Publié le 18 décembre 2020 à 21h29 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h23
Fabrice Alimi est président de la Fédération Française des Clubs Immobiliers (FFCI). Il dénonce dans cette tribune la disparition à moyen terme du chauffage au gaz pour les constructions neuves. Une nouvelle règlementation qui sera appliquée d’ici l’été 2021 pour les maisons individuelles et sous 3 ans dans les logements collectifs neufs…
Il y a quelques jours à peine, le gouvernement annonçait, au prétexte d’une transition énergétique inéluctable et salvatrice, des mesures contre-productives en (dé) faveur de l’industrie immobilière en général, et de la construction neuve en particulier. Dont acte; nos dirigeants ne considèrent donc plus que: «quand le bâtiment va, tout va». Ils oublient au passage que les centaines de milliers d’emplois du BTP doivent se réinventer, s’adapter, et que les formations et transformations, à grand renfort d’annonces dans les médias, ne s’improvisent pas en 2 coups de cuillère à pot. Alors quoi ? Eh bien, le gaz serait banni des constructions neuves de maisons individuelles d’ici quelques semaines, et sous 3 ans dans les logements collectifs neufs. Mais de quel gaz parlons-nous ? Le gaz « naturel » donc fossile ? Le gaz vert et vertueux ? Les 2 mon capitaine ! Les algorithmes de calcul qu’utilisent les BE ne prennent pas en compte les bienfaits du bio méthane… Bizarre, vous avez dit bizarre ? Car, si l’on peut sans discuter affirmer que le gaz naturel n’est pas ce qui se fait de mieux pour la planète, le gaz vert en revanche (à l’instar de l’électricité verte) est une source inépuisable d’énergie… de surcroît décarbonée ! Et que dire de l’ingéniosité du circuit court et circulaire liés la transformation des déchets ?
«Le Pass Green, 100% vert et décarboné»
Rappelons que le Pass Green est un dispositif inventé à Marseille, que c’est également dans la cité phocéenne que la première opération 100% verte et décarbonée a été lancée, et que le dispositif a été salué aux Assises de la transition énergétique en février 2019 par Brune Poirson alors secrétaire d’État à la Transition écologique. Ce dispositif, à l’inverse de l’injonction règlementaire, est quant à lui raisonné, équilibré, et le fruit d’une concertation entre les acteurs de l’acte de bâtir du territoire. A titre superfétatoire, nous rappelons ici que la FFCI a signé plusieurs accords de partenariats avec des fournisseurs d’énergies Française 100% vertes au bénéfice des adhérents des clubs immobiliers que rassemble la FFCI, mais surtout au bénéfice des habitants, qui trouveront dans ce dispositif la mise en application de leurs valeurs, mais aussi l’amélioration sensible de leurs poste «dépense énergétique» puisque les accords précisent que ces énergies seront vendus à un prix égal ou inférieur aux énergies traditionnelles !
«Vertueux, frugal, et empreint de bon sens…»
Pour conclure, il est bon de souligner que le Pass Green est une démarche vertueuse et frugale, garantissant l’origine des énergies vertes (électricité et bio méthane), qui utilise les réseaux existants (donc amortis depuis longtemps), sans recourir aux aides publiques, sans carbone, sans surinvestissements pour les maîtres d’ouvrages, sans surcoût liés à la maintenance, ni augmentation de la facture utilisateur… Bref, une solution garantie 100% efficace, aux rendements supérieurs à la RE 2020, mais que les pouvoirs publics négligent outrancièrement ! Il est temps que le bon sens reprenne ses droits…