Publié le 16 juin 2020 à 22h08 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h51
Le Festival d’Aix présente, via un communiqué, ce qu’il a décidé de mettre en place pour pallier, en ces moments si particuliers, l’absence de spectacle vivant. Pour vivre, par écran interposé, une ou plusieurs journées festivalières… Ainsi du 6 au15 juillet 2020 – 10 jours de festival – 100% en ligne et gratuit.
«L’édition 2020 du Festival d’Aix-en-Provence n’est pas annulée, elle est simplement empêchée. Les productions sont reportées mais les décors prennent déjà vie aux ateliers de Venelles et certaines équipes vont répéter dès cet été, dans le respect des normes sanitaires. Les résidences de l’Académie et des sessions de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée vont se tenir, réaménagées et aidées des nouvelles technologies. Les services éducatif et socio-artistique de Passerelles poursuivent leur mission. Cette année comme les autres, il sera bien question de répétition, création, interprétation et transmission -ces quatre piliers qui font l’art vivant-, dans un vaste tissu dont Aix-en-Provence sera le centre. Surtout, l’énergie des artistes invités, leur désir de porter les œuvres auprès du public, sont intacts. Il fallait donc, en dialogue avec eux, adapter la programmation, la rendre légère dans ses dispositifs mais ambitieuse et variée dans son contenu ; et jouer avec les contraintes pour inventer un autre type de rapport au public. Ainsi, en impliquant une centaine de personnalités (sans compter les orchestres), cette édition aura lieu à sa manière. Ailleurs, autrement. Avec cette scène numérique pensée et organisée par le Festival, pour mieux construire l’avenir.
10 jours, 4 rendez-vous quotidiens
Du lundi 6 au mercredi 15 juillet, la scène numérique proposera une grille quotidienne ponctuée de quatre rendez-vous -accessibles pour partie sur « Arte » et sur « France Musique » et en intégralité sur le site du Festival, depuis une chaîne dédiée ainsi que sur ses réseaux sociaux. Un thème donnera à chaque journée son unité. En début de soirée (19 heures) sera retransmis un récital ou un concert issu pour la plupart de la programmation d’origine, mais repensé dans sa forme comme dans son contenu pour renouveler la manière de s’adresser au public. Formats, esthétiques et répertoires couvriront un large spectre. On pourra notamment entendre le Balthasar Neumann qui, depuis l’Archevêché, rendra hommage à Beethoven et à Mozart, figure tutélaire du lieu, et, dans son studio de Londres, le London Symphony Orchestra dans un programme franco-américain dédié aux Aixois ; mais aussi, entre autres, Sabine Devieilhe, Jakub Józef Orliński, Christian Gerhaher, Magdalena Kožená accompagnée de Sir Simon Rattle ou encore le Trio Sora. Ce rendez-vous sera suivi, en deuxième partie de soirée (21 heures), de la rediffusion d’une des productions phares du Festival, introduite par un de ses artistes : par exemple Waltraud Meier pour Elektra (2013), Robert Carsen pour Le Songe d’une nuit d’été (2015) ou Catherine Malfitano pour Tosca (2019). À midi, des débats permettront aux principales figures de cette édition -autour de Pierre Audi : Sir Simon Rattle, Kaija Saariaho, Susanna Mälkki, Thomas Hengelbrock, Simon Stone, Barrie Kosky, Amin Maalouf, Simon McBurney, Katie Mitchell ou Leonardo García Alarcón- d’échanger sur les conditions d’exercice de leur activité et sur la création artistique en général, dans le contexte si particulier que nous traversons aujourd’hui. Enfin, une matinale mettra en valeur les événements artistiques de la journée au moyen d’archives (par exemple l’un des derniers entretiens de Patrice Chéreau à l’occasion d’Elektra) et donnera un écho des différentes activités du Festival se tenant cet été : suivis de répétitions, montages de décors, mais aussi résidences numériques de l’Académie et de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, montreront combien la vie continue. Ainsi, chacune et chacun -artistes, publics, organisateurs- virtuellement réunis, pourront retrouver dans les éclats multiples de cette édition empêchée la trace de cet esprit si particulier qui fait du Festival d’Aix-en-Provence un moment comparable à nul autre dans l’ordre du partage du sensible.»
La rédaction
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