Publié le 6 novembre 2013 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h26
S’il fallait commencer par un constat, on retiendrait ceux de l’universitaire Jean-Louis Reiffers, vice-président de l’OCEMO, lors de la présentation de la Semaine économique de la Méditerranée (SEM) : « Je suis très fier de ce qui se passe à Marseille ». Dans cette année Capitale, la 7e édition de cette manifestation qui, du 6 au 9 novembre, va rassembler plus de 3 000 personnes à la Villa Méditerranée (chercheurs, économistes, politiques, étudiants et citoyens), met à l’honneur « La culture comme facteur de développement économique en Méditerranée ». La culture qui, toujours selon l’universitaire : « permet de se comprendre, de donner un avenir, d’être créatif et d’offrir la Paix ».
C’est à l’Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient (OCEMO) qu’il revient de coordonner cette semaine organisée par la Région Paca, la Ville de Marseille, la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole, Euromed, la CCI Marseille Provence avec le soutien du Ministère des Affaires Etrangères. Pierre Massis, le délégué général de l’OCEMO, indique : « 25 pays vont participer à cette édition. Plus d’une trentaine d’institutions, d’organisations internationales, d’entreprises et d’associations travaillent ensemble pour faire de cette manifestation le rendez-vous des décideurs de la Méditerranée et, cette année, pas moins de 25 pays seront présents ». La culture, pendant cette semaine, sera déclinée, explique-t-il, sous quatre thèmes : culture, innovation et jeunesse ; culture et institutions, culture développement économique et entreprenariat ; culture et créativité.
« Voir jusqu’à quel point la culture est importante dans nos vies, nos économies »
Androulla Vassiliou, commissaire européenne chargée de l’Éducation, de la Culture, du multilinguisme et de la jeunesse, participe à cette semaine. Elle rappelle le rôle de Mélina Mercouri et Jack Lang dans la création de la Capitale européenne de la culture. « C’est une des actions les plus réussies et je souhaitais venir à Marseille à l’occasion de cette année extraordinaire, pour voir jusqu’à quel point la culture est importante dans nos vies, nos économies ».
Patrick Allemand, vice-président de la Région Paca, représentant Michel Vauzelle souligne que la Villa méditerranée se veut un carrefour d’échanges « dans la droite ligne de la politique menée depuis 1998 par Michel Vauzelle à la tête de la Région ». Il rappelle que le Président de Région a été chargé par le Président de la République d’un rapport sur l’avenir de la Méditerranée, François Hollande indiquant faire sienne toutes les conclusions du document. Puis de plaider, dans cette Méditerranée qui fut un berceau des échanges commerciaux, en faveur de la création de clusters (regroupement d’entreprises du même secteur, ce qui est source d’externalités positives, dites de réseau), Sud/Sud et Nord/Sud.
Dominique Vlasto, adjointe au tourisme de la Ville de Marseille, représentant Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire, lance : « 2013 n’est qu’un début. Nous voyons le tourisme se développer avec la culture qui rassemble toutes les collectivités, les populations, les générations. La culture c’est la Paix et c’est aussi l’économie ». Puis de préciser que MP 2013 attend son 10 millionième visiteurs.
« La culture est un facteur de stabilité »
Charles Vigny, représentant Eugène Caselli, le président de Marseille Provence Métropole, note : « La culture est un facteur de stabilité, elle permet de rapprocher les peuples, les pays, elle favorise le développement des échanges, et donc contribue au développement économique. C’est aussi un facteur de rayonnement qui permet d’attirer des entreprises, des cadres de haut niveau ».
Jacques Pfister, le Président de la CCI, avoue être « sur un petit nuage du fait du succès de MP 2013 ». Il remercie Bruxelles pour l’existence du titre de capitale européenne, pour le fait que Marseille ait été retenue. Il remercie aussi la Région « elle nous a beaucoup aidés, car, dans l’après 2013 auquel nous travaillons, il est envisageable d’élargir le périmètre pour développer un projet culturel commun. Enfin, nous savons que nous ne pouvons développer une métropole que lorsque l’on travaille avec sa Région ». Il ajoute : « Nous devrions copier les autres pays européens, cela nous éviterait de devoir monter tout le temps à Paris ».
Il conclut : « Petit à petit Marseille se construit pour devenir la porte d’entrée de la France mais aussi de l’Europe vers le Sud. Et cela nous le voulons avec la tête tout comme avec le cœur ».
François Touazi, le président de CapMena, rappelle que le Mena « Middle East & North Africa » ( Moyen-Orient et Afrique du Nord) Economic Forum qui se déroule les 7 et 8 novembre dans le cadre de cette Semaine, vise à favoriser le développement de partenariats entre l’Europe et les pays arabes. « Cette édition, placée sous le haut patronage du Président de la République accueillera plus de 400 chefs d’entreprises, institutionnels et présidents d’université, ainsi que des personnalités politiques européennes et arabes de premier plan. Ils débattront autour du thème : économie, éducation, culture : quelles synergies pour une croissance et un développement durables ? »
« Je ne comprends toujours pas comment on a pu refuser le Maroc lorsque l’Europe s’est ouverte à l’Est »
Comment ignorer que, toujours dans le cadre de la SEM, l’union maritime pour la Méditerranée organise son troisième forum portuaire, cet événement réunit plus de 200 professionnels portuaires, pour échanger, partager leurs bonnes pratiques et signer des accords de coopération. Jean-Louis Reiffers se dit ravi de voir ce développement de la cause méditerranéenne à Marseille.
Son propos a d’autant plus de sens qu’il n’omet pas de signaler : « Je ne comprends toujours pas comment on a pu refuser le Maroc lorsque l’Europe s’est ouverte à l’Est. C’est une erreur majeure. Mais je suis heureux de voir que Marseille prend ce dossier en main ». Il ajoute : « C’est d’autant plus important que la situation des pays du Sud est catastrophique. En Égypte, le ministre de l’Économie se demande tous les matins s’il va démissionner ; en Tunisie il n’y a aucune stratégie économique. Comment faire pour éviter à ces pays de tomber sous le joug de régimes autoritaires ? Il faut proposer une vision, offrir la liberté. Si la liberté de la presse existe un pays est créatif et cela la rive Sud de la Méditerranée peut d’autant mieux l’entendre que la Maison de la Sagesse, à Bagdad, a tout inventé ».
Michel CAIRE