine Volkswagen, avec des volumes suffisants.
«Tous acteurs» met en exergue les propositions concrètes qu’il veut pousser
«Tous acteurs» met en exergue les propositions concrètes qu’il veut pousser: Aix-Marseille-Provence, et notamment les centres-villes de Marseille ou d’Aix-en-Provence, pourraient capitaliser sur ces retours d’expériences et chercher à déployer des services innovants et mutualisés de livraison des marchandises. La capacité d’emport, de fréquence possible, de fluidité de circulation, et l’exploitation électrique et silencieuse d’un tramway, de vélos-cargo ou de véhicules «propres» dédiés incitent à s’engager. «C’est bon pour notre image, pour l’attractivité et la qualité de vie dans nos centres-villes», rappelle le collectif qui ne cache pas que des obstacles restent à surmonter : Les ruptures de charge; les coûts de main-d’œuvre (mobilisée sur de courtes périodes de travail); la technologie adaptée aux marchandises potentiellement concernées et aux spécificités urbaines. Face à cela, il propose des pistes de travail concrètes : mutualiser les flux potentiels et mobiliser des lieux d’implantation de petits espaces de stockage (100-300 m²) sur le tracé : locaux vacants, parkings souterrains servant de «base-arrière» (par exemple sous le cours Pierre Puget à Marseille ou le cours Sextius à Aix), soutenir un système de livraisons en vélo-cargo, plus souple, avec des aménagements dédiés, adapter les rames et les quais du tramway, disposer de réserves de matériel roulant, intégrer les systèmes d’information des futurs clients, et optimiser les coûts associés (ruptures de charge, manutention et/ou automatisation des phases de chargement/déchargement). Il note qu’un important stock de rames de tramway à recycler/réutiliser pour des projets devrait être disponible avant 2025… «Une opportunité à saisir, comme l’a déjà fait San Francisco, par exemple». Il plaide en faveur du développement des expérimentations de livraison par drone, un système adapté à des petits colis (moins d’1kg) et à des territoires difficiles d’accès en raison de leur géographie ou d’un isolement temporaire à la suite d’aléas climatiques par exemple. Cela suppose de «valoriser davantage les externalités positives du projet, notamment avec des activités logistiques à haute valeur ajoutée et des services de livraison adaptés aux derniers mètres, associer étroitement des opérateurs économiques privés (transporteurs, distributeurs, commerçants).» Pour le collectif, 2020 est la bonne année pour démarrer le projet, dans un contexte d’évolutions sociétales et réglementaires, de mise en œuvre du PDU métropolitain et de piétonnisation accrue. «Les partenaires à associer regroupent en particulier les collectivités locales, les sociétés spécialisées dans la distribution – dont certains cherchent des lieux d’implantation -, les opérateurs de transport, les associations de commerçants et les syndicats professionnels… Selon leur nature, les projets pourront être portés par un groupement public-privé dans une gouvernance à définir».
Michel CAIRE
Rappel du calendrier de diffusion des fiches pratiques #1 Faire des Îles du Frioul une chance pour le territoire : mardi 3 mars #2 Des Halles Alimentaires en cœurs de ville : mercredi 4 mars #3 Une logistique urbaine réinventée : jeudi 5 mars #4 Des mobilités fluides, performantes et décarbonées : vendredi 6 mars #5 Des villes inclusives pour faciliter le quotidien des actifs : samedi 7 mars #6 Des startup des 5 continents dans nos centres-villes : lundi 9 mars #7 Un lab de la ville bioclimatique méditerranéenne de demain : mardi 10 mars #8 Une Maison pour le business avec l’Afrique : mercredi 11 mars #9 L’ Étang de Berre, zone à forts enjeux de l’économie métropolitaine : jeudi 12 mars #10 Un monitoring de l’action publique : vendredi 13 mars |