Publié le 11 janvier 2021 à 19h13 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h33
Du côté du Festival de Cannes, on n’est jamais trop prudent. Bien qu’on n’en sache pas beaucoup plus sur l’évolution de la pandémie, Thierry Frémaux, le délégué général, a récemment confié à Variety qu’il envisageait un possible report de la 75e édition, prévue initialement du 11 au 22 mai 2021.
«Je souhaite de tout mon cœur que le Festival se déroule en mai (…) Si Cannes ne peut pas être organisé dans les conditions espérées, nous avons des solutions », confie l’organisateur. Trois scénarii possibles sont d’ores et déjà envisagés :
• Première quinzaine de juillet.
• Deuxième quinzaine de juillet.
• Seconde quinzaine d’août.
Pour Jean-Michel Albert, un des fondateurs du Marseille Web Fest, le rendez-vous international du format court, cette décision n’a rien d’anodin. En effet, le Festival de Cannes n’est pas seulement un rendez-vous paillettes où les stars montent les «célébrissimes» marches du Palais devant une nuée de photographes, c’est avant tout une date primordiale pour toute l’industrie du cinéma international. «Dans les souterrains, des accords se passent. Cela représente des millions d’euros. C’est tout un marché qui est menacé par la décision d’un report. Imaginez si c’est à nouveau annulé», explique Jean-Michel Albert.
L’économie cinématographique mondiale fortement impactée
Faire glisser les dates dans le calendrier, est certes une alternative à moindre mal, mais cela n’est pas pour autant une certitude de pérenniser le rendez-vous cannois dans un premier temps et l’économie cinématographique dans un second. «Changer la date va fortement compliquer le calendrier, notamment pour les pros qui ne sont pas européens. Il n’est pas dit que les Américains feront le déplacement et l’on risque de se retrouver avec des films en compétition et des équipes qui ne seront pas là. Idem pour les vendeurs ou acheteurs d’Outre-Atlantique», développe le fondateur du Marseille Web Fest.
Cannes en compétition avec d’autres festivals internationaux
Il faut dire qu’au petit jeu des chaises musicales du calendrier, Cannes pourrait se retrouver en même temps que d’autres événements internationaux, notamment le SXSW qui se déroule à Austin et qui attire de plus en plus de professionnels. Car si en France, on est persuadés que Cannes reste la référence, à travers la planète, ce n’est pas forcément le cas. «De nombreuses manifestations risquent de se chevaucher et il faudra faire un choix. Mais dans tous les cas, les équipes de films ne pourront pas être partout et il n’est pas dit que Cannes soit leur priorité», souligne Jean-Michel Albert.
Un Festival de Berlin 100% on line
Dans tous les cas, la grande perdante de ce casse-tête pourrait être la ville de Cannes dont l’économie repose en partie sur l’industrie cinématographique. Espérons que Thierry Frémaux et ses équipes ne seront pas amenés à prendre des décisions plus drastiques comme le Festival International du film de Berlin, dont la 71e édition était initialement prévue du 11 au 21 février. Le rendez-vous allemand a d’ores et déjà préféré renoncer à une édition classique et se tiendra en ligne du 1 au 5 mars 2021, avec la possibilité de projections en plein air pour le public au mois de juin. Un nouveau printemps sans le crépitement des flashs cannois ?
Fabian FRYDMAN