Covid-19. Jean Castex: On va y arriver calmement mais sûrement

Publié le 7 janvier 2021 à  23h17 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h22

«Nous devons retrouver une dynamique de baisse : c’est la condition pour reprendre le contrôle de l’épidémie de Covid 19», a annoncé le Premier ministre Jean Castex qui a affiché la volonté d’accélérer la vaccination en prévenant: «Toutes les activités, tous les établissements, tous les équipements qui sont aujourd’hui fermés, le resteront encore jusqu’à la fin de ce mois».

Jean Castex rappelle qu'en France la vaccination est gratuite contrairement aux pays voisins...  (Photo capture d'écran)
Jean Castex rappelle qu’en France la vaccination est gratuite contrairement aux pays voisins… (Photo capture d’écran)

Alors que la polémique ne faiblit pas sur la vaccination le Premier ministre, Jean Castex, s’est voulu rassurant en lançant: «On ne peut pas, alors que le match vient de commencer et qu’il durera plusieurs mois, prétendre dès les premières minutes, que dis-je, dès les premières secondes, qu’il est déjà perdu. On va y arriver calmement mais sûrement». Pour Jean Castex, si le programme de vaccination a démarré plus lentement que dans d’autres pays cela s’explique «par notre choix de respecter les principes et les priorités qui ont été fixés par la Haute Autorité de santé». Et d’insister: «Ces principes, ce calendrier, ces priorités avaient été annoncés, partagés, concertés avec les professionnels de santé, avec les associations d’élus au cours de nombreuses réunions, y compris à mon niveau. Ils vous avaient été présentés ici même le 2 décembre, ils ont été détaillés au Parlement les 15 et 16 décembre»… Avant de considérer qu’il faut néanmoins «aller plus vite», répondant ainsi au souhait formulé par le Président de la République. Mais cela dans le respect du volontariat, d’un accès gratuit au vaccin et avec des garanties de sécurité. Il rappelle également que la France a précommandé plus de 200 millions de vaccins qui seront livrés tout au long de l’année 2021.

«Vacciner en priorité et le plus vite possible les 15 millions de personnes âgées et les personnes souffrant de pathologie chronique»

Jean Castex rappelle: «Notre objectif est clair: vacciner en priorité et le plus vite possible les 15 millions de personnes âgées et les personnes souffrant de pathologie chronique». D’ici la fin du mois de janvier, poursuit-il : «Les quantités reçues et qui arrivent au cours du mois nous permettront d’être en capacité de vacciner au moins 1 million de personnes, soit le même nombre que nos voisins européens au prorata de notre population. Ce rythme est celui des capacités industrielles qui sont aujourd’hui en forte tension. Nous veillerons à acheminer des doses de vaccins sur l’ensemble du territoire national, y compris dans les départements d’outre-mer». Il tient à souligner que c’est la Haute Autorité de santé qui «nous a demandé de démarrer la vaccination par les personnes en Ehpad et en unité de soins de longue durée, car ce sont elles qui ont payé le plus lourd tribut à la crise». Ce faible pourcentage de la population (1%), représente un tiers des morts de la Covid. «Même si cela est plus lent, même si cela est plus difficile d’aller vacciner ces personnes et que cela ne permet pas immédiatement de faire du chiffre, il est indispensable de le faire», insiste le Premier ministre. Il annonce encore que les professionnels de santé et les aides à domicile de plus de 50 ans peuvent se faire vacciner depuis lundi. Les personnes de plus de 75 ans le pourront à partir du lundi 18 janvier dans des centres de vaccinations, un par département a déjà été ouvert et il devrait y en avoir 600 à la fin janvier. La lourdeur des démarches a également fait polémique, elles seront allégées. Olivier Véran peut alors avancer que le gouvernement vise le chiffre «du million de personnes vaccinées d’ici la fin janvier».

«Les tests sont totalement gratuits en France, pour tout le monde, c’est unique en Europe»

Puis, le Premier ministre de se féliciter de la qualité du dépistage en France: «Nous avons aujourd’hui un dispositif particulièrement développé. Je vous rappelle qu’il repose sur la gratuité, les tests sont totalement gratuits en France, pour tout le monde, c’est unique en Europe.» Et il met alors en exergue la situation des pays voisins: «Une personne asymptomatique souhaitant se faire tester doit débourser près de 100 euros en Allemagne ou en Espagne, jusqu’à 350 euros au Royaume-Uni, et même être tirés au sort en Grèce». Concernant le volet économique, il déclare: «Toutes les activités, tous les établissements, tous les équipements qui sont aujourd’hui fermés, le resteront encore jusqu’à la fin de ce mois». Il annonce également qu’un point sera fait le 20 janvier avec le secteur de la culture «pour voir s’il est possible de reprendre l’activité à partir du début février». Il en va de même pour les bars et les restaurants: «Nous souhaitons leur donner de la visibilité en travaillant avec eux à l’élaboration d’une méthode d’ouverture encadrée et progressive» à partir de février. Une rencontre est également prévue avec les stations de ski, le 20 janvier «à deux semaines du début des vacances scolaires» pour voir si les remontées mécaniques pourront rouvrir. Le Premier ministre prévient: «Le gouvernement continuera à soutenir économiquement l’ensemble des secteurs et les acteurs qui sont impactés». il dit même que, si nécessaire, des aides complémentaires pourront être versées «notamment pour les secteurs qui sont fermés sur une très longue durée». Pour les aides au titre du mois de décembre, le formulaire sera mis en ligne sur le site impots.gouv.fr dès le 15 janvier. Le couvre-feu est maintenu à 20 heures mais, Jean Castex précise: «Les derniers chiffres nous amènent à identifier dix départements supplémentaires». Les décisions seront prises ce vendredi et entreront en vigueur dès ce dimanche.

«La situation sanitaire de notre pays n’est pas revenue à la normale»

Si ces mesures sont prises, déclare Jean Castex, c’est parce que, même «si la circulation de la Covid 19 reste moins active chez nous que dans la plupart de nos voisins européens la situation sanitaire de notre pays n’est pas revenue à la normale». Et de constater: «Elle est même devenue plus fragile au cours des dernières semaines. Nous observons une pression sur notre système hospitalier qui reste très forte. Chaque jour, nous enregistrons près de 2 500 nouvelles hospitalisations et plus de 200 admissions en réanimation, soit une personne toutes les sept minutes». Le Premier ministre affiche son «inquiétude» concernant l’évolution de la situation au Royaume-Uni liée à l’apparition d’un nouveau variant de la Covid, un autre également apparu en Afrique du Sud. «Nous avons immédiatement agi pour empêcher le plus possible que ces virus se propagent sur notre territoire : nous avons décidé le 20 décembre dernier de fermer les frontières avec le Royaume-Uni et cette mesure sera prolongée jusqu’à nouvel ordre». Olivier Véran revient sur le variant anglais: «Qui est considéré comme plus contagieux, de l’ordre de 40 % jusqu’à 70 %, que le variant que nous connaissons en France. En environ deux mois, il est devenu le variant majoritaire en Angleterre. Parce qu’il est plus contagieux, il est responsable d’une aggravation importante de l’épidémie en Angleterre».
Michel CAIRE

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