Publié le 18 avril 2020 à 19h55 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h15
L’association Santé Droit Société dont le siège est à Marseille s’est fixée comme objectif, dans cet état de guerre sanitaire face au coronavirus, de venir en aide aux plus exposés, aux plus démunis. Elle réunit professeurs de médecine, médecins spécialisés, psychiatres, psychanalystes, avocats… et vient de remettre 23 000 masques à l’Hôpital Nord. Certains pourraient se satisfaire de ce résultat, pas cette association qui a décidé que sa prochaine mission sera de trouver des tests pour les Ehpad. «Autant d’anonymes convaincus que l’indifférence et l’impuissance sont des alliés du virus qu’il faut aussi combattre avec les armes de chacun fédéré autour de la défende de la vie», souligne Me Geneviève Maillet, membre du comité de pilotage.
Me Geneviève Maillet raconte cette aventure : «En 2013, à Marseille, à l’occasion de la Capitale européenne de la Culture, nous nous sommes alors interrogés sur ce que pouvait être le plus petit dénominateur commun culturel et nous sommes arrivés à la conclusion que c’était la vie. Puis nous nous sommes encore interrogés sur qui protège la vie ? Il y a les médecins, les défenseurs de la santé et de la vie et les avocats qui sont les défenseurs du droit à la vie. Le combat contre la peine de mort a été gagné mais il reste les peines de vie… Les médecins et les avocats c’est bien, mais ils ne sont rien sans la société, alors nous avons décidé de créer l’association « Santé Droit et Société » qui a vu le jour le 13 juin 2013». Et, ainsi, l’association organise tous les deux ans un congrès, le prochain devait se dérouler en juin. Impossible. «Nous avons donc décidé d’agir, de boucher les trous dans l’écumoire. Car il faut arrêter de critiquer tout le monde, des actions sont menées. Mais, il y a toujours des trous que l’on peut boucher avec de petites choses. Nous avons demandé à notre président, le professeur Jean Gabert, ce qu’il souhaitait et lui de nous répondre: « des masques »». Combien ? «20 000», nous a-t-il répondu. «Cela nous a paru énorme, quasi impossible. Sauf que, voilà peu on a signé un contrat entre la ville de Marseille et Ali Baba. Une jeune chinoise, « Neige », nous avait alors aidés. Nous nous sommes tournés vers elle pour qu’elle nous trouve des contacts. Parallèlement, n’étant pas sûre du succès de cette démarche, je me suis tournée vers mon fils et une idée s’est concrétisée grâce à la mobilisation des étudiants d’écoles d’ingénieurs pour la fabrication de visières. Nous en avons obtenu 5 000. Nous avions une crédibilité pour demander de nouveau des masques et nous en avons obtenus 2 000. Nous étions encore plus crédible pour persévérer et, finalement Biotic Phocea nous en a proposé plus de 21 000». Dans le même temps, l’association se bat pour pouvoir proposer, aux Ehpad qui le souhaitent, des tests de dépistage. «Nous allons sauver nos aînés. Nous mesurons le courage, l’abnégation dont ils ont fait preuve au cours de leur vie et bien il faut maintenant qu’ils soient aidés par la vaillance des jeunes». Et de proposer: «Plutôt que « fier d’être Marseillais » lançons un nouveau slogan: « Impossible n’est pas Marseillais »».
Patricia MAILLÉ-CAIRE