Un composant majeur (400 tonnes pour 10,5 m de diamètre) du réacteur de fusion Iter a été traité au port de Marseille Fos pour être livré sur le site de construction de l’installation Iter à Saint-Paul-lez-Durance/Cadarache (Bouches-du-Rhône).
Une chaîne de production et logistique exceptionnelle
La contribution des sept membres d’Iter (Chine, Union européenne, Inde, Japon, Corée, Russie et États-Unis) se fait principalement «en nature». Chaque membre a établi une «Agence domestique» qui est responsable de la gestion des fabrications qui lui ont été attribuées. Une fois les fabrications finalisées, les pièces sont prises en charge par l’entreprise Daher, le Global logistics provider d’Iter, qui les achemine, par le port de Marseille Fos, jusqu’au site de construction de l’installation Iter à Saint-Paul-lez-Durance/Cadarache (Bouches-du-Rhône). Après avoir traversé l’Étang de Berre, les pièces empruntent « l’Itinéraire ITer » qui a été spécialement aménagé par la France pour supporter les pièces les plus lourdes (jusqu’à 500 tonnes, 800 en incluant le poids de la remorque automotrice) et les plus encombrantes (jusqu’à 11 m de large et 10 m de haut). Trois à quatre nuits sont nécessaires pour convoyer les charges les plus massives (« Highly Exceptional Loads » ou HEL) de Berre jusqu’au site d’Iter, distant d’une centaine de kilomètres.
Depuis le mois de décembre 2014, une quarantaine de convois se sont succédé sur l’Itinéraire pour livrer un total de 86 pièces HEL, dont, au mois d’avril, deux aimants verticaux de 350 tonnes en provenance respectivement d’Italie et du Japon. Près de 120 HEL sont attendus à Iter dans les cinq années qui viennent.
Le plus gros composant Iter : plus de 400 tonnes et 10,5 mètres de diamètre
La pièce qui est arrivée lundi au port de Marseille Fos est la plus lourde (400 tonnes, plus de 500 avec son berceau de transport) de toutes celles qui ont été livrées à Iter à ce jour, et la plus large de toutes celles qui seront intégrées dans l’installation. Il s’agit d’un des six aimant annulaire (PF6) qui ceinturent le tokamak Iter et contribuent à créer la «cage magnétique» qui confine le plasma à très haute température (150 millions de degrés C) au sein duquel se produisent les réactions de fusion de l’hydrogène. La fourniture de cet aimant d’un diamètre de 10,5 mètres incombe à l’Europe qui a choisi de la faire fabriquer en Chine par l’Institut de Physique des Plasmas/ Académie des sciences (Asipp). La pièce a été finalisée au mois de mars ; elle a pris la mer à Shanghai à la fin du mois d’avril.
Pour accueillir ces colis exceptionnels, le port de Marseille Fos a dû modifier ses infrastructures et s’équiper d’une rampe d’embarquement spécialement conçue. Située dans les bassins portuaires de Fos, elle permet d’embarquer directement des véhicules chargés sans toucher à leur contenu. La rampe RO-RO (Roll-on/Roll-off) peut supporter des convois de 880 tonnes transportant des colis de 600 tonnes. Elle fonctionne à la fois par accostage et par échouage grâce à l’utilisation d’inserts métalliques amovibles. Ce projet aura nécessité huit mois de travaux et un investissement de 2,7 millions d’euros. Cette rampe est opérationnelle depuis septembre 2017 et a permis le traitement des colis exceptionnels destinés à Iter.
Pour Bernard Bigot, directeur général d’Iter Organization: «La qualité des infrastructures et des équipements du port de Marseille-Fos a été déterminante dans la décision unanime de construire Iter à Saint-Paul-lez-Durance/Cadarache. Le port est le lien stratégique entre Iter Organization, l’organisation internationale qui met en œuvre le programme Iter, et les sept membres du programme chargés de la fabrication des très grandes pièces de la machine et des multiples systèmes auxiliaires qui lui sont associés.» pour Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille Fos. «Le traitement de cette pièce colossale est un succès pour toutes les parties prenantes. Le port de Marseille Fos est fier de participer au projet ITER, qui lie excellence environnementale et innovation énergétique, valeurs placées au cœur de la stratégie du Port ».
A propos du port de Marseille Fos Premier port de France, acteur majeur du commerce international, le port de Marseille Fos accueille près de 10 000 navires, traite 79 millions de tonnes de marchandises, sert 860 clients et aménage 10 400 hectares dans une démarche d’excellence environnementale. Sur une zone aussi étendue que la ville de Paris, le port de Marseille Fos dispose d’espaces et d’infrastructures pour accueillir des activités maritimes, logistiques et industrielles. Il est capable de traiter un panel d’activités important allant de l’import à l’export de marchandises de tout type (hydrocarbures, conteneurs, minerais, produits alimentaires, …). Le Port dispose de plateformes logistiques d’envergure accueillant des acteurs internationaux (ADEO, Geodis/ Mattel…) qui alimentent les marchés français et européens. Les activités industrielles telles que le raffinage, la sidérurgie, ou encore l’industrie chimique et la réparation navale avec notamment la « forme 10 » troisième plus grande du monde, constituent aussi l’écosystème portuaire. Le port de Marseille Fos répond également aux standards internationaux requis pour les activités de passagers, croisière et ferries. Le port de Marseille Fos place l’excellence environnementale au cœur de sa stratégie. Il mise sur une croissance économique durable par un aménagement industriel responsable et innovant favorisant l’économie circulaire. Il agit pour réduire considérablement l’impact des activités maritimes sur la qualité de l’air par la connexion électrique des navires à quai, l’avitaillement au GNL et par la réduction de la vitesse des navires en approche ou dans les bassins lors d’épisodes d’alerte pollution. Plus d’informations : marseille-port.fr A propos d’Iter |