Publié le 22 juillet 2020 à 20h26 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h52
L’OM a annoncé ce mardi 21 juillet sur son site internet avoir adressé le même jour par acte d’huissier une assignation aux deux principaux porteurs du projet de rachat du club, à savoir l’homme d’affaires franco-tunisien, Mohamed Ayachi Ajroudi, et l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal. Le point sur la situation.
Le club reproche aux deux hommes de vouloir orchestrer «depuis les trois dernières semaines une campagne de déstabilisation» alors même que les responsables actuels olympiens réaffirment ne pas vouloir vendre l’OM. «Une assignation préparée par le cabinet Malka et Associés a ainsi été délivrée et vise à engager la responsabilité du duo Ajroudi-Boudjellal sur le fondement de l’article 1240 du code civil pour le préjudice causé par « une campagne intensive de désinformation massive dans le but manifeste de déstabiliser et fragiliser le club», précise le communiqué qui signifie encore que «personne ne devrait utiliser l’OM afin d’asseoir sa notoriété personnelle». Toujours dans le communiqué, il est évoqué: «Une campagne destructrice et égoïste basée sur des tromperies et des mensonges (…) L’Olympique de Marseille, dont les investigations ont permis de réunir de nombreux éléments à charge, entend faire condamner les auteurs de cette campagne de déstabilisation.» L’OM précise qu’«à aucun moment, Mr McCourt (le propriétaire américain du club), n’a envisagé de céder sa participation dans Olympique de Marseille SASP à Messieurs Ayachi Ajroudi et Boudjellal. Contrairement à ce qui a pu être affirmé dans les médias, ni M. McCourt ni quiconque appartenant au groupe McCourt et à l’OM n’a eu le moindre contact avec eux ou leurs conseils.»
Un projet de rachat du club, grâce à des fonds saoudiens ou émiratis ?
Pour rappel, depuis la fin du mois de juin, Mourad Boudjellal, trois fois vainqueur de la Coupe d’Europe avec Toulon en rugby, et Mohamed Ajroudi, ont fait savoir dans différents articles de presse être porteurs d’un projet de rachat du club, grâce à des fonds saoudiens ou émiratis, pour le moment non connus et fléchés, afin de mener à bien pour l’OM «un projet méditerranéen» de grande envergure. De son côté, et c’est important de le rappeler pour mieux comprendre le contexte actuel régnant autour du club, l’OM se retrouve aujourd’hui dans de graves difficultés financières, s’expliquant par une politique de recrutement basée sur de hauts salaires pour des joueurs trentenaires, et l’absence de participation à la lucrative Ligue des Champions depuis l’arrivée de l’équipe McCourt, à l’automne 2016. Le 19 juin dernier, le club marseillais a d’ailleurs été condamné à payer une amende de 3 millions d’euros pour avoir enfreint les règles du fair-play financier. La chambre de jugement de la commission de contrôle financier des clubs (ICFC) de l’instance européenne de football a également décidé de retirer 15 % des sommes que le club percevra pour sa participation aux compétitions européennes pour 2020-2021. Le parte estimée pourrait être évaluée à plus de 10 millions d’euros.
Réduire le déficit
D’autre part, le déficit du club continuerait à se creuser, dangereusement. Après avoir atteint successivement : – 42 M€ sur la saison 2016-2017, – 73M€ en 2017-2018, il se situe à – 91,5 M€ au terme de l’exercice 2018-2019. Et le déficit au 30 juin 2020 se chiffrerait, selon une simulation financière réalisée par la Ligue de football professionnel, à 127,6 M€. Une situation qui devrait obliger l’OM, même si le sujet paraît être passé au second plan ces dernières semaines, à vendre des joueurs de son actuel effectif dès cet été et ou à l’automne avec l’ouverture des marchés vers les championnats européens, pour 60 millions d’euros. Le but est de veiller au plus vite, comme le club s’y est engagé, à réduire son déficit. L’été et l’automne s’annoncent une nouvelle fois riches en rebondissements du côté de l’OM… Et l’OM s’apprête à faire parler de lui sur le pré mais aussi dans les prétoires puisque, comme l’annonce La Provence, maîtres Olivier Pardo, Yves Moraine et Jonathan Siahou, les avocats de Mohamed Ajroudi, dénoncent: «Cette procédure relève à l’évidence de visées plus médiatiques que juridiques». Et, d’affirmer, à la fin de cet envoi: «Nous réagirons par toutes voies de droit à ces tentatives de déstabilisation».
Bruno ANGELICA