Publié le 8 mai 2020 à 8h52 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h29
Édouard Philippe vient de dévoiler, accompagné de 6 membres du gouvernement, le 11 mai «le premier jour d’une phase nouvelle» qui, rappelle-t-il, demandera de la part de chacun «de la discipline et de la responsabilité» et d’insister: «Le déconfinement progressif ne doit pas être une marque de relâchement». Précisant: «Tout au long du mois de mai nous allons adapter notre plan aux retours du terrain. (…) Dans trois semaines nous saurons si nous savons contenir l’épidémie. Si tel est le cas nous pourrons élargir nos libertés sinon nous prendrons les mesures qui s’imposent». Pour éviter ce scénario catastrophe, les règles à appliquer sont rappelées, dans les transports, les écoles, les entreprises: «Mais, plus que les règles, les sanctions, c’est l’esprit de la règle qui s’impose. C’est l’équilibre entre sécurité sanitaire et la reprise de notre vie que nous devons trouver. Il ne pourra se faire que si nous nous faisons confiance, si nous avons tous compris les mesures qui s’imposent ».
Premier point évoqué: quatre régions restent en rouge : Ile-de-France, Hauts-de-France, Bourgogne Franche-Comté et Grand Est. «Dans la majorité du Pays nous avons réussi à freiner la vague épidémique, nous avons retrouvé des marges de manœuvres dans les hôpitaux et sommes prêts pour les tests. Si les départements restent en vert dans les trois prochaines semaines nous pourrons alors envisager, début juin, une nouvelle phase de déconfinement avec, peut-être, l’ouverture des lycées, des cafés, des restaurants, bien sûr, dans la mesure où les conditions sanitaires le permettent». Dans les départements en rouge le déconfinement est possible, mais avec des restrictions, les collèges n’ouvriront pas à partir du 18 mai et les parcs et jardins resteront fermés. Le Chef du gouvernement met en exergue deux cas, l’Ile de France et Mayotte. «A Mayotte le nombre de cas est faible mais il est en augmentation, raison pour laquelle le confinement va se poursuivre. En Ile-de-France, région dense, peuplée, une discipline renforcée est exigée». Concernant les personnes fragiles le Premier ministre signale: «Il n’y aura pas de confinement obligatoire pour les personnes vulnérables, même en Île-de-France. Mais je leur dis : pour votre sécurité et celle des autres, continuez à observer, de façon volontaire, des règles de prudence très strictes comme celles des deux derniers mois».
«Nous allons verser à tous les personnels de tous les Ehpad une prime défiscalisée»
Olivier Véran, le ministre de la Santé, invite à son tour à la plus grande vigilance en Ile-de-France. Il en vient aux Ehpad pour annoncer que le 11 mai «ils ne connaîtrons pas de mesures d’assouplissement supplémentaires. Les visites pourront se poursuivre dans les mêmes conditions qu’actuellement». Il annonce: «Nous allons verser à tous les personnels de tous les Ehpad une prime défiscalisée pour reconnaître et valoriser leur engagement sans faille pendant cette crise, et ce quelque soit leur statut. Elle sera de 1 500 € dans les 33 départements les plus touchés, de 1.000 € ailleurs». Il poursuit: «Les établissements accueillant des personnes handicapées sont aussi concernés, lorsque l’Assurance maladie contribue à leur financement. Des échanges sont en cours avec les départements pour assurer le versement d’une prime comparable aux secteurs social & médico-social.»
«Un million d’élèves de retour en classe le 11 mai»
La rentrée scolaire est sujet à nombre de débats, doutes. Interrogé sur les garanties que parents, enseignants, personnels, inquiets, attendent à propos de la rentrée scolaire, le Premier ministre avance: «Je crois au bon sens des Français. Tous les Français sont convaincus qu’il est de l’intérêt de leurs enfants d’aller à l’école. Je comprends aussi qu’ils s’interrogent sur les risques. Il faut les lever ces inquiétudes en expliquant ce qui est fait. Il ne s’agit pas de forcer, il s’agit de convaincre». Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer parle d’un million d’élèves de retour en classe le 11 mai et que «80 à 85% des 50 500 écoles de France ont déclaré ouvrir la semaine prochaine». Il précise encore que 130 000 professeurs seront là pour accueillir les élèves.
Pour les plages, les lacs et des centres nautiques, la règle générale reste la fermeture
Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, rappelle que pour les plages, les lacs et des centres nautiques, la règle générale reste la fermeture: «Le préfet pourra toutefois y autoriser l’accès sur demande des maires, avec un dispositif et des aménagements suffisants pour garantir la distanciation physique». Il en vient à la liberté de circuler qui sera rétablie à partir de lundi: «On pourra sortir librement dans la rue, sans attestation, quel que soit le département où l’on habite». Concernant les trajets les plus longs, «la nécessité de limiter la circulation du virus nous impose de fixer une limite de 100 kilomètres pour les déplacements, sauf motif professionnel ou familial impérieux. Ils seront calculés à vol d’oiseau à partir du lieu de résidence». Il précise encore que le décès d’un proche ou l’assistance à une personne vulnérable est considéré comme impérieux.
Les masques grand public seront obligatoires dans les transports publics
Élisabeth Borne, ministre des Transports, insiste sur l’objectif du gouvernement en matière de transports qui «est de permettre, à ceux qui le doivent, de se déplacer, en assurant la protection des usagers et des personnels». Pour les transports en commun en milieu urbain, «l’objectif est d’augmenter l’offre -11 mai : 50% minimum, + de 75% pour la RATP- et de maîtriser très fortement la demande pour faciliter la distanciation physique : télétravail, lissage des horaires d’arrivée et de départ». Et pour les collectivités qui le demandent, «l’accès aux transports pourra être limité à certaines heures. En Ile-de-France, l’accès aux transports sera réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux de se déplacer». Elle ajoute que les déplacements interrégionaux continueront d’être très fortement limités: «entre 20-30% de l’offre le 11 mai, 40% maximum fin mai. La réservation sera obligatoire, avec des modalités adaptées selon le type de train et une occupation des trains plafonnée à 50%.» Des gestes barrières sont imposées dans tous les transports: les masques grand public seront obligatoires ( avec mise à disposition de masques dans les premiers jours); mise à disposition de gel, distanciation physique avec condamnation de sièges/marquages au sol et la désinfection du matériel 1 fois/jour minimum.
Pour les TPE fermées administrativement, les charges pour mars, avril, mai sont annulées
Concernant les entreprises Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, indique: «400 000 commerces vont pouvoir rouvrir lundi ce qui représente 875 000 emplois. En prenant en compte les entreprises qui n’ont pas été fermées administrativement pendant le confinement, ce sont donc 9 entreprises sur 10 qui seront ouvertes le 11 mai». Il confirme: «L’État restera aux côtés des entreprises. Pour les TPE fermées administrativement, les charges pour mars, avril, mai sont annulées. Pour toutes les entreprises, le Fonds de solidarité est maintenu en mai et le Prêt garanti par l’État jusqu’à la fin de l’année». Tandis que, pour Muriel Pénicaud, la ministre du travail: «La santé des salariés n’a jamais été et ne sera jamais une variable d’ajustement. Nous avons créé des outils pour assurer la protection nécessaire des salariés et favoriser la reprise et le retour au travail à savoir un protocole national de déconfinement et plus de 50 guides métiers».
Michel CAIRE