Après l’attaque de La Commanderie : McCourt et Eyraud maintiennent le cap

Publié le 31 janvier 2021 à  19h22 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h36

«Et maintenant, que vais-je faire», chantait Gilbert Bécaud en 1962. Une fois les dégâts constatés et les auditions des salariés du club effectués, il est urgent de savoir comment et pourquoi le centre d’entraînement de l’OM a été le cadre d’un déchaînement de violences qui a fait le tour des télévisions de la planète et des réseaux sociaux.

Stade vélodrome  de Marseille (Photo archives Destimed)
Stade vélodrome de Marseille (Photo archives Destimed)

Cette action a été préméditée pendant la semaine. Tous les groupes de supporters se sont concertés afin de préparer ce coup de force. La rumeur circulait et était arrivée aux oreilles de la Police. On peut s’étonner qu’il n’y avait qu’une quinzaine de policiers à l’arrivée de ces bandes organisées. Depuis deux ans, les groupes de supporters réclament le départ de Frank McCourt et de Jacques-Henri Eyraud. Le dialogue est rompu et le climat est tendu depuis l’élimination en Ligue des Champions et l’accumulation des défaites en championnat. Dans les grands clubs européens, chacun est à sa place. Les dirigeants dirigent, les joueurs jouent et les supporters supportent ! À Marseille, depuis les années Tapie, les groupes des virages ont franchi la ligne jaune en exerçant une pression verbale et physique violente sur les dirigeants et les joueurs. On se souvient de Christophe Dugary qui avait quitté La Commanderie dans le coffre d’une voiture en 1999. En 2004, le Président Christophe Bouchet avait reçu des menaces de mort. Pendant la saison 2015-2016, Vincent Labrune avait aussi été menacé.

Il faut un homme fort à la tête de l’OM

Il faut un homme fort à la tête de l’OM avec du caractère et une personnalité affirmée. Le dernier président qui avait ces qualités était Pape Diouf qui est regretté. À Barcelone et à Madrid, les Socios sont écoutés et votent le rapport du président sur le bilan de la saison. Ils élisent aussi le président dans une ambiance certes passionnée mais basée sur le respect et l’écoute. À Marseille, il faut repartir à zéro et construire une nouvelle forme de dialogue entre la direction du club et tous les supporters. Ceux des virages ne doivent avoir aucune exclusivité. Ceux des tribunes ont aussi le droit à la parole sur la gouvernance de l’OM. L’attaque de la Commanderie va laisser des traces dans les esprits. Il n’y a pas eu des morts mais le pire a été évité. Quant à McCourt et Eyraud, après avoir condamné ces graves événements, ils restent fermes et décidés à poursuivre la politique suivie depuis 2016. Mais le chantier est immense. Il faudra de la patience et de la persévérance.
Gilbert DULAC

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Réactions

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Réactions de Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud (Photos archives Destimed)
Réactions de Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud (Photos archives Destimed)

Jacques-Henri Eyraud: «On va partir au combat et essayer de trouver des solutions»

Sidéré, le Président Eyraud ne compte pas baisser les bras. «C’est la sidération pour tous, les salariés, le staff, les joueurs. On ne s’attendait pas à voir cette horde sauvage arriver et tout détruire. J’ai vu les images sur Canal+. Ce que j’ai vu fait très peur, un drame aurait pu se produire à la Commanderie. Tout le monde est choqué», insistait le président de l’OM avant d’ajouter: «C’est aussi une grande tristesse. Il y a encore un mois et demi, on jouait les premières places. Bien sûr qu’ils sont déçus mais ceux qui se sont manifestés ne sont pas des vrais supporters mais des casseurs qui ne respectent rien. C’est peut-être un des problèmes du foot français. Jeter l’éponge ? Pas du tout. On a deux choix: baisser les bras ou dire que le foot est à l’image de la société, soit on n’accepte pas. On va partir au combat et essayer de trouver des solutions, d’abord par le droit mais aussi autres. Il faut toujours avoir du dialogue et essayer de comprendre. Je suis un homme de dialogue. On va aussi essayer d’établir les responsabilités. Je pense aussi à ceux qui, depuis quelques semaines, incitent à la haine et font en sorte que la mayonnaise monte. Il vont aussi devoir en répondre.»

Frank McCourt: «Nous sommes des bâtisseurs»

De son côté, Frank McCourt a déclaré depuis les États Unis. «La période que nous traversons est troublée, parfois secouée par des actions incontrôlées et pourtant orchestrées par des forces très malveillantes. Comme tant de citoyens en Amérique et dans le monde j’ai été bouleversé et scandalisé par les images du Capitole, pris d’assaut par des irresponsables obéissant à des injonctions qui les dépassaient», a estimé le propriétaire de l’OM. Précisant que ce qui s’est passé «il y a quelques semaines à Washington DC et ce qui s’est passé à Marseille suivent une logique comparable: quelques sources alimentent un brasier fait d’opinions, d’invectives et de menaces qui sont amplifiées par les réseaux sociaux créant les conditions qui mènent à la violence et au chaos.»

«Avec le Président Jacques-Henri Eyraud nous menons une politique d’assainissement et de redressement du club. Ce déferlement de violence me conduit plus que jamais à réaffirmer ma volonté et mon engagement pour l’OM et les Marseillais. Ces forces obscures souhaitent réduire à néant le travail accompli, elles ne font que nous renforcer dans la conduite de notre plan, dans le suivi de nos objectifs. Il est toujours plus aisé de détruire que de construire. Nous sommes des bâtisseurs. Avec toute l’équipe et son Président, l’OM poursuivra sa route», a conclu le propriétaire du club dans son message.

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