Publié le 22 avril 2020 à 18h01 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h15
Corania fabrique depuis 84 ans des parfums, une production aujourd’hui en stand-by en raison de la situation sanitaire liée au Covid-19, ce qui a conduit l’entreprise a modifié en quelques jours toute l’organisation de sa production et à acquérir de nouvelles compétences afin de produire maintenant des gels hydroalcooliques en direction d’entreprises du territoire qui, pour les unes, maintiennent leur activité et, pour d’autres, préparent le déconfinement. Une action avec une vraie dimension solidaire puisque puisque 2 000 litres ont été offerts là l’AP-HM ainsi qu’à l’Hôpital de la Casamance à Aubagne, afin de faire face à la pénurie.
Laurent Cohen le PDG de cette société explique: «Notre production est vendue en France ainsi que dans une quarantaine de pays. Un marché qui, en peu de temps, s’est effondré et je dois dire que j’ai pris un coup sur la tête, le 16 mars, avec l’annonce du confinement». Il est alors question de télé-travail pour les uns et de chômage partiel pour la production. Mais, très vite, une demande se fait sentir en matière de gel et, dès le 20 mars un arrêté permet aux parfumeurs de fabriquer des gels: «il a tout de suite été évident que nous devions être solidaires et utiles aux personnels soignants qui travaillent, parfois au péril de leur vie ainsi qu’à ses salariés qui, en deuxième ligne, permettent à l’activité de se poursuivre». Problème, fabriquer des parfums est une chose, des gels en est une autre: «Nous avions l’alcool mais pas l’ensemble des produits nécessaires à la confection des gels, pas plus que les contenants pour ses derniers, ni les compétences. Alors, très rapidement une filière s’est mise en place et des chimistes nous ont accompagnés dans la fabrication du gel. Dès le 23 mars nous avons ainsi pu sortir un premier échantillon et début avril nous remobilisions l’usine pour sortir les premiers litres de gel. Nous ne faisons fonctionner qu’une ligne de production pour garantir les espaces nécessaires à la protection de notre personnel et nos équipes se relaient de 6 heures à 21 heures pour produire 5 000 litres par jour». Un personnel auquel il tient à rendre hommage: «Ils sont admirables, au point que certains viennent même bénévolement sur leur jour de repos». Laurent Cohen en vient à une autre dimension de son engagement: «Cette situation devrait encore durer. Dès à présent, nous devons, tout mettre en œuvre pour préserver la santé du tissu économique français et permettre une reprise d’activité dans les meilleures conditions. Nous le devons à nos collaborateurs, à nos partenaires/fournisseurs et à l’économie du pays. Il est de notre devoir de prendre nos responsabilités. Nous avons donc pris l’engagement de garantir, plus que jamais, le respect des délais de règlement de nos factures». Il ajoute: «Nous vivons dans un pays extraordinaire qui a débloqué des moyens comme jamais auparavant pour permettre de disposer d’une trésorerie pour continuer à exister, nous avons donc la responsabilité de payer nos fournisseurs». Puis de mettre en exergue l’organisation qui a été mise en place dans son entreprise: «Nous avons créé deux cellules, une très classique, d’urgence pour ne pas sortir trop affaibli de cette période et l’autre, plus originale, d’utilité car, avant de penser à l’après c’est maintenant qu’il importe d’être efficace, de conduire des actions pertinentes car ce jour d’après se construit maintenant, en étant utile. Nous essayons d’être le plus à l’écoute possible, le plus agile possible, pour répondre à la demande». Et d’en venir à ce jour d’après: «Je suis persuadé que, sur l’essentiel, le monde redeviendra comme avant mais sur d’autre il va changer, la société va changer et nous ne savons pas encore comment».
Michel CAIRE
Plus d’info: corania.com