Publié le 22 mars 2021 à 16h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h44
L’analyse, réalisée par le Cabinet Goodwill Management montre que l’empreinte économique de la CCI Aix-Marseille Provence s’élève à plus de 1 milliard d’euros, une progression constate depuis 2016. Alors que la taxe pour frais de Chambre est passé de 27 à 18 millions entre 2016 et 2019, elle est de plus en plus performante. Aujourd’hui 1 euro détenu par la CCIAMP génère 7,3 euros pour le territoire.
A l’instar d’autres CCI françaises, la CCIAMP a souhaité mesurer l’empreinte de ses actions et choix stratégiques sur les entreprises et le territoire. L’analyse, réalisée par le Cabinet Goodwill Management en 2016, 2018 et 2019, démontre une nette progression de l’impact économique de la Chambre sur le territoire. Il passe ainsi de 855M€ en 2016 à plus de 1Md€ (+ 20%) en 2019. Chaque euro détenu par la CCIAMP génère ainsi 7,3€ pour le territoire. Cette augmentation de l’empreinte économique a été réalisée malgré un contexte de baisse constante des ressources fiscales issues de la taxe pour frais de Chambre (- 33% entre 2016 et 2019).
La présentation de cette étude s’est tenue ce vendredi 19 mars dans le cadre d’une conférence de presse en présence d’Arnaud Bergero, responsable de l’étude au sein du Cabinet Goodwill Management.
Le cabinet Goodwill mène cette action dans 18 autres CCI
Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP explique le choix du cabinet Goodwill Management: «Nous l’avons choisi pour la robustesse de la méthode qu’il propose, une méthode adoptée par le Ministère de l’Économie et des Finances ainsi que par celui de l’Emploi dès 2009. C’est aussi parce que ce cabinet mène cette action dans 18 autres CCI». Après avoir expliqué le choix de ce cabinet, le président aborde les raisons de l’analyse: «Nous avons besoin de mesurer la pertinence de nos choix et l’efficacité de nos actions. Nous devons rendre compte des résultats obtenus et chercher à nous améliorer sans cesse». Arnaud Bergero indique pour sa part: «L’objectif de l’étude est de modéliser l’empreinte de la CCI par l’étendue de la performance de ses actions; de mesurer sa contribution à l’économie du territoire; de se projeter, créer de la valeur demain en travaillant dès maintenant dans des projets d’avenir». Et les résultats sont là patents.
Plus de 10 000 emplois soutenus
La contribution à hauteur de 1Md€ de la CCIAMP à l’économie du territoire en 2019 ont permis de soutenir plus de 10 000 emplois. Cette empreinte économique et sa progression est concomitante avec la stratégie amorcée : formation élargie et mieux ciblées, des services aux entreprises plus adaptés, et l’investissement dans de nouvelles infrastructures. Pour expliquer ses résultats Jean-Luc Chauvin donne la parole à plusieurs élus de la Chambre: Philippe Zichert, Nicolas Chabert, Fabrice Alimi ainsi qu’à Alexandre de Navailles, le directeur général de Kedge Business School.
Un modèle qui passe d’un essentiellement subventionné par la taxe à un autre fondé sur le développement de produits…
Philippe Zichert, président de la Commission des finances insiste sur le fait que la dynamique de la Chambre s’est développée alors que la taxe pour frais de chambre est passé de 27 à 18 millions entre 2016 et 2019 «et, si on remonte plus loin, elle était de 66 millions d’euros il y a 10 ans». «En revanche, poursuit-il, les entreprises continuent de payer cette taxe». Pourtant, insiste-t-il: «Avec une baisse de 33% depuis 2016 on a augmenté notre contribution économique de 20%». Et ce résultat est selon lui le fruit de tout sauf d’un miracle. «Nous avons réalisé une transformation de modèle passant d’un essentiellement subventionné par la taxe à un autre fondé sur le développement des produits que nous commercialisons vers les entreprises. Puis, nous avons travaillé sur la formation, des entrepreneurs comme des salariés; la consolidation du pilier patrimonial et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences».
Il rend hommage à Jean-Luc Chauvin: «adepte du dialogue permanent avec les zones artisanales, industrielles, les fédérations, les branches industrielles et les branches tout court, les groupements d’entreprises, c’est cela qui permet d’être dans le concret». Il se félicite d’autre part qu’«avec la pandémie on parle de réindustrialisation. Trop longtemps on a cru qu’industrie était un gros mot, ce n’est pas le cas». Enfin, indique-t-il: «Nous ne cessons de travailler à la reconstruction, en termes de capacités d’interventions de la Chambre par le développement de projets essentiels à la croissance du territoire, de son attractivité».
«le Metropolitan business act a été fabriqué par les entreprises du territoire pour les entreprises du territoire»
Nicolas Chabert, membre de la Chambre, confirme: «Depuis le début de la mandature notre objectif est de développer l’utilité de la CCI auprès de tous les types d’entreprises. Pour cela nous avons travaillé à une meilleure compréhension des attentes des entreprises grâce notamment à des ateliers. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’est né le « Metropolitan business act » qui a ainsi été fabriqué par les entreprises du territoire pour les entreprises du territoire. Nous avons également déployés des événements sur l’ensemble du territoire et nous avons développé des actions pour favoriser la croissance des entreprises, pour leur création, pour leur reprise ». Il insiste enfin sur une culture de l’agilité: «On a vu son importance avec la Covid, avec la création, très rapidement, d’outils pour résister, pour rebondir».
«permettre à chacun de s’épanouir en trouvant un emploi correspondant à leurs attentes ou de créer leur entreprise»
Fabrice Alimi évoque pour sa part le volet formation: «Son impact est important et il a connu une croissance de 33% pour arriver à 120M€». Pour parvenir à ce résultat, le vice-président de la Chambre avance: «Nous avons beaucoup bossé. Notre objectif étant de permettre aux entreprises de trouver les ressources et les compétences correspondant à leurs attentes pour leur permettre de poursuivre leur développement. Il s’agit aussi de permettre à chacun de s’épanouir en trouvant un emploi correspondant à ses attentes ou de créer son entreprise. Nous avons pour cela créé une offre plus étendue de formation, nous la faisons évoluer en fonction des besoins des entreprises aujourd’hui mais aussi demain».
Il cite comme exemple l’Institut Supérieur du Bâtiment et des Travaux Publics à Marseille, école d’ingénieurs de la CCI Marseille Provence, experte dans le génie civil. «Lorsque nous sommes arrivés, il fallait payer pour s’en débarrasser, elle n’accueillait qu’une trentaine d’étudiants, trois ans plus tard elle en accueille plus de 120 et elle est l’une des deux seules de France qui propose, dans les travaux publics, des formations à bac +7». il ajoute: «Aujourd’hui nous accueillons de plus en plus d’apprenants, que ce soit des étudiants classiques ou en formation continue sans oublier le mentorat». Arnaud Bergero réagit: «Il faut savoir que lorsque l’on forme bien cela représente des coûts en moins pour la collectivité; que l’écart de productivité peut atteindre 20% entre une entreprise qui forme son personnel et celle qui ne le forme pas et, qu’enfin, un étudiant peut dépenser jusqu’à 10 000 euros par année universitaire sur le territoire».
«Nous venons de nommer une doyenne à l’inclusivité. C’est une première en France»
Alexandre de Navailles signale notamment que Kedge Marseille aura 150 ans en 2022, une école qu’il qualifie «d’originale, durable et inclusive». Il tient à préciser : «Nos étudiants apprennent et réussissent en faisant, c’est ce qui nous démarque». En matière d’inclusion, il signale: «Nous venons de nommer une doyenne à l’inclusivité. C’est une première en France. Et nous allons créer un index d’inclusivité autour de l’égalité Homme/Femme, du nombre de personnes en situation de handicap accueillies et autour de l’inclusion sociale». C’est aussi 4M€ de bourses versés en appui du Crous ou encore une école entrepreneuriale, une opération conduite en direction d’étudiants issus des quartiers prioritaires de la Ville. Puis de mettre en exergue les 36 programmes de management, l’école de design, les 15 000 étudiants et les 4 500 étudiants qui sortent chaque année des programmes. «Kedge c’est aussi 170 professeurs-chercheurs, 2 000 projets étudiants par an et 80 start-up créées ces dernières années avec pas loin de 45M€ de fonds levés ces cinq dernières années», avance Alexandre de Navailles. C’est aussi 15M€ investis tous les ans ces dernières années en particulier pour le campus et, du fait de la crise Covid, pour le digital.
«Mettre ce territoire aux standards internationaux»
Laurent Amar rappelle: «Dès notre élection, en 2016, nous avons œuvré pour mettre ce territoire aux standards internationaux et, en 2017, la métropole nous a désignés comme étant son agence économique». Il indique également que la Chambre est gestionnaire d’équipements minoritaires comme à l’aéroport Marseille-Provence ou majoritaire comme au port de l’Anse de la Réserve. «Nous sommes également présents au World Trade Center, à la Safim, au club de la croisière…». Et Laurent Amar parle d’une Chambre qui «contribue à une meilleure connexion du territoire avec le reste du monde». Il signale, entre autres: «Nous travaillons également à l’émergence d’un écosystème et, nous favorisons l’envie de venir ici et de s’y développer». L’élu ne manque pas de donner quelques exemples: «17 lignes aériennes ont été ouvertes en 2019, la hausse du nombre de passagers est de 8% et nous avons accru le nombre d’événements professionnel ou grand public…».
«Nous nous fixons 1,5 milliard d’euros et, surtout, 5 850 emplois supplémentaires»
Pour Jean-Luc Chauvin les résultats sont là mais, avance-t-il : «Beaucoup reste à faire. Nous devons donc poursuivre nos efforts en nous appuyant sur les méthodes que nous avons déployées». Pour lui: «Les projets à fort potentiel, engagés par la CCIAMP, sont de nature à maximiser l’impact de son action dans l’avenir, « avec une projection à plus de 1,4 milliard d’euros d’empreinte économique à horizon 2030, soit+ 375M€ par rapport à 2019 », selon Goodwill Management. Comme nous aimons les défis, nous nous fixons 1,5 milliard d’euros et, surtout, 5 850 emplois supplémentaires».
Jean-Luc Chauvin présente quelques pistes au rang desquelles la transformation du Palais de la Bourse «avec la commercialisation d’espaces, le restaurant 1860, le coworking…». Mentionne des projets métropolitains comme Henri Fabre ou encore Piicto sans oublier l’Aéroport Marseille Provence, «qui devrait retrouver son niveau de 2019 d’ici à 2024». Toujours à propos des aéroports, il cite Sealer: «Notre société d’exploitation et d’action locale pour les aéroports régionaux. Notre objectif est d’obtenir la Délégation de service public sur, en moyenne, deux aéroports par an à l’horizon cinq ans. En 2019 nous avons gagné l’aéroport de Poitiers». Et de mettre aussi en avant l’activité croisière, le French Smart Port in Med ou encore Kedge Business School «dont l’agrandissement permettra d’accueillir 1 800 étudiants supplémentaires entre 2022 et 2025».
Michel CAIRE