Publié le 29 mars 2020 à 21h34 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h14
Le gouvernement a annoncé hier dans un exercice d’information et de clarté que je salue, sa stratégie de montée en puissance du dépistage du Covid-19 dans notre pays. Répondant à l’appel de l’OMS, le gouvernement français a tranché pour un changement d’échelle et une massification du recours aux tests pour la sortie de confinement.
Je me suis rendue ce dimanche matin à l’IHU Méditerranée Infection à Marseille pour m’entretenir avec l’équipe du professeur Raoult, mobilisée depuis de longues semaines pour proposer à tous, des tests de dépistages et prendre en charge par traitements médicamenteux toutes les personnes testées positives. Trois convictions s’imposent à moi : Le protocole de dépistage de l’IHU mis en place de manière méthodique en fait un modèle d’organisation et d’expérience pour la France entière que je m’emploierai à relayer auprès du gouvernement. Sur les 3000 tests PCR réalisés ici quotidiennement dans le laboratoire dit «l’usine», environ 800 proviennent des prélèvements effectués sur les marseillais qui se présentent à l’IHU avant d’être pris en charge selon les critères de tri, par les Marins-pompiers venus prêter main-forte pour assurer un accueil irréprochable.
l’IHU Méditerranée Infection orchestre le dépistage des Marseillais
Dans le plus grand calme et dans le strict respect des gestes barrières recommandés par les autorités, l’IHU Méditerranée Infection orchestre le dépistage des Marseillais, en réservant un accès dédié aux personnels soignants ou de sécurité (policiers, gendarmes, pompiers). 75 chambres d’hospitalisation permettent d’isoler les patients positifs les plus contagieux ou les plus à risque et de suivre l’évolution des personnes pour lesquelles le traitement est contre-indiqué. Si la France souhaite organiser dans les plus brefs délais un dépistage massif de sa population elle devra s’inspirer de cette organisation logistique et dupliquer partout sur son territoire des plateformes d’une telle efficience. Si l’IHU ne manque aujourd’hui ni de matériels de protection, ni de matériel de dépistage, l’approvisionnement et la logistique sont clairement le nerf de la guerre de cette organisation. La montée en charge du dépistage au niveau national nécessitera une mobilisation totale de l’État et de sa capacité à s’approvisionner dans le monde entier.
A ce jour, 1 003 patients marseillais testés positifs sont traités…
La France doit s’inspirer de la méthode de dépistage de l’IHU Méditerranée Infection. En l’absence encore de consensus scientifique, je me réjouis que le traitement ait été néanmoins autorisé dans le cadre de l’urgence sanitaire dans le respect des recommandations du Haut Conseil de Santé Publique. A ce jour, 1 003 patients marseillais testés positifs sont traités par l’alliance de l’hydroxychloroquine et d’un antibiotique comme l’Azithromycine; l’évolution de leur état devrait permettre d’ici quelques jours de confirmer l’efficacité de cette prise en charge. Je rappelle que le gouvernement a autorisé cette semaine par un décret « TOUS » les établissements de santé publics, privés et militaires, sur décision collégiale du personnel soignant à proposer aux malades du Covid-19 ce traitement préconisé par les équipes du
Professeur Raoult. Comme elles me l’ont confirmé, les équipes de l’IHU sont en contact direct et régulier avec le gouvernement pour l’éclairer dans sa prise de décision et inspirer la mise en œuvre des organisations nécessaires à la montée en puissance de sa stratégie de dépistage de la population française. Je m’inscris dans cet esprit de collaboration et de partage d’expérience qui doit prévaloir pour accompagner la Nation toute entière dans sa lutte contre le Covid-19. Unis et à l’écoute de ceux qui savent, nous vaincrons l’épidémie.
Cathy Racon-Bouzon est député des Bouches-du-Rhône