Publié le 7 février 2021 à 13h25 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h37
Alors que la crise sanitaire affecte la quasi-totalité de l’économie corse, l’immobilier bastiais, plus généralement insulaire, est épargné par cette spirale négative. Depuis toujours les économistes ont tendance à penser que la pierre est une valeur refuge. En cette période complexe, il semblerait que ce soit plus vrai que jamais aux alentours de la Citadelle.
Le confinement de trois mois et les retards pris dans les différents programmes neufs ne sont pas venus à bout de l’envie d’acheter des investisseurs bastiais. Bien au contraire. L’effondrement du marché annoncé par certain n’a pas eu lieu, pas plus que l’inflexion des prix au mètre carré ! Bien évidemment, un ralentissement des transactions a bien été observé, mais le marché est resté très actif et les prix stables. Dire que le Coronavirus n’a eu aucun impact ne serait pas tout à fait juste . Disons plutôt qu’il a obligé les acteurs du marché à s’adapter et à redoubler d’efforts.
Des biens qui partent en une journée à Bastia
Ce qui est certain, c’est qu’au plus fort de la crise, le prix des biens n’a pas flambé (on est en moyenne à 3 000 euros le m² ) et que le nombre des transactions ne s’est pas forcément réduit comme peau de chagrin. Notamment dans l’hyper centre bastiais. Au contraire, la zone dite du carré d’or s’est même quelque peu étendue avec une première couronne qui devient de plus en plus convoitée. La preuve en est avec le roulement important des annonces et, un bien entrant reste très peu de temps à la vente. Certes ce phénomène est loin d’être récent, mais avec la crise sanitaire, il aurait pu s’estomper.
Acheteur recherche extérieur absolument
N’allez pas croire que ce «dynamisme» immobilier s’applique uniquement au centre-ville de Bastia. En effet, que ce soit le secteur du macchione, Saint-Joseph ou du côté de l’hôpital de Falconaja… ces différentes zones ont la cote auprès des acheteurs potentiels. Dans tous les cas, les critères d’obtention ont quelque peu évolué à la suite des confinements connus ces derniers mois.
Ainsi, l’un des principaux critères d’achat est maintenant avec un extérieur, une condition maintenant non négociable. C’est dans cet optique que de nombreux citadins n’hésitent plus à sortir de la ville pour s’intéresser à des communes comme Borgo et Lucciana, qui ont connu un véritable boom de l’immobilier. Il n’est pas rare donc de voir pousser des « nouveaux quartiers » avec toutes les commodités nécessaires et souhaitables.
Un marché des locations un peu plus complexe
Au niveau des locations, le constat est tout autre et pour les bailleurs, la réalité est un peu moins florissante, même si la demande est au rendez-vous. En cause : le profil des candidats en pleine période de récession économique. Sur un territoire où les logements sociaux font cruellement défaut, les locataires potentiels sont souvent peu en phase avec la réalité du marché et des tarifs des biens à la location.
Selon les professionnels, cette situation n’est pas totalement imputable à la période, car c’est un contexte qui existe depuis un moment déjà. Vous l’aurez compris, le marché de l’immobilier corse est pour le moins préservé des retombées négatives de ce «satané» Coronavirus. Pas forcément étonnant sur une Ile de Beauté où il existe depuis un moment maintenant une tension entre offre et demande.
Mathieu SELLER