«Qui tue un être humain a tué toute l’humanité» (Coran) est un des textes fondateurs de l’Islam, au même titre que le «Tu ne tueras point» de la religion juive, repris par la chrétienté. Alors, ce n’est pas l’Islam mais la haine, nourrit de l’ignorance et instrumentalisée par un islamisme radical, par le salafisme qui a conduit à l’acte odieux qui vient de se produire à Conflans-Sainte-Honorine ce vendredi. Le meurtre de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, qui avait dispensé un cours sur la liberté d’expression en utilisant des caricatures du Prophète -publiées dans un journal danois Jyllands-Posten, reprises par Charlie Hebdo- est une attaque frontale contre notre système éducatif, contre la laïcité, contre nos valeurs républicaines. Il est le fait d’une mouvance politique violente, qui entend régner par la terreur. Comment ne pas entendre le propos d’Emmanuel Macron face à cette tragédie: «Ils ne passeront pas» car c’est bien contre une forme de fascisme qu’il s’agit de se battre. Et Jean-Michel Blanquer de lancer: «C’est l’ignorance qui veut tuer le savoir, c’est le fanatisme qui veut terroriser le monde enseignant, ce sont les ténèbres qui s’en prennent aux lumières». Dans ce monde en bascule il importe de ne pas tomber dans le piège que veulent tendre ces radicaux, de ne pas se tromper d’adversaire mais de bien l’identifier afin de mieux le combattre. Le Conseil représentatif du Culte musulman n’a pas toujours eu des réponses à la hauteur des enjeux. Il a été là on ne peut plus clair en publiant un tweet: «Face à ceux qui cherchent une raison à ce crime ignoble en évoquant les caricatures du Prophète de l’Islam, nous réaffirmons que rien, absolument rien, ne saurait justifier l’assassinat d’un Homme». Et, son président, Mohammed Moussaoui, devait être encore plus clair sur France Info: «Ce crime ignoble est une insulte à la mémoire du Prophète lui-même et à son message», lançait-il avant d’ajouter: «Nous devons combattre avec toutes nos forces cet ennemi, incarnation de la haine, de la terreur et de la lâcheté cet ennemi qui se cache derrière un vocabulaire musulman n’a rien de religieux, sinon les slogans. Ses actes incarnent la trahison de tout ce qui est sacré, la sacralité de la vie humaine». Dans un communiqué commun, les syndicats d’enseignants expriment leur effroi face à ce crime et appellent «à rejoindre massivement les initiatives prévues localement ce dimanche 18 octobre à 15 heures». Un hommage national à Samuel Paty, l’enseignant assassiné à Conflans-Sainte-Honorine, sera organisé ce mercredi 21 octobre.
Michel CAIRE