Publié le 6 mars 2020 à 22h37 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 9h48
Axes de communication asphyxiés, pollution atmosphérique, offre de transports en commun peu attractive «malgré des besoins de mobilité accrus», une mobilité fluide et performante «est aujourd’hui une urgence». Afin de répondre à tous les besoins (actifs, des centres-villes ou bassins de vie et d’activité, visiteurs occasionnels) et décongestionner le territoire, «un saut qualitatif est vital» pour Tous acteurs Municipales 2020 [[«Tous Acteurs-Municipales 2020» rassemble au sein d’un collectif inédit les partenaires économiques et sociaux : 31 acteurs du monde économique réunis au sein du collectif, 32 experts, du territoire et au-delà, consultés individuellement, 200 chefs d’entreprises, animateurs de réseaux économiques, jeunes actifs, apprentis, étudiants… présents dans les réunions collectives à Aix, Aubagne, Marseille, Étang de Berre]].
Il faut, pour «Tous acteurs Municipales 2020», créer une offre de transports multiple, confortable et décarbonée en capacité de répondre aux standards européens et internationaux… voire prendre une longueur d’avance; réduire les fractures sociales, territoriales et environnementales liées aux conditions de mobilité; tirer parti des spécificités locales, «comme notre ensoleillement ou encore les 225 km de littoral, rives de l’Étang-de-Berre incluses»; opérer une bascule culturelle chez les habitants qui, «faute de solutions adaptées, ont développé une dépendance à la voiture individuelle». Alors, Tous acteurs invite à l’ambition«pour dépasser les obstacles réels ou supposés liés à la géographie de notre territoire ou à nos habitudes de déplacement. Notre territoire a pris un retard certain sur les questions de mobilité, les défis sont donc nombreux». Parmi les urgences à traiter en priorité : la liaison à l’Aéroport Marseille Provence; les navettes domicile-travail de/vers les principaux pôles d’emplois, avec notamment le besoin d’adapter les horaires et les fréquences de transports en commun aux besoins des actifs; les déplacements des touristes et excursionnistes (dont les croisiéristes) et aussi la baisse des déplacements. «Face à ces besoins, des solutions se dessinent mais peinent à s’inscrire dans un calendrier satisfaisant». En effet, sur rail le projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur avec la création d’une gare souterraine à Marseille Saint-Charles à horizon 2030 devrait permettre de doubler l’offre TER et à des milliers de métropolitains de délaisser leur voiture. Aujourd’hui, si l’offre de TER a été développée les fréquences restent limitées et conditionnées à la future gare Saint-Charles souterraine. Sur l’eau: outre la continuité territoriale avec le Frioul et le Château d’If, quelques liaisons maritimes sont proposées de façon saisonnière et en nombre limité (Vieux-Port/Estaque et Vieux-Port-Pointe Rouge – puis liaison avec les Goudes). Une expérimentation a été lancée en septembre 2019 pour maintenir le service Vieux-Port/Estaque toute l’année mais uniquement le matin. À vélo: un plan vélo métropolitain est en cours de déploiement, avec un budget dédié de 60 millions d’euros. Le collectif met en avant ce qui se fait dans d’autres métropoles pour montrer qu’une autre offre de transports en commun est possible. «À Lyon, Barcelone ou Turin, sans compter Paris et l’Ile de France, les principales agglomérations d’un million d’habitants ont su développer des services de type RER, en investissant sur la durée dans des infrastructures dédiées (TER, TER-GV, métro, RER…)».
Utiliser l’atout du transport fluvial et maritime
De nombreuses villes en France ou ailleurs se sont également attachées à utiliser l’atout du transport fluvial et maritime : Nantes, Bordeaux, Paris, ou encore Toulon proposent des services intégrés aux offres de transport public «classiques» qui attirent des milliers de passagers. Sans compter les services existants à Amsterdam, Istanbul ou Londres… certains territoires complètent efficacement les offres de bus, métro, tramway et RER avec des «batobus» attractifs. D’autres villes misent sur des technologies avant-gardistes, comme Chicago qui travaille sur un Express Loop pour relier l’aéroport au centre-ville en véhicule autonome à grande vitesse. Et de proposer un calendrier… En 2021, le collectif invite à garantir les temps de parcours grâce à des voies réservées aux transports en commun, dans les deux sens, de façon permanente ou à certaines heures de la journée : Marseille – Aix-en-Provence, Marseille – Aéroport Marseille-Provence, Marseille – Aubagne, Aix-en-Provence – Vitrolles, Aix-en-Provence – Aubagne, Aix-en-Provence – Cadarache. Puis d’inviter sur la période 2021-2025 à une montée en puissance de solutions innovantes : des navettes hybrides et des «bateaux volants», de Cassis à la Ciotat, de la Côte Bleue à Marseille, de Martigues à Marignane, du Vieux-Port aux Calanques. De préciser à ce propos «Miami et Paris ont déjà testé le bateau volant électrique, pourquoi pas Marseille ?». Et d’évoquer encore des navettes touristiques électro-solaires (6 à 8 places) autour du Frioul et du Parc national des Calanques, des taxis volants, dans la continuité des expérimentations déjà
menées sur notre territoire par Francky Zapata, des «Loops», tunnels souterrains dans lesquels circulent des véhicules autonomes à grande vitesse. Puis, à horizon 2030, le collectif propose de déployer le RER métropolitain, Aubagne -Aix-en-Provence -Vitrolles Aéroport-Marseille, qui requiert une concentration des investissements et des stratégies des acteurs. Le dernier volet à considérer sera celui de la non-mobilité : «Pour mieux se déplacer, déplaçons-nous moins pour cela, place aux espaces de coworking, au télétravail, au flux office, … de nouvelles habitudes à instaurer, lorsque cela est possible, par les employeurs publics ou privés.» Concernant les modalités de mise en œuvre le collectif propose: «L’ensemble des acteurs doit se coordonner au plus tôt pour partager des calendriers ambitieux et réalistes, calés notamment sur les prochaines programmations financières et les opportunités existantes. Le démarrage de la nouvelle mandature municipale et métropolitaine permettrait de lancer une dynamique forte en s’appuyant sur les étapes réglementaires et incitatives». Et d’avancer l’adoption fin 2019 de la loi d’orientations des mobilités (LOM); appels à projet de l’Ademe et de l’Europe pour le cofinancement de travaux. Les contrats de plan État-Région (CPER); le Plan de Déplacements Urbains métropolitain en 2020. «L’urgence étant réelle dans un contexte financier contraint, sans doute faut-il aussi explorer des modèles économiques à bas coût, de type Rosco (matériel ferroviaire en leasing)». Le collectif Tous acteurs précise: «Le monde économique est prêt à prendre toute sa part : s’il n’est pas réfractaire à contribuer au financement de l’offre de transport métropolitaine, il attend néanmoins en retour une offre de services à la hauteur des besoins des salariés. Sinon, au versement transport déjà élevé, s’ajoutent des coûts supplémentaires pour pallier les insuffisances des collectivités… cela signifie subir la double peine. En parallèle, laissons aussi les acteurs privés innover, en partenariat avec le public (Hyperloop) ou dans des modèles 100% privés».
Michel CAIRE
Rappel du calendrier de diffusion des fiches pratiques #1 Faire des Îles du Frioul une chance pour le territoire : mardi 3 mars #2 Des Halles Alimentaires en cœurs de ville : mercredi 4 mars #3 Une logistique urbaine réinventée : jeudi 5 mars #4 Des mobilités fluides, performantes et décarbonées : vendredi 6 mars #5 Des villes inclusives pour faciliter le quotidien des actifs : samedi 7 mars #6 Des startup des 5 continents dans nos centres-villes : lundi 9 mars #7 Un lab de la ville bioclimatique méditerranéenne de demain : mardi 10 mars #8 Une Maison pour le business avec l’Afrique : mercredi 11 mars #9 L’ Étang de Berre, zone à forts enjeux de l’économie métropolitaine : jeudi 12 mars #10 Un monitoring de l’action publique : vendredi 13 mars |