Publié le 28 juillet 2020 à 17h58 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h52
Deux conseils municipaux en un, tel était le menu de la plénière de ce lundi 27 juillet à Marseille. Avec, dans un premier temps, le vote du budget primitif 2020, préparé par la précédente majorité avant la mise en place des premières orientations de la nouvelle majorité municipale. Les dépenses d’investissement sont augmentées de 50 millions d’euros répartis sur : les politiques prioritaires de l’éducation/bâti scolaire à hauteur de 30 millions d’euros, la lutte contre l’habitat insalubre à hauteur de 20 millions d’euros. Elles sont financées sans toucher à l’équilibre budgétaire de la ville. En outre, une allocation de crédits est prévue pour la réalisation prochaine d’audits de la collectivité qui permettront de dresser un état des lieux de la situation financière, patrimoniale et administrative. Elle sera financée par des économies réalisées sur les charges à caractère général : cérémonies, réceptions et relations publiques. Une réunion qui a donné l’occasion à de premières passes d’armes entre la majorité et l’opposition.
«Nous allons renégocier la dette»
Michèle Rubirola (PM), la nouvelle maire de Marseille signale avoir longuement étudié le rapport de la Chambre régionale des comptes et de déplorer une situation figée: «Les mêmes alertes reviennent à chaque contrôle» avant d’annoncer: «Nous allons renégocier la dette». C’est Pierre Robin, tout nouvel élu sur les listes de Martine Vassal, LR, qui est envoyé au feu invitant à saluer: «Le travail sérieux de la précédente mandature» avant de demander à la nouvelle majorité de présenter sa vision pour la période 2021-2025 et de déplorer que les commerçants, les associations, ne soient exonérer, dans le contexte de crise de la Covid que pour une période de trois mois, souhaitant, au nom de son groupe, une exonération sur plusieurs mois voire un an. Il lui sera répondu qu’il s’agit là d’une première mesure et que des adaptations seront apportées si nécessaire. Pierre Robin poursuit en dénonçant «l’élan macronien» de la nouvelle majorité: «Vous voulez appliquez votre programme et en même temps, réduire la dette». Puis d’annoncer que son groupe va s’abstenir pour le budget . Stéphane Ravier, RN, lui rétorque: «25% des Marseillais vivent en dessous du seuil de pauvreté, les impôts locaux ont explosé alors de grâce ne venez pas donner des leçons» avant de demander à la majorité que dorénavant les budgets se voient consacrer une séance du Conseil. Joël Canicave (PM) en charge des finances, rétorque: «Vous voudriez que nous fassions mieux en quinze jours que la précédente municipalité en 25 ans», en direction de Pierre Robin, il juge: «Vous nous reprochez ce qui dépend de la précédente majorité. Vous nous reprochez de ne pas dire vers quoi nous voulons aller, je pensais que nous avions été suffisamment clair pendant la campagne électorale». Le général Galtier, élu sur les listes Vassal, entend immédiatement mettre un focus sur la sécurité en parlant de son inquiétude quant aux orientations que prendra la majorité en matière de sécurité et de police municipale. Yannick Ohanessian (PM) en charge de la sécurité indique au général Galtier: «Nous mettons tous les moyens nécessaires pour travailler de façon efficace avec des budgets pour la prévention, la médiation, la police municipale». Michèle Rubirola précisera : «Éducation, prévention et répression sont le trépied de notre action». Samia Ghali tiendra à souligner que «la sécurité est un pouvoir régalien. Marseille n’est pas au-dessous de Nice ou Paris, nous devons interpeller l’État pour obtenir les 120 policiers manquants». Puis de déplorer l’abandon de l’approche globale qui voyait services de l’État et des collectivités travaillaient ensemble. «Cette façon de travailler a pris fin et nous avons perdu trois compagnies de CRS».«Chaque fois que l’État a mis la main à la poche pour Marseille cela a été bénéfique»
Vient le deuxième temps de cette matinée. Michèle Rubirola: «C’est celui des premières décisions modificatives, d’autres viendront en septembre». Et d’indiquer que les premières mesures sont en faveur des écoles et de la lutte contre l’habitat indigne avec, respectivement, 30 et 20M€. Et de noter que le Premier ministre a rencontré la Maire de Paris et forme le vœux qu’il vienne à Marseille: «Chaque fois que l’État a mis la main à la poche pour Marseille cela a été bénéfique». Et d’afficher également son ambition de travailler avec le président de la Région, Renaud Muselier et de mieux travailler avec l’Europe. Pierre-Marie Ganozzi (PM) en charge des écoles avance: «Notre priorité absolue est la sécurité. Or certaines écoles ne sont pas en situation d’accueillir en toute sécurité les enfants. Nous n’allons pas tout régler avec ses 30M€ qui s’ajoutent aux 60 déjà programmés». Mais, insiste-t-il: «La promesse d’égalité républicaine sera tenue. Quand les conditions de travail sont inadmissibles on ne peut pas demander aux enfants d’être exemplaires». Son ambition est de régler les problèmes de sécurité extérieurs au 1er septembre, indiquant: «Une lettre a été adressée à la métropole qui a en charge les voies». Patrick Amico, en charge du logement parle de celui qui est indigne: «20M€ pour le logement indigne c’est certes insuffisant mais c’est une marque de notre volonté politique». Il est alors précisé que 10 millions iront aux propriétés privées et les 10 autres pour les bâtiments municipaux: «C’est le début d’une politique très lourde qui doit engager la Ville, la Métropole et l’État». C’est encore Pierre Robin qui doit porter la parole du groupe de Martine Vassal pour, une nouvelle fois, annoncer que son groupe s’abstiendra. Avant que Lionel Royer-Perreaut ne tente de se positionner pour le leadership à Droite avec une salve d’attaques. Il parle d’«impréparation», de «mal à insuffler une nouvelle politique». Benoît Payan (PM) ne manque pas de réagir : «Tout ce qui est excessif est insignifiant» Et en direction de Pierre Robin, : «J’aurais imaginé plus d’humilité de la part de l’opposition. Vous êtes, monsieur Robin, héritier d’une gestion budgétaire. Je suis surpris de l’abstention de votre groupe sur un budget qu’il a lui-même préparé. Monsieur Robin lorsque l’on est héritier d’un groupe qui n’a pas été à la hauteur de l’histoire on évite de donner des leçons. Lorsqu’on laisse une ville dans cet état on ne donne pas de leçons, on fait des excuses». Martine Vassal intervient alors à son tour, annonce être, en septembre, à la disposition de Michèle Rubirola pour une rencontre sur les questions métropolitaines. Avant de déplorer que la qualité du travail fourni sur le budget n’ait pas été reconnue par la majorité. Ce qui pousse Michèle Rubirola à rétorquer: «Mais s’il est si bon pourquoi vous êtes-vous abstenus?» Michel CAIREEn marge du conseil municipal: les entretiens de Mireille Bianciotto
Benoît Payan: «Nous avons voté pour la rénovation des écoles et de l’habitat indigne, c’est une priorité»benoit_payan_1_avant_pause_meridienne_27_07_20.mp3
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