Publié le 16 février 2021 à 10h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 14h56
Depuis un moment déjà, les Toulonnais attendent la réouverture de leur Musée d’Art. Hubert Falco, maire de la cité varoise, a présenté la feuille de route des travaux de la deuxième tranche de réhabilitation du MAT, dont la fin est annoncée pour juin 2021.
Depuis les années 1970, la physionomie du Musée d’Art de Toulon a progressivement été transformée pour en faire un équipement d’exposition temporaire, ne permettant pas d’exploiter convenablement sa multitude d’œuvres. Souffrant de nombreux dysfonctionnements comme son accessibilité, la sécurité des tableaux ou la conservation des collections… L’infrastructure n’était plus réellement en capacité de mettre en valeur les magnifiques joyaux de la Ville.
Redynamiser la vie culturelle de la ville de Toulon
Bien décidé à remettre le MAT au goût du jour, Hubert Falco n’a pas hésité à initier un grand chantier, ces travaux s’inscrivant parfaitement dans la politique menée pour redynamiser le centre-ville et la vie culturelle. « Le Musée d’Art de Toulon, labellisé « Musée de France », a connu une première étape de réhabilitation qui lui a rendu son lustre architectural en 2006 et 2007 (…) Nous avons souhaité programmer ces travaux afin d’accroître sa fréquentation et proposer des expositions d’envergure dont la première a eu lieu de novembre 2019 à février 2020 », explique le Maire. Les visiteurs se souviennent encore de la splendeur de « Picasso et le Paysage en Méditerranée».
Pour la première étape du chantier, 10 mois avait été nécessaires et concernaient les deux salles d’exposition du rez-de-chaussée, le hall spacieux en continuité avec le parvis, l’ouverture complète des cinq arcades de rez-de-chaussée. En outre, les espaces extérieurs avaient fait l’objet de réaménagements, en particulier la cour intérieure et le parvis incliné, ainsi que les rues adjacentes, les éclairages et la mise en valeur des façades.
Un des premiers établissements français d’art contemporain
Pour Hubert Falco l’objectif est de «faire du Musée d’Art de Toulon, un établissement moderne et le premier des beaux-arts du département, digne de la capitale culturelle qu’est devenue la Ville, avec une présentation permanente des collections d’art ancien et contemporain.» Pour cela, les surfaces d’exposition (collections permanentes et expositions temporaires) ont été sensiblement augmentées avec un soin tout particulier porté aux conditions de conservation, de préservation et de présentation. Un rajeunissement qui n’était donc pas de trop et qui aura couté la bagatelle de 12,9 millions d’euros, dont 5,6 de cofinancements déjà obtenus auprès de la métropole Toulon Provence Méditerranée, du Conseil départemental du Var, du Conseil régional Paca, de la Direction régionale des affaires culturelles.
Ce « nouvel » écrin est, sans conteste, un formidable outil pour mettre en avant une collection de près de 600 pièces, constituée en majorité de 1979 à 1983 et de manière tout à fait exceptionnelle. D’ailleurs, le MAT est le seul musée du Var à pouvoir se vanter de cette richesse et il est aussi un des premiers établissements français, de province, à accueillir de l’art contemporain sur ses cimaises. Pour Yann Tainguy, adjoint à la Culture, les œuvres toulonnaises sont uniques et totalement représentatives de différents courants artistiques de la création française des 50 dernières années.
«Le Nouveau réalisme (Arman, César…), Supports/Surfaces (Bioulès, Viallat…), BMPT, la Figuration narrative (Télémaque, Klasen…), la Figuration libre (Combas, Boisrond…). Notre collection comprend également des artistes internationaux de premier plan et des artistes conceptuels tels Sol LeWitt, des minimalistes (Judd, Flavin…), Nouveaux Fauves Allemands (Barfuss), Land Art (Michelle Stuart). Des œuvres d’artistes incontournables tels que Gerhard Richter, Sigmar Polke, Yves Klein sont régulièrement présentées au public », se plaît à détailler Yann Tainguy.
Un parcours artistique unique en 3 étapes
La seconde tranche des travaux commencera donc le 2 mars pour une durée de six mois et a pour objectif de «transformer sans renier », comme le précise l’architecte varois de l’opération Jean-Louis Duchier. Le MAT proposera donc à ses visiteurs un véritable parcours à travers le temps et les différents courants artistiques de l’art contemporain. Cette découverte sera découpée en 3 grandes étapes :
-Au rez-de-chaussée, les œuvres incontournables de la peinture provençale.
-Au niveau des étages supérieurs, on pénétrera dans la galerie d’Art Graphique destinée à l’affichage de dessins qui évolueront dans le temps, puis les deux salles d’exposition permanente d’art contemporain de 147 et 228 m².
-Enfin, une ouverture a été créée entre le musée et la bibliothèque de 139 m². Cette dernière a été aménagée en conservant l’atmosphère toute en boiserie initiale et dotée d’un cabinet de curiosité, pour la présentation de collections de type statuettes, armes et objet précieux.
Sans compter que les amoureux de l’art pourront déambuler dans les salons intermédiaires situés entre les 2 salles d’art contemporain. A moins qu’ils n’optent pour une halte dans un salon multimédia de 24 m² équipé d’un banc avec tablette tactile qui commandera un écran dans une cimaise permettant la présentation d’une chronologie immersive contextualisant les œuvres des salles d’art contemporain. Tout un programme que les Toulonnais comme les amateurs d’art de passage sont pressés de savourer.
A n’en pas douter, le succès devrait être au rendez-vous, à l’image de l’acte 1, puisque depuis l’ouverture du 15 novembre plus de 50 000 visiteurs (hors visites guidées de scolaires et de groupes) ont redécouvert ce musée-bibliothèque historique. Il faudra donc attendre septembre maintenant pour admirer pleinement les œuvres toulonnaises. Les prochaines grandes expositions envisagées, sur les peintres surréalistes en 2021 et orientalistes en 2022, devraient perpétuer ce nouvel engouement pour le MAT.
La rédaction