Publié le 15 mars 2021 à 9h15 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h30
Les jeunes leaders économiques de moins de 40 ans fédérés par le club Choiseul Sud, le premier de France, viennent de remettre à Renaud Muselier le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur et président de Régions de France, une plateforme de propositions pour répondre aux enjeux économiques, d’attractivité et environnementaux du territoire.
Une première pour l’Institut Choiseul
La remise de 15 propositions par les jeunes leaders économiques de la région Sud au président de Région Renaud Muselier est une première pour l’Institut Choiseul -think tank indépendant dédié à l’analyse des grands enjeux économiques, politiques et sociétaux ainsi qu’à ceux associés aux défis d’une bonne gouvernance mondiale-. Basé à Paris, l’ambition de l’Institut est de créer des espaces indépendants de dialogue au carrefour du monde politique et institutionnel, de la sphère économique et de celle des idées pour fertiliser les débats sur les problématiques contemporaines.
La remise de ces propositions au niveau régional s’est déroulée dans le contexte si particulier de la crise Covid. Une crise qui, considère Pascal Lorot, président de l’Institut Choiseul, «pourrait impulser de nouvelles dynamiques de mobilité géographique et professionnelle». Parle encore d’une crise qui «nous accable nous aura rappelé le besoin de reposer sur un territoire, agir et penser dans sa proximité pour toujours mieux se projeter ailleurs». Les propositions avant d’être formulées par les jeunes leaders ont été travaillées, discutées, explique Pascal Lorot qui met en exergue les trois axes déclinés : «Les transitions numérique d’une part et environnementale d’autre part et l’attractivité de la région Provence Alpes Côte d’Azur enfin».
Des jeunes leaders, tour à tour, Olivia Veran, vice-présidente marketing et RD de Médical Biotech Dental, Mathieu Giovale, directeur commercial et marketing de Ovinalpes et Fabien Giausseran, directeur adjoint de la division parfum du Groupe Robertet, ont pris la parole pour dévoiler les propositions.
«Fédérer les efforts d’attractivités régionaux sous la bannière d’une déclinaison Sud de « Choose France »»
Olivia Veran présente les 5 propositions réalisables à court terme: «Nous proposons de fédérer les efforts régionaux d’attractivités sous la bannière d’une déclinaison Sud de « Choose France ». Deuxièmement, il s’agit de consolider les Maisons du Sud à Paris et Bruxelles. Troisième point préconisé, le déploiement d’une plateforme de co-innovation entre la région Sud et Monaco. La quatrième proposition concerne la création d’un fonds régional de garanties dédié au développement des start-up. Et enfin, cinquièmement, est proposé le lancement d’un grand programme culture valley de résidences croisées qui permet à 30 artistes de se rendre dans des entreprises innovantes de la région et à 30 entrepreneurs de rejoindre des lieux culturels».
Iter: «un axe majeur d’attractivité et de marketing régional»
Mathieu Giovale présente les propositions réalisables à moyen terme: «Nous proposons d’attirer et structurer un écosystème de fonds Venture Capital (VC); d’accompagner l’épargne privée des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur vers des investissements dans des entreprises régionales. Il nous paraît également opportun d’exploiter la résilience des territoires du Sud pour devenir le leader des solutions de prévention et de gestion des risques naturels et d’alerter des populations. Iter, le plus important projet scientifique mondial dont l’objectif est de démontrer que la fusion nucléaire peut être réalisée, doit être un axe majeur d’attractivité et de marketing régional pour identifier la région comme une référence de premier plan en matière d’énergies nouvelles».
«La Région, acteur central d’une alliance économique méditerranéenne»
Fabien Giausseran présente enfin les cinq propositions réalisables sur le long terme: «la première mission consiste à attirer et retenir les meilleurs talents. Pour cela il faut notamment proposer une offre éducative adaptée en dotant la Région de grands établissements scolaires à portée internationale et mettre en place des outils de simplification à l’installation des hauts potentiels étrangers sensibles au cadre de vie du territoire. Nous proposons aussi de faire de notre région un laboratoire géant en matière de smart cities et de smart région. La région doit d’autre part renforcer son positionnement comme acteur central d’une alliance économique méditerranéenne. Faisons d’autre part de la région le pivot du partenariat stratégique entre l’Europe et l’Afrique. Structurons enfin un réseau d’expatriés de notre région en France et à l’international pour mettre en commun leur intelligence en faveur de notre territoire».
«Relancer notre économie, tout en tirant les leçons de cette crise»
Renaud Muselier revient sur la pandémie, la mobilisation de la région pour y faire face tant sur un point de vue sanitaire qu’économique et social. Annonce: «Nous allons, dans les jours à venir, nous rendre à Bruxelles pour recevoir un prix pour être l’une des six meilleures régions européennes en matière de gestion de la crise». En ce qui concerne l’économie de demain, il considère : «Nous devons la bâtir avec cette jeune génération de leaders économiques. Si notre territoire dispose de nombreux atouts, dont nos « choiseuliens » sont les meilleurs ambassadeurs, c’est un véritable challenge auquel nous devons faire face aujourd’hui : celui de relancer notre économie, tout en tirant les leçons de cette crise». Insiste notamment sur le fait que cela passera par la transition écologique, la formation des jeunes générations au métiers de demain, par le numérique et l’attractivité des territoires ; «et cela au service d’une économie plus dynamique, intelligente, avec en fil conducteur, la transition écologique».
«Grâce à ces propositions simples, concrètes et pragmatiques, nous pourrons aller encore plus loin»
«Des enjeux, précise, le président de Région, que nous retrouvons au cœur de cette plateforme de propositions et sur lesquels la région est fortement mobilisée». Et d’évoquer la COP d’avance, la Méditerranée du futur… Il ne manque pas de rappeler que «la région Sud est un hub incroyable». Ce qui implique à ses yeux: «Un respect de la vie humaine…». Il se félicite de constater que de nombreuses propositions se retrouvent dans des actions déjà engagées par la Région sud. «C’est donc avec beaucoup de fierté que je retrouve aujourd’hui ces jeunes leaders de notre territoire pour la remise de ces 15 propositions pour la région Sud. Aujourd’hui, grâce à leur travail nous allons de l’avant. Grâce à ces propositions simples, concrètes et pragmatiques, nous pourrons, ensemble, aller encore plus loin, pour faire grandir notre région». Des propositions qu’il entend bien retenir. Et, à son tour, il formule à l’Institut Choiseul une proposition: «Il y a 25% de femmes dans cette première promotion, est-ce que vous ne pourriez pas atteindre la parité en 2022?».
Michel CAIRE