Covid-19 : Relations tendues entre Monaco et la France, le ton monte

Publié le 4 février 2021 à  14h00 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h36

Les relations se tendent entre la Principauté de Monaco et la France. Au cœur de la discorde, les restrictions mises en place par l’Hexagone qui limitent les déplacements des ressortissants monégasques à 24 heures et 30 kilomètres autour du Rocher.

Monaco © gouv.mc/DR
Monaco © gouv.mc/DR

Cela fait quelques jours que le décret français fait grincer les dents monégasques. Il faut dire que la régulation de la circulation aux frontières, dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de la Covid-19, a pour premier résultat de réduire fortement l’accès des résidents de la Principauté au territoire français. Pour bien comprendre, il faut savoir que les habitants de Monaco peuvent se rendre en France, mais uniquement dans un rayon de 30 kilomètres autour de Monaco et y restez moins de 24 heures. Passé ce délai, il est obligatoire de présenter le résultat négatif d’un test PCR de moins de 72 heures ou un motif valable de circulation. Ce décret concerne bien évidemment les Monégasques, mais aussi les résidents de la Principauté. Comprenez par-là que les ressortissants français considérés comme Français de l’étranger entrent également dans le giron de cette décision.

«C’est gênant pour tout le monde, mais il faut faire preuve d’esprit civique»

Vous l’aurez certainement compris, le sentiment qui prime est l’injustice à l’instar des messages des élus du Conseil national sur les réseaux sociaux qui n’hésitent pas à parler d’une mesure de «restrictive et pénalisante». D’autant que cela n’est pas réciproque et que les Français peuvent eux se rendre en Principauté. Les Monégasques sont donc indignés et ils n’hésitent pas à s’exprimer.

Une protestation entendue par l’ambassadeur de France en Principauté, Laurent Stefanini, qui sur les ondes de Monaco Info a confié : «Ces mesures vont faire l’objet d’une évaluation. Nous allons faire remonter à Paris les difficultés éventuelles pour tenir compte des spécificités du territoire monégasque.» Cette règle n’est pas spécifique à Monaco et s’étend à l’ensemble des pays limitrophes de la France. «L’idée est de limiter le plus possible la circulation des personnes. C’est gênant pour tout le monde, mais il faut faire preuve d’esprit civique», ajoute l’ambassadeur.

Une affaire d’état aux allures de 1962

Même si l’on est loin de la crise de 1962, le dossier n’est pas considéré comme anodin par le président du Conseil National Stéphane Valeri qui s’est entretenu à ce sujet avec le Prince Albert II, après avoir également échangé avec le ministre d’État. S’en sont suivis des échanges avec les cabinets des ministères parisiens pour tenter de trouver une solution. Affaire à suivre…
Mathieu Seller

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