Publié le 26 janvier 2021 à 11h25 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h35
Un propriétaire absent, un président contesté, un entraîneur fragilisé et des joueurs qui ne gagnent plus un match; tous les ingrédients sont réunis pour que l’OM plonge dans une crise digne de sa longue histoire.
Qualifié pour la phase de poules de la Ligue des Champions grâce à la deuxième place de la saison dernière obtenue à l’arrêt du championnat à cause de la crise sanitaire, le club a été ridicule comme en 2013 en terminant dernier avec une victoire. En championnat, l’équipe a concédé à Monaco la sixième défaite de la saison et la troisième consécutive. Sixième, les Olympiens ont toujours un match en retard à disputer face à Nice le 17 février. Ils sont à quatre points de Rennes qu’ils reçoivent samedi prochain à 21 heures. Déconcerté, André Villas-Boas évoque la malchance, la Covid, l’accumulation des blessures, les suspensions et les erreurs d’arbitrage. L’entraîneur portugais est dans le déni quand on lui parle de crise alors que le feu couve à tous les étages de la maison OM. Mais y-a-t-il un pilote dans l’avion ? Frank McCourt est invisible à Marseille, Jacques-Henri Eyraud est contesté au sein du club et par les groupes de supporters. Débarqué à l’inter-saison, Andoni Zubizareta a été remplacé par Pablo Longoria chargé du recrutement avec le titre officiel ronflant de « directeur général délégué chargé du football ». Pressé de vendre, il a négocié le prêt de Kevin Strootman au Genoa et le transfert de Morgan Sanson à Aston Villa car l’OM doit baisser sa masse salariale. Longoria a le mérite d’avoir transféré Kostas Mitroglou, véritable boulet qui coûtait très cher et ne jouait pas, à l’Aris Salonique. Quant à Florian Chabrolle, il a signé à l’AC Ajaccio. Dans le sens inverse, le Polonais Arkadiusz Milik et l’Espagnol Pol Lirola sont arrivés. Alors que faire ? Quelle est la solution à cette zone de turbulences que traverse le club pour stopper cette spirale des défaites ? Le mal est profond. Plus ancien joueur de l’effectif, Steve Mandanda estime qu’«il faut une grande remise en question individuelle et collective. Il y a beaucoup de choses à changer au sein du club». Hormis la vente de l’OM qui ne se ferait qu’à la fin de la saison, il manque un véritable patron, une forte personnalité à la tête du club comme le furent Marcel Leclerc, Bernard Tapie et Pape Diouf. Il faut un président capable de prendre rapidement des décisions afin que les conflits au sein de la direction ou entre joueurs ne traînent pas et ne dégradent pas l’ambiance. Entre les états d’âme des uns et les caprices des autres, André Villas-Boas doit aussi gérer les relations tendues entre Dimitri Payet et Florian Thauvin. Sous pression, le Portugais n’accepte plus les critiques de la presse. Il a déclaré qu’«il est prêt à mettre sa place en jeu si la direction pense qu’il est le responsable des mauvais résultats.» En cas de défaite contre Rennes, Frank McCourt ne pourra plus accepter que le déclin de son club se poursuive. Il réclamera un électrochoc qui sera le changement de l’entraîneur dont le discours est devenu inaudible dans le vestiaire. Les joueurs ont la chance de jouer dans un stade vide sinon ce serait une bronca, des insultes et des sifflets assurés à chaque fin de match. Après la réception de Rennes, l’OM va à Lens avant de recevoir le Paris Saint Germain le 7 février. Il est recommandé aux Olympiens de très vite retrouver le goût de la victoire sous peine de colère des supporters et de scènes au stade et à La Commanderie.
Gilbert DULAC