Publié le 23 décembre 2020 à 8h10 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h21
Longtemps accusé de manquer de leader, l’Olympique de Marseille a peut-être enfin déniché son meneur d’hommes. Après le match nul contre Reims (1-1), un lieutenant phocéen est sorti du rang et n’a pas hésité à dire tout haut ce que le vestiaire pensait sans doute tout bas. Et si Florian Thauvin était devenu le vrai patron que tout Marseille attend ?
Sur la pelouse du Vélodrome, Reims plie mais ne rompt pas. Les attaques marseillaises s’enchaînent sans jamais trouver le filet. La formation phocéenne perd deux points à la maison. A la sortie de la pelouse, les visages sont crispés, les troupes d’André Villas-Boas ont bien conscience qu’ils ont fait l’une des mauvaises affaires de cette 16e journée. «C’est un coup dur et les joueurs étaient très déçus dans le vestiaire. Je ne pense pas que la fatigue sera un problème. C’est plus de la fatigue mentale, de la frustration», analysait en conférence de presse le technicien olympien.
«Beaucoup de choses qui ne vont pas»
Déçus ? Ce n’est peut-être pas le bon mot ! Agacés, serait nettement plus juste, à bien écouter Florian Thauvin, à chaud, au micro de Téléfoot, dès la sortie du match: «C’est vrai que les Rémois ont bien défendu. Après, nous, on a la possession du ballon, c’est bien. Mais, on ne prend jamais de risques. C’est un résultat mérité, c’est tout. On joue trop latéral, trop vers l’arrière, la dernière passe ça ne va pas, il n’y a pas assez de mouvement… Beaucoup de choses qui ne vont pas.» Cela a au moins le mérite d’être clair.
Depuis des mois maintenant, Eric Di Méco sur RMC répétait que : «Marseille manque cruellement de patron.» Quand on aime, on n’épargne pas ! Notamment en Ligue des Champions, où les Phocéens se sont montrés un peu trop « bleus » au goût du champion d’Europe 93, particulièrement lors de la défaite contre Porto au Vélodrome (0-2) «Je suis venu à reculons car j’espérais une réaction des joueurs sans trop y croire. Dès les premières minutes, j’ai compris. Je pense que les supporters marseillais sont comme ça. A un moment donné on est dans l’énervement, l’agacement, dans le reproche et puis d’autres fois on est résigné», pestait le rugueux latéral gauche.
Des Marseillais en mal de « grandes gueules »
Il semblerait donc qu’il ait été entendu et que Florian Thauvin ait décidé de prendre les choses en main. Du moins, devant la caméra. Sur la Canebière, tout le monde sait que le capitaine Steve Mandanda est un meneur d’hommes hors pair. Certes, mais dans le jeu médiatique, El Fenomeno est, il est vrai, un peu trop discret. Les Marseillais affectionnent tout particulièrement les « grandes gueules », les joueurs de caractère. Apparemment, Florian Thauvin est entré de plain-pied dans cette catégorie et n’hésite pas à endosser le costume. Une éclosion qui arrive à point nommé alors que les troupes d’AVB semblent marquer légèrement le pas avec seulement 1 point en deux rencontres.
« J’aimerai gagner un trophée, ça me tient à cœur »
L’histoire d’amour devrait donc continuer entre le public marseillais et le Champion du monde 2018, lui qui n’hésitait pas récemment à déclarer, encore et encore, sa flamme à cet OM qu’il chérit tant. «C’est une fierté, c’est ma huitième saison à l’OM. Bien souvent, dans sa carrière, on est occupé par l’enchaînement des matchs et on ne prend pas conscience de ce qu’il se passe. Un jour, on lève la tête et on se rend compte qu’on a disputé 200 matchs. Je suis très heureux d’avoir joué autant de matchs avec l’OM, avoir marqué autant de buts, en espérant que cela continue. Ce qui est important pour moi, c’est d’être décisif pour l’équipe. J’aimerais gagner un trophée, ça me tient à cœur», criait haut et fort l’attaquant marseillais dans les colonnes de Onze Mondial.
Fabian FRYDMAN