Publié le 25 mai 2020 à 16h40 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Trop longues pour les uns, pas assez réfléchies pour les autres, liberticides ou contraignantes, démagogiques ou pleines de bon sens, aucune décision prise ne semble être satisfaisante. Et ce que certaines prennent pour de l’hésitation, n’est en réalité qu’une responsable prudence.
Oui, le Gouvernement avance à pas feutrés, mais il avance avec détermination. Chaque génération s’est un peu plus défiée de ses élus et surtout de sa représentativité nationale et des nombreuses institutions qui l’encadrent. Chaque citoyen, pour prendre part au débat, a créé une instance représentative qu’elle soit professionnelle ou associative, laïque ou religieuse, scientifique ou éthique, qu’elle soit un ordre ou un syndicat … nous nous sommes collectivement enfermés dans des carcans institutionnel et administratif. Si elles sont une source nécessaire de réflexions et permettent à notre société de progresser, elles sont aussi trop souvent devenues antagonistes et corporatistes, défendant un intérêt particulier plutôt que l’intérêt général au sens large. Si elles sont force de propositions, elles aspirent aussi souvent à être des moyens de contrôles ou de pressions selon un cahier des charges qu’elles ont elles-mêmes défini. Dès lors la prise de décision doit passer au filtre de ces multiples structures afin de recueillir un consensus applicable, prenant en compte les opinions et intérêts de chacun. De l’autre côté, l’État a créé une administration pléthorique à la responsabilité diluée derrière les protocoles des multiples services qui n’ont pour seul but que de valider lesdits protocoles. La prise de décision emprunte alors un parcours d’auto-validation administrative dont nous ne maîtrisons, ni même ne connaissons l’agenda. Nous avons été élus avec la promesse de simplifier le fonctionnement de la France et une promesse est une promesse. Il est temps de refaire confiance à nos parlementaires qui ont tous les moyens d’évaluation et de contrôle, temps de revenir à la simplification du processus de décision, il est temps de se concentrer sur l’intérêt général. A l’heure où nous parlons de valoriser l’utilité sociale plus que le profit, dans le même temps il est nécessaire de dénoncer l’inutilité sociétale de nos trop nombreuses structures et leurs coûts. Tout est une question de choix.
Mohamed Laqhila est député Mouvement Démocrate de la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône