Publié le 4 avril 2020 à 13h41 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Arnaud Devigne est aujourd’hui consultant indépendant à Marseille en stratégie et transformation des organisations, chargé de mission auprès de La French Tech. Il vient de mener la liste conduite par Yvon Berland et soutenu par LREM pour les municipales à Marseille dans les 1er et 7e arrondissements de la ville. Il a été directeur marketing de Google France, puis directeur du moteur de recherche d’emploi Indeed pour la France. Il a notamment créé dans ce cadre, il y a deux ans : Indeed Job Academy, pour aider les jeunes à trouver un emploi sur Internet.
Voilà, c’est arrivé… On ne sait pas encore vraiment quoi ni pour combien de temps mais on sent bien que c’est arrivé. Un scénario dystopique nous fait face. Nous sommes en guerre… contre un ennemi invisible.
Notre vie quotidienne a basculé de façon brutale, immédiate et, pour la 1ère fois, dans le monde entier au même instant. La roue s’est arrêtée de tourner. La mondialisation ne pouvait qu’entraîner des crises mondiales. Nous avions bien en tête depuis 2008 les crises économiques endogènes, dues à l’emballement d’un système financier devenu opaque et complexe à réguler. Nous avions en tête les risques industriels majeurs depuis Tchernobyl. Le terrorisme mondialisé depuis 2001. Le Tsunami de 2004 nous rappelait que la nature pouvait nous mettre à genoux en une fraction de seconde. Avec l’accident de Fukushima en 2011, nous avons commencé à mieux percevoir l’impact de catastrophes en chaîne. Le séisme a entraîné le tsunami qui a provoqué l’accident nucléaire. Mais nous avions eu tendance à ignorer que dans un monde devenu aussi interconnecté, où chaque région du monde dépend de toutes les autres, où chaque écosystème local est intimement lié à des milliers d’autres, dans un dédale d’interdépendance dont personne ne comprend le fonctionnement, la catastrophe sanitaire liée à la propagation d’un virus est probablement celle qui est susceptible d’avoir l’impact le plus large et durable.
Le bruit a grondé pendant quelques semaines. Chaque jour, il devenait de plus en plus évident que nous n’étions pas face à une simple épidémie ponctuelle et localisée. La pandémie guettait. Elle est arrivée avec force et brutalité. Notre planète s’est littéralement arrêtée. Seul un filet de flux physiques perdure, tandis que les échanges numériques s’intensifient pour pallier l’atrophie du réel. Prenons de la hauteur : dans un monde que nous avons conçu pour que tout tourne en flux tendu, à une vitesse extrême, sans temps mort, cette pause n’est rien d’autre qu’une mise à l’arrêt complet. Sans respecter la moindre procédure.
Les conséquences de cette crise, qui deviendra rapidement systématique, sont inconnues. Elle est sans précédent car elle frappe un modèle d’organisation du monde qui n’a pas été pensé pour subir une décélération brutale. Depuis un siècle nous privilégions l’efficacité extrême des organisations, des systèmes en place, au prix d’une résilience sacrifiée. Nous avons construit un monde Frankenstein d’une complexité absolue, réglé au millimètre près de façon itérative, sans que personne ne soit en mesure d’en maîtriser l’ensemble des connexions synaptiques. Nous le savons fragile. Nous voyons bien qu’à chaque éternuement, l’ensemble du système vacille. Là, il ne s’agit pas d’un éternuement mais d’une apnée mondiale imposée. Comment les organes vitaux réagiront-ils ? Quelles seront les conséquences de la crise à plus long terme ? Pouvons-nous considérer qu’elle est l’occasion de prendre conscience des dysfonctionnements du monde dans lequel nous vivons ? Saurons-nous l’ajuster ? En avons-nous encore le temps ? Est-ce une grande répétition avant un cataclysme plus important à venir ? Autant de questions que nous sommes nombreux à nous poser sans pour autant être des adeptes de la théorie de l’effondrement programmé. Je vous livre quelques questions et modestes pistes de réflexion (pas de réponse… je n’ai pas cette prétention ; et si je me trompe sur certains points, veuillez m’en excuser) :
1. Cette pandémie pourrait être bien pire…
Le virus du Covid-19 présente des caractéristiques relativement favorables au regard du champ des possibles. Même si sa létalité est relativement élevée en comparaison de la grippe saisonnière, un taux compris entre 1 % et 3 % n’a rien à voir avec celui d’Ebola par exemple. De la même façon, sa contagiosité, avec en moyenne 2,5 personnes contaminées par porteur, reste « raisonnable ». Certes, de telles caractéristiques peuvent tout de même conduire à plusieurs millions de morts au niveau planétaire. Mais imaginons un instant que ce virus soit mortel dans 50 % des cas et qu’il soit encore plus contagieux… L’emballement systémique serait alors tout autre car l’inquiétude de contracter la maladie se transformerait alors en véritable peur panique. Plus personne ou presque n’accepterait de travailler pour délivrer les services vitaux à notre économie. C’est la pénurie alimentaire mais également sanitaire qui nous guetterait avec certitude. L’état pourrait-il encore assurer ses fonctions régaliennes ? Les conditions seraient alors réunies pour voir apparaître des émeutes à grande échelle. La guerre civile ne serait pas loin. Nous n’en sommes pas là. Toutefois…
2. Le risque d’une extension de la crise
Les bourses ont commencé à se replier, prises de panique face au ralentissement économique brutal. Le système monétaire va être soumis à de très fortes tensions. Les valeurs refuges telles que les crypto-monnaies ou l’immobilier ne semblent déjà plus l’être. Les entreprises sont à court de trésorerie et les banques vont être appelées à la rescousse tandis que les États vont devoir laisser filer la dette pour nationaliser, renflouer et irriguer artificiellement l’économie à coup d’aides d’urgences visant principalement à maintenir la paix civile. Car l’enjeu est bien celui-là. Au delà de la sphère économique qui sera touchée en profondeur et de façon durable, c’est notre vivre ensemble qui est menacé. Le confinement imposé, s’il devait se prolonger bien au delà de quelques semaines, associé à des difficultés financières pour les ménages et entreprises, pourrait générer des tensions entre les corps intermédiaires, les citoyens, les élus, donnant lieu à un climat de violence exacerbé par l’amplificateur que sont les réseaux sociaux, désormais seuls canaux d’échange entre des individus repliés sur eux-mêmes. En ce début de confinement en France, nous assistons à des prises de position virulentes de certains professionnels tenus de poursuivre leur activité alors que les « nantis » resteraient tranquillement en sécurité, chez eux, ou, mieux, dans leur maison de campagne. Les riches ont déserté les villes pour aller au vert ou en bord de mer tandis que les classes laborieuses ont le choix entre se mettre en danger en continuant à travailler ou bien s’entasser dans des appartements exigus. Voilà ce qu’on entend déjà sur les ondes. La lutte des classes, les réflexes corporatistes, le sentiment d’injustice face à la pandémie commencent déjà à se faire entendre. Et ce n’est certainement que le début. Les théories du complot, les fake news, les recherches de boucs émissaires, les haines numériques pourraient se développer…jusqu’à un point de rupture qui pousserait certains de nos concitoyens à braver les interdits, descendre dans la rue et en découdre.
L’enjeu du maintien de l’ordre et de la capacité à vivre ensemble est le sujet prioritaire pour ceux qui nous dirigent. Si le crash économique est certain, le crash sécuritaire peut encore être évité. Il faut tout mettre en œuvre au niveau central, local et individuel pour qu’il ne se produise pas car la situation serait alors tout simplement hors de contrôle compte-tenu du caractère mondial de la crise. Les agissements des uns donneraient des idées aux autres, situés à des milliers de kilomètres de là. La haine et la violence pourraient se propager telle une traînée de poudre. Aussi, le confinement strict imposé est une arme à double tranchant : il permet de limiter la propagation du virus et éviter que des individus ne profitent de la situation confuse pour voler, piller. Mais il renforce dans le même temps les aspects les plus vils et égoïstes de l’homme en le laissant tourner en rond, nourri par ses propres convictions confortées par ses semblables sur les réseaux sociaux. Nous sommes des êtres sociaux et l’absence de relations directes à si grande échelle, durant de longues semaines, nous fait entrer en terres inconnues.
Quid de l’impact de ce confinement sur la santé mentale des citoyens ? Comment ne pas craindre des situations de tension exacerbée dans les foyers ? Comment s’assurer que la promiscuité ne va pas s’accompagner d’une hausse des maltraitances envers les femmes, les enfants, les personnes fragiles ? Ce qui se passe dans les foyers ne se voit pas. Point de checkpoints et de patrouilles. Des cris étouffés aux conséquences pourtant aussi dramatiques que la maladie.
3. Et demain ?
Je rejoins le propos du philosophe Dominique Bourg qui estime qu’il n’y aura pas d’après crise à proprement parler mais que nous entrons durablement dans une période de turbulence, de déstabilisation systémique. Au delà des conséquences matérielles, humaines, économiques, de cette crise sanitaire mondiale majeure, sur lesquelles je ne m’étendrai pas davantage, le trauma collectif sera profond et cette épreuve ébranlera la confiance que nous avons dans le modèle complexe et fragile que nous avons bâti. Ainsi, nul ne pourra éviter de se projeter dans le scénario catastrophe d’après. Que se passerait-il si un État, un groupe terroriste répandait un virus bien plus dangereux ? Quelles seraient les conséquences d’une cyberattaque d’envergure mondiale qui surviendrait dans une période comme celle d’aujourd’hui ou le numérique est plus que jamais vital ? Nous prenons conscience que nos systèmes étroitement interconnectés sont extrêmement fragiles. Ils ont été conçus dans une optique de maximisation de la performance dans des conditions « normales ». L’efficience est obtenue au prix d’une incapacité à tolérer ce qui n’a pas été modélisé. Cela est vrai pour la façon dont fonctionnent les marchés financiers, eux-mêmes ultra sensibles à la performance des entreprises, elles-mêmes dépendantes du moindre aléa non anticipé au niveau de la demande. Ces périodes de crises majeures sont souvent autant de moments de définition pour les civilisations. Face à la prise de conscience de la fragilité de notre modèle, l’incapacité de la « technique » à enrayer la crise et face au rôle amplificateur d’une mondialisation absolue, la peur va gagner du terrain. Et face à cette peur, deux voies vont s’offrir à nous :
a) nous réfugier dans un repli nationaliste, identitaire, basé sur la peur de l’Autre et le renforcement des valeurs sécuritaires au détriment des libertés;
b) faire évoluer en profondeur, collectivement, de façon concertée, nos modes de vie, de production, de consommation pour les rendre plus simples, résilients et frugaux, au delà de tout dogme politique.
C’est bien entendu cette 2e option que nous devons viser. L’enjeu n’est pas politique mais civilisationnel et il nécessite que tous les talents se retrouvent autour de la même table pour poser les principes de ce nouveau « pacte de civilisation » où l’homme retrouvera sa place centrale et le bon sens guidera nos actes quotidiens.
4. L’avènement de l’essentiel
« Less is more », « simpler is better », « low tech ». Buzz words à la mode ? Principes clés pour agir demain ? Et si on mettait enfin notre créativité, notre intelligence collective au service de l’ESSENTIEL ? Si on déconstruisait (je ne parle pas de détruire) le Frankenstein, le château de cartes, pour le reprogrammer au service du vivant, de l’Homme, en respectant la Nature ? La question qui nous est posée n’est pas celle de la décroissance. Décroître, produire moins de richesses, n’est pas une fin en soi. L’objectif est de retrouver le sens de la vie. Retrouver le goût pour les plaisirs simples. S’épanouir sans courir après un absolu utopique. Rêver sans être frustré. Voyager sans spolier.
Nous reconnecter. A la terre, à la mer, aux éléments. A la vie. A nous-mêmes. Si cela passe par une forme de décroissance selon les indicateurs économiques habituels, soit. Mais cela ne doit pas être l’objectif premier visé.
Quelques pistes, posées là, dans le désordre, pour corriger les « accidents de l’histoire » :
a) Repenser le travail : nos lieux de travail incarnent l’héritage du Taylorisme. Si le travail posté est encore nécessaire dans une partie de l’industrie et dans les services à la personne ou le commerce physique, nombre de secteurs parquent encore leurs employés dans des open spaces sans âme, dans des quartiers d’affaires où le mètre carré coûte une fortune. Pourquoi ? Simple incapacité à remettre en question le statu quo ou bien héritage d’un système où la surveillance physique était au cœur des relations au sein de l’entreprise ? Le chef d’atelier est dans l’ordinateur pour de nombreux métiers aujourd’hui. Nul besoin de le placer physiquement près du travailleur.
Le travail en open space imposé du matin au soir, tous les jours, est un accident de l’histoire. Un héritage du passé qui n’a plus lieu d’être pour 80 % des travailleurs. Le télétravail modulable dont je prône l’extension auprès de dirigeants d’entreprises dubitatifs depuis près de 15 ans doit devenir la norme. Non un télétravail absolu et permanent mais une approche plus souple et sur-mesure de la notion de lieu de travail. Travailler chez soi 2 à 3 jours par semaine, se retrouver avec ses collègues habituels 1 journée par semaine dans un espace commun et rejoindre un co-working 1 jour par semaine pour s’ouvrir l’esprit et diversifier ses relations professionnelles est une base de modèle intéressant qui peut être aménagé en fonction des contraintes individuelles et collectives, mais également évoluer dans le temps. Les bénéfices en sont nombreux : réduction des coûts par la mutualisation des espaces de travail pour l’entreprise, meilleur équilibre vie privée/vie pro pour les salariés, fidélisation des salariés, réduction de l’absentéisme, réduction de l’impact écologique lié aux déplacements… Cette agilité reposant sur l’utilisation des technologies permettant le télétravail rendra nos organisations beaucoup plus robustes en cas de perturbations externes. On voit bien aujourd’hui que les entreprises ayant déjà adopté ces méthodes de travail depuis des années sont les plus à même de traverser la crise actuelle.
b) Simplifier les produits, services et processus : les activités économiques sont devenues si complexes et interdépendantes que nous sommes nombreux à avoir perdu de vue la finalité de notre travail. Nos produits et services font appel à de nombreux sous-traitants provenant du monde entier. Chacun d’entre eux est susceptible de briser la chaîne de production. Le moindre maillon faible peut être fatal. N’est-il pas temps de réinternaliser un certain nombre de tâches afin de sécuriser davantage nos processus de production ? L’occasion de simplifier ce que l’on fabrique. Réduire le nombre de fournisseurs mais également de pièces nécessaires. Concevoir des produits qui répondent à un besoin réel. Sortir de la surenchère aux fonctionnalités pour se concentrer sur les innovations de rupture et la robustesse de ce que nous produisons.
Fabriquer des produits réparables, évolutifs et plus durables. En finir avec l’obsolescence programmée. De nombreuses startup proposant des produits uniques s’orientent dans cette voie. En rupture avec les acteurs traditionnels qui ont très souvent eu tendance à bâtir des gammes de produits et services complexes, redondants et à la valeur ajoutée parfois discutable.
c) Relocaliser ce qui est vital : la crise du Covid-19 se nourrit des échanges mondialisés, des flux humains et de marchandises entre les différentes zones du globe. Mais elle met également en exergue notre dépendance vis-à-vis des productions étrangères, à commencer par les médicaments, les équipements de protection, etc.
Aussi, 2 enjeux majeurs nous font face :
– La souveraineté : il apparaît évident que nous devons nous réapproprier la maîtrise de la production de ce qui nous est essentiel : nourriture, médicaments…mais également numérique. Toute forme de gouvernance mondiale équilibrée, concertée et juste étant de plus en plus illusoire, nous devrons accepter d’investir, de dégrader nos marges ou une certaine qualité de service à court terme pour retrouver la maîtrise de ce qui nous est indispensable. L’argent n’achète pas la santé. Comme le rappelait le Président de la République, il est des services essentiels qui ne peuvent être soumis aux lois du marché, et encore moins aux lois d’un marché mondialisé devenu hostile.
– L’écologie : quand les échanges deviennent plus incertains, plus aléatoires, il faut privilégier les circuits courts, la traçabilité et la proximité géographique. Cette crise remet le quartier au cœur de nos vies. Il devient notre nouvel horizon spatial : commerces de proximité, entraide entre voisins, livraison en ville. Nous réduisons drastiquement notre empreinte carbone en privilégiant ce qui est proche de nous. Cela devrait impacter durablement nos modes de consommation.
d) Apaiser nos villes : peu de personnes en parlent et pourtant tout le monde le ressent. Nos centres villes vides nous ramènent à une forme d’apaisement, de sérénité, de douceur dont les plus âgés d’entre nous conservent un lointain souvenir. C’était avant l’avènement du tout bagnole, avant que notre espace urbain soit envahi par ces véhicules qui crachent leur fumée noire et restent stationnés 90 % du temps. La voiture en ville (pas dans l’absolu je précise) est un accident de l’histoire. Point. Il est temps de tourner cette page rapidement pour retrouver une forme d’humanité et rendre nos zones urbaines moins hostiles. Dans 20 ans, nos enfants se demanderont comment nous avons pu être stupides au point de ne pas comprendre cela plus tôt. Marcher, faire du vélo ou utiliser d’autres moyens de déplacement doux aurait dû être la norme en ville depuis bien longtemps. Le souvenir du calme du confinement actuel sera là pour nous le rappeler.
e) Partager nos actifs : la notion de propriété privée n’est certainement pas à combattre et l’histoire nous a montré tout au long du 20e siècle que la gestion étatique comme norme n’était pas un modèle efficient. La propriété privée n’est pas en soi contraire aux principes de frugalité et de protection de notre environnement. C’est la sous utilisation des actifs et l’absence de partage qui posent problème. Nos voitures, parkings, bureaux, bateaux, mais également les cuisines des restaurants, les machines outils, les moyens de production doivent voir leur usage maximisé, optimisé. Le passage de l’âge de l’atome à l’âge de l’accès c’est également cela. Partageons ce que nous possédons à travers des plateformes d’échanges qui permettent de faire tendre les coûts de transfert vers zéro !
f) Être solidaires : seuls, nous sommes vulnérables. Cette crise nous le rappelle. Nous avons besoin des producteurs, commerçants qui nous nourrissent et plus encore de nos professionnels de santé qui veillent sur nous et nos proches. Notre devoir est de les soutenir durant cette épreuve car s’ils sombrent c’est nous qui en subiront les conséquences directes et immédiates. Notre société ne doit pas oublier sa dimension collective et solidaire. Sans les mécanismes d’entraide, chacun d’entre nous est à la merci du moindre aléa. Mais la solidarité ne saurait se limiter à celle organisée par nos institutions, par l’État : sécurité sociale, assurance chômage, minima sociaux, aide d’urgence,… Elle doit s’imposer à nous comme une évidence du quotidien. Nous devons tous devenir actifs de cette solidarité active retrouvée. Elle est essentielle en période de crise. Aussi, ne pas prendre le risque de contaminer d’autres personnes, consommer chez un petit commerçant de quartier qui se bat pour sa survie, déposer des courses sur le palier d’un voisin âgé, prendre des nouvelles des plus fragiles, sont des formes de solidarité de proximité. Nous devons développer cette conscience.
Et celle-ci ne doit pas s’opposer à une solidarité plus distanciée, pour des personnes que nous ne connaissons pas, dans d’autres régions, d’autres pays. Il ne faut pas opposer le fait d’être citoyen de son village et citoyen de la terre.
g) S’aimer et prendre soin de ses proches : parce que tout part de là et se termine là.