Publié le 21 octobre 2020 à 21h18 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h29
Le 20e siècle s’est ouvert sur la liberté de conscience et la loi de séparation des Églises et de l’État. Il est alarmant qu’il se soit refermé sur la montée des intégrismes. Aujourd’hui encore, la lutte contre cette régression est le combat de la Laïcité.
La Laïcité c’est la neutralité. Seule cette neutralité effective de l’État et celle des institutions concrétisent la primauté de la liberté de conscience et garantit la liberté de culte pour ne placer aucune opinion au-dessus des autres. Ainsi l’État républicain est le gardien de l’Égalité au regard de toutes les convictions y compris religieuses.
La Laïcité, pour l’État et les institutions publiques, ne doit être ni l’inclusion, ni l’exclusion des convictions religieuses. La Laïcité, principe fondamental, n’est ni contre les religions, ni avec les religions, elle est sans les religions. L’Histoire nous apprend que le fait religieux, tantôt unifie l’humanité, ou au contraire suscite les conflits. Dans leurs vœux d’universalité, les religions affirment chacune une vérité absolue et pourtant différentes donnant à leurs fidèles des valeurs supérieures qu’ils ne peuvent que chercher à transmettre. L’éducation religieuse, qu’elle soit familiale ou institutionnelle, doit interdire toutes contraintes sur la liberté d’autrui, apprendre que la seule façon de transmettre est le témoignage par l’exemplarité de ses actions de foi et non l’usage de la peur. Elle doit s’inscrire dans le respect des règles républicaines qui elles, au-dessus de tous, s’imposent à tous. Et il nous faut donc nous rassembler pour vaincre les résistances actuelles et faire progresser la Laïcité « à la française », facteur de paix dans nos sociétés modernes. On ne peut pas aborder ce sujet sans aborder la notion de crise. Crise à plusieurs égards : une crise des valeurs d’abord, mais également et surtout, une crise identitaire. La Laïcité est et doit redevenir la première composante de l’Identité nationale.
En tant que père, j’attends que l’école républicaine ouvre à tous les savoirs
Je me définis comme un citoyen français, de sexe masculin et père de famille. Ma spiritualité s’est construite à la lumière des savoirs, et mon culte reste de l’ordre de l’intime. En tant que citoyen français, je ne crois qu’en la communauté de citoyens. Je crois aux valeurs positives qui fondent notre République, au triomphe du droit qui garantit les libertés : liberté individuelle, liberté d’expression, liberté de penser, liberté de conscience, liberté de croire ou de ne pas croire. En tant qu’être humain, je souscris à l’égalité de la femme et de l’homme. En tant que père, j’attends que l’école républicaine ouvre à tous les savoirs. Disons-le-nous, une génération a déjà été sacrifiée et il est urgent d’agir, de s’emparer du sujet si nous ne voulons pas sacrifier toutes les générations à venir. Si bien que l’École doit être le premier enjeu de la République. C’est sur ce terrain que se bâtira ou non l’émancipation sociale. Face à la barbarie étalée sur tous nos écrans, aux questionnements philosophiques et sociologiques, face aux dérives de l’islamisme radical, la société entière s’interroge sur le pourquoi et le comment.
L’extrémisme est le culte sans la culture…
L’extrémisme est le culte sans la culture ; le fondamentalisme : la croyance sans la connaissance et, l’intégrisme : la religiosité sans la spiritualité, ce n’est que par l’instruction, l’acquisition du savoir, la science et la connaissance que nous combattrons ce fléau. Notre constitution, nos lois, garantissent le respect des valeurs républicaines.
L’École républicaine instruit le citoyen dans le respect des règles qu’elle sous-entend.
S’il y a désaccord, c’est le droit qui prévaut, il faut revenir à ce principe fondamental. Et je fais confiance au Gouvernement, pour renforcer la mise en œuvre de la Laïcité à l’école. Je fais confiance en notre Justice, pour l’application stricte de l’ensemble des lois qui la promeuvent et la protègent. C’est pourquoi lors de l’étude du projet de loi sur le séparatisme annoncé par le Président Macron et prévu début décembre, une réflexion profonde, sur le long terme, devra être menée. Toute l’attention devra être portée sur l’Éducation et les outils mis en place pour préserver la transmission des savoirs, clef de voûte de notre avenir commun. Car s’il est évidemment nécessaire de sanctionner les crimes et délits, laisser certaines éducations religieuses s’épanouir en dehors et contre nos valeurs républicaines serait une véritable faute morale. Je le redis avec force en faisant miennes ces paroles de Michel Foucault : « Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux. Il faut lire.»…