Publié le 6 décembre 2020 à 9h03 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h20
C’est avec «La Bohème» que l’Opéra de Marseille devrait rouvrir ses portes à partir du 20 décembre. Production prévue dans une mise en scène de Léo Nucci, c’est finalement Louis Désiré qui proposera une scénographie adaptée aux règles sanitaires en vigueur.
Depuis le premier décembre, dans la salle de répétitions de La Belle de Mai, le chœur s’est remis au travail sous la direction d’Emmanuel Trenque. On évoque souvent l’évolution qualitative de l’orchestre de l’Opéra de Marseille observée, et appréciée, ces dernières années ; mais comment ne pas mettre en lumière, dans le même temps, l’excellence du chœur qui travaille depuis un peu plus de 5 ans maintenant sous la direction d’Emmanuel Trenque. Un chœur précis, homogène, attentif et qui n’hésite pas à donner de sa personne, ou plutôt de ses personnes, lorsqu’un metteur en scène le sollicite. «Le chœur est composé de trente professionnels, confie Emmanuel Trenque. Des artistes lyriques qui, à l’instar des solistes, travaillent quotidiennement leur instrument qu’est la voix.» Comme on dit, ils font leurs gammes… Qui sont des vocalises en ce qui les concerne. «Parfois au grand dam de la famille et des voisins!», s’amusent Sophie Oinville et Norbert Xerri respectivement soprano et ténor, membres du chœur. «C’est notre métier et c’est une passion, poursuivent-ils, et c’est vrai que cette année a été très particulière. Le chœur c’est avant tout un travail d’équipe et nous n’avons pas eu, hélas, beaucoup d’occasions de chanter ensemble. Aussi nous sommes très heureux de reprendre les répétitions communes en espérant que « la Bohème » puisse être donnée à l’Opéra dans les meilleures conditions.»
Novembre studieux
«Pour cause de confinement, pendant tout le mois de novembre le travail s’est effectué à domicile pour tout le monde», explique Emmanuel Trenque. «En fait, poursuivent Sophie et Norbert, notre chef excelle dans le travail pédagogique. Pour « la Dame de Pique », par exemple, il nous envoyait les partitions à travailler mais aussi une lettre hebdomadaire et, régulièrement, des lectures faites par un chef de chant russe. De plus nous avons travaillé la langue avec un coach lyrique russe ce qui nous a permis d’être au top pour les représentations.» Un niveau de qualité du chœur remarqué par les auditeurs et l’ensemble de la critique qui l’a souligné dans ses comptes-rendus. En novembre, avec La Bohème, l’ensemble des choristes a retrouvé une langue plus familière, l’italien. «La grande majorité des chanteurs possède cette langue», précise le chef de chœur.
Respect de la partition
Aux côtés d’Emmanuel Trenque, Fabienne Di Landro est pianiste et chef de chant. «Fabienne accompagne nos répétitions mais effectue aussi un important travail en amont. Elle fait notamment répéter les choristes pupitre par pupitre avant de travailler les ensembles. Sa connaissance des œuvres est parfaite et ensemble nous travaillons les détails qui feront la qualité de l’interprétation.» Beaucoup de travail, donc, mais qui porte ses fruits. «Ce qui me guide avant tout, avoue Emmanuel Trenque, c’est le respect de la partition, de ce qu’a écrit le compositeur. Je tiens à ce que chaque choriste comprenne ce qu’il chante. Ils ont tous une traduction à leur disposition.» Après novembre à domicile, les répétitions collectives ont repris le 1er décembre dans la salle de la Belle de Mai. «C’est un bonheur de nous retrouver et nous avons une grosse motivation de rechanter ensemble», confient Sophie Oinville et Norbert Xerri. Alors même masqués et distanciés les membres du chœur de l’Opéra donnent le meilleur d’eux-mêmes, la finalité étant de se retrouver sur scène pour donner souffle et âme au spectacle vivant. Vivement le 20 décembre… Et la première de «La Bohème».
Michel EGEA
Mimi et Rodolfo : deux prises de rôles La partition de Puccini «La Bohème» nous plonge au cœur du quartier latin où des artistes désargentés tentent de survivre malgré les difficultés liées à leur situation. Au milieu de ce portrait singulier de la capitale française, voici Mimi et Rodolfo, un couple d’amoureux que rien n’empêche de s’aimer mais qui, rapidement, va se retrouver confronté à la dure réalité de la vie. L’Opéra de Marseille offre à Enea Scala ainsi qu’à Angélique Boudeville (dont c’est la première apparition sur la scène marseillaise) l’occasion d’interpréter ces rôles mythiques, pour la première fois de leur carrière. Paolo Arrivabeni sera le directeur musical de cette production. |
Pratique. Représentations les 20 et 27 décembre à 14h30, les 23 et 29 décembre et le 2 janvier à 18h30 et le 31 décembre à 20 heures. Les billets de spectacle serviront de justificatifs pour rentrer chez soi après 21 heures. Renseignements et réservations par téléphone au 04 91 55 11 10 ou au 04 91 55 20 43 du mardi au samedi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h15. opera.marseille.fr