Publié le 30 mars 2021 à  16h51 - DerniÚre mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h45
IESS Sud, le rendez-vous des achats responsables et de lâĂ©conomie dâavenir se tiendra, le mardi 13 avril, en format 100 % digital. Cet Ă©vĂ©nement sâadresse aussi bien aux entreprises de lâĂconomie sociale et Solidaire, quâaux acheteurs et dĂ©cideurs de la rĂ©gion. Vitrine des entreprises de lâĂconomie Sociale et Solidaire, ce salon est organisĂ© par la Cress Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur en partenariat avec la RĂ©gion Sud. Rencontre avec Denis Philippe, prĂ©sident de la Cress Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur et HervĂ© Liberman, membre de la Cress Paca et prĂ©sident du ComitĂ© rĂ©gional Olympique et sportif.
Cet Ă©vĂ©nement rĂ©unit, autour d’une journĂ©e entiĂšrement dĂ©diĂ©e aux achats responsables et Ă l’Ă©conomie d’avenir, les reprĂ©sentants des collectivitĂ©s, institutions, des entreprises de toutes tailles. Pour la premiĂšre fois, cette nouvelle Ă©dition sera intĂ©gralement accessible en format digital. «Depuis lâexistence de ce salon en 2014, initialement So Eko, les professionnels de lâESS sont fidĂšles Ă ce rendez-vous devenu une rĂ©fĂ©rence incontournable sur notre territoire», dĂ©clare Denis Philippe, prĂ©sident de la Cress Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur. «Nous sommes trĂšs heureux, malgrĂ© le contexte sanitaire, de pouvoir maintenir lâĂ©vĂ©nement et proposer une expĂ©rience novatrice et unique qui permet aux exposants de bĂ©nĂ©ficier de stands virtuels avec des niveaux dâĂ©changes et dâinteractions Ă©quivalents Ă une Ă©dition physique». La programmation de cet Ă©vĂ©nement sera rythmĂ©e par la visite dâe-stands Ă travers des villages thĂ©matiques, des workshops, des confĂ©rences et des rendez-vous BtoB en visioconfĂ©rence.«La Covid-19 a permis une vĂ©ritable prise de conscience concernant notre qualitĂ© de vie»
Les organisateurs et leurs partenaires ont Ă©laborĂ© un programme variĂ© autour de thĂ©matiques sur des sujets dâactualitĂ© : Ă©conomie circulaire, transition Ă©cologique, pratiques RSE /RSO. «La Covid-19 a permis une vĂ©ritable prise de conscience concernant notre qualitĂ© de vie. Dans ce contexte, les innovations Ă©laborĂ©es dans le respect du dĂ©veloppement durable, les questions dâĂ©thique et la crĂ©ation de nouveaux modĂšles Ă©conomiques font sens pour notre avenir. Il est important que les acteurs Ă©conomiques concilient Ă©cologie, responsabilitĂ©, nouvelles technologies et rentabilitĂ©. Cette Ă©dition digitale, par son nouveau mode dâorganisation, est le reflet de cette volonté», souligne Denis Philippe. Parmi les temps forts du salon : une dizaine de confĂ©rences programmĂ©es dont : « Jeux olympiques et paralympiques de 2024 : quelles opportunitĂ©s pour les entreprises ESS de la rĂ©gion Sud Provence-Alpes-CĂŽte-dâAzur? » par Les Canaux – SantĂ©, dĂ©veloppement et territoires : « quelle dynamique mettre en place pour rĂ©pondre aux besoins des territoires?  » par La MutualitĂ© Française – Achats responsables, innovation, coopĂ©ration : « frein et levier! » par EqosphĂšre. Ăgalement au programme une PlĂ©niĂšre autour des enjeux de la mesure dâimpacts de lâaccompagnement financier de lâĂ©conomie circulaire; un dĂ©bat visant Ă dĂ©terminer comment conjuguer performance Ă©conomique et utilitĂ© sociale au service de lâĂ©conomie locale; un Ă©vĂ©nement de lancement : le club des entrepreneurs solidaires et responsables. Le Salon propose Ă©galement une « Place des Affaires », avec de nombreux rendez-vous BtoB organisĂ©s. Cette journĂ©e virtuelle sera rythmĂ©e par les mises en relations commerciales entre les participants, les e-exposants, les diffĂ©rents intervenants. â DĂ©tail du programme dans son intĂ©gralitĂ© et inscription gratuite obligatoire sur salon-ess-sud.orgLes achats responsables demeurent plus que jamais un sujet dâactualitĂ©
Les achats responsables demeurent plus que jamais un sujet dâactualitĂ© pour les entreprises du secteur privĂ© et public. ResponsabilitĂ© sociale, protection de lâenvironnement, maĂźtrise durable des coĂ»ts, accĂšs aux marchĂ©s publics⊠Les achats responsables, au-delĂ de lâengagement RSE de lâentreprise, prĂ©sentent de nombreux avantages et sont en constante Ă©volution au sein des PME et des collectivitĂ©s. Au vu du contexte actuel, la dĂ©marche « achat responsable » sâinscrit plus que jamais comme une prioritĂ©. La crise qui perdure maintenant depuis plus dâun an a, dans un certain un sens, eu cet effet « positif » dâinciter et dâencourager les entreprises Ă accĂ©lĂ©rer leur transition vers un modĂšle dâĂ©conomie dâavenir. Cette pandĂ©mie amĂšne donc de plus en plus dâentreprises Ă repenser leur organisation concernant le circuit de leur chaĂźne dâapprovisionnement, la qualitĂ© de leurs relations avec les fournisseurs, la relocalisation de leur production afin de rĂ©duire Ă terme les coĂ»ts, de poursuivre leur dĂ©veloppement et dâassurer par lĂ mĂȘme, leur pĂ©rennitĂ©. «Le salon du 13 avril prochain permettra aux acteurs du secteur de lâESS dâĂ©tablir des contacts qualifiĂ©s et de construire des partenariats pour continuer dâinscrire ces professionnels dans une dynamique de croissance», conclut Denis Philippe.Entretien avec Denis Philippe, prĂ©sident de la Cress Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
Destimed:Denis Philippe, vous ĂȘtes aujourd’hui prĂ©sident de la Chambre RĂ©gionale des entreprises de lâĂ©conomie sociale et solidaire de la rĂ©gion. Quelle Ă©tait votre fonction auparavant ? Denis Philippe: Avant, jâĂ©tais un mutualiste, je suis d’ailleurs toujours un administrateur mutualiste. Dans une autre vie jâai Ă©tĂ© commerçant, profession libĂ©rale, jâai mĂȘme Ă©tĂ© fonctionnaire. Comme quoi, tout mĂšne Ă lâĂconomie sociale et solidaire et, aujourdâhui, je suis, quasiment, Ă 100%, prĂ©sident de la Chambre RĂ©gionale avec encore un mandat mutualiste que je maintiens.«Accueillir plus de visiteurs»
Vous avez optĂ© pour un Salon ESS SUD 100% digital. Trouvez-vous quelques avantages ? Dâabord objectivement ce sont les conditions actuelles qui nous ont obligĂ©s Ă tenir ce Salon, dans ce format. Cela nous a Ă©galement forcĂ©s Ă innover, Ă inventer des choses qui sont intĂ©ressantes. Ne pas le tenir aurait Ă©tĂ© reculer. Or je pense quâil est important que nous remettions en visibilitĂ© les entreprises de lâĂ©conomie sociale et solidaire. Il fallait trouver une solution. Nous avions prĂ©vu ce Salon en novembre, nous lâavions reportĂ©, espĂ©rant pouvoir le tenir au Parc Chanot. Malheureusement, on voit bien que les conditions sanitaires ne le permettent, toujours pas. Câest la raison pour laquelle nous avons fait le choix dâun Salon 100% digital. Et cela peut nous permettre d’accueillir plus de visiteurs, du fait mĂȘme que l’on puisse se connecter, de tous les coins de France et peut-ĂȘtre de tous les coins du monde.«Nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours»
Le Salon a pour thĂšme cette annĂ©e les achats durables, responsables. Quel est votre objectif? On vise des pratiques qui sont beaucoup plus responsables: sensibiliser les entreprises Ă la gestion de leurs dĂ©chets, aller plus sur des circuits courts, s’interroger sur la façon dont on achĂšte, on consomme. Nous invitons le monde de l’entreprise Ă avoir une attitude responsable, tout en restant des entreprises, car nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours. On sait trĂšs bien quâil y a une rĂ©alitĂ© Ă©conomique qui s’impose mais aussi des habitudes et des mauvaises habitudes que nous avions, mĂȘme, nous, citoyens, qu’il faut changer. Nous sommes, actuellement, en pleine crise dâapprovisionnement de matiĂšres premiĂšres, le BTP manque de bois, par exemple… Je nâai pas de rĂ©ponse particuliĂšre, en ce qui concerne le BTP parce que, dans lâĂ©conomie sociale et solidaire, nous avons trĂšs peu dâentreprises qui relĂšvent du bĂątiment, donc je ne vais pas parler Ă la place du bĂątiment mais nous avons des entreprises de lâĂ©conomie sociale et solidaire, Ă mon, avis, qui peuvent, peut-ĂȘtre, proposer des solutions qui ne sont pas forcĂ©ment les solutions auxquelles on Ă©tait habituĂ©s ou les solutions qui sont, parfois, des solutions de facilitĂ©. Ces achats responsables font Ă©cho avec lâactualitĂ©. Est-ce que vous pensez que cela aura un impact sur votre Salon ? Je pense, parce que la crise est venue rĂ©interroger: Quâest-ce quâon fait, comment produire? Il y a quelques annĂ©es, lâambition, câĂ©tait de bien gagner sa vie, c’est toujours le cas mais on veut aussi avoir un mĂ©tier qui a du sens, de voir l’utilitĂ© sociale de ce que l’on fait.«Depuis un an nous accompagnons nos entreprises»
Face Ă la crise que traverse la sociĂ©tĂ©, le risque de faillites pour nombre d’entreprises, que pouvez-vous faire Ă la Chambre ? Ce nâest pas ce quâon peut faire, câest ce que nous faisons. Depuis un an nous accompagnons nos entreprises de lâĂconomie sociale et solidaire. Dâabord, on essaie de faire jouer la solidaritĂ©, au sein de l’ESS et cela fonctionne. Nous avons de gros acteurs, qui ont des moyens et qui sont tout Ă fait prĂȘts Ă venir accompagner les structures qui sont en difficultĂ©s. Nous avons des exemples prĂ©cis de fonds dâinvestissements crĂ©Ă©s par des acteurs de lâESS, au profit dâentreprises de lâESS, câest un premier pas. AprĂšs il y a la relation que la Chambre a, tant avec lâĂtat, quâavec la RĂ©gion pour faire remonter les besoins, les difficultĂ©s spĂ©cifiques de certains secteurs parce que ce ne sont pas toutes les entreprises de lâESS qui sont en difficultĂ©s.«nous avons la chance dâavoir une SecrĂ©taire dâĂtat Ă lâĂ©conomie sociale et solidaire, qui est active et qui comprend les besoins»
Olivia GrĂ©goire annonce fin janvier un fonds dâurgence de 30 millions pour les associations sans aucune aide, en voyez-vous la couleur ? Oui, on voit la couleur. Je suis capable dâĂȘtre trĂšs critique, quand il faut l’ĂȘtre mais nous avons la chance dâavoir une SecrĂ©taire dâĂtat Ă lâĂconomie sociale et solidaire, qui est active et qui comprend les besoins. Elle est venue Ă Marseille. Jâai eu lâoccasion dâĂ©changer avec elle, de faire remonter les difficultĂ©s des entreprises de lâESS. Nous sommes en lien direct avec elle. AprĂšs il y a des dispositifs qui peuvent ĂȘtre mis en place au niveau de lâĂtat qui ne sont pas compris ou parfois, certaines entreprises de chez nous nâont pas eu lâinformation. Notre rĂŽle est de faire en sorte que lâinformation circule, de voir les difficultĂ©s, d’accompagner les entreprises dans le montage des dossiers. Quâest-ce qui a Ă©tĂ© fait, pour ces entreprises en, difficultĂ©S ? Avec « urgence ESS » on a sensibilisĂ© beaucoup plus dâentreprises, de cette rĂ©gion, sur le fait quâil fallait quâelles aillent sur le fonds ESS, sur les dispositifs existants.«des spĂ©cificitĂ©s de lâESS, que la RĂ©gion a pris en compte»
Est-ce que des dispositifs d’aides ont Ă©galement Ă©tĂ© mis en place par la RĂ©gion ? Oui, câest lĂ oĂč je pense que nous, la Chambre rĂ©gionale, on a jouĂ© la bonne carte en expliquant que nous Ă©tions une forme dâentreprise. Au dĂ©part, cela avait surpris y compris les acteurs de lâĂconomie sociale et solidaire, qui ne se reconnaissaient pas forcĂ©ment comme des entreprises. Mais en disant que nous Ă©tions des entreprises, cela a permis de mesurer que nous pouvions bĂ©nĂ©ficier des dispositifs qui sâouvrent aux entreprises, Ă toutes les entreprises. Et puis, aprĂšs il y a des spĂ©cificitĂ©s de lâESS, que la RĂ©gion a pris en compte, câest la raison de la crĂ©ation du Fonds ESS qui a Ă©tĂ© mis en place dans cette RĂ©gion. Pour faire simple, je dirai que la relation, tant avec lâĂtat quâavec la RĂ©gion, pour une Chambre comme la nĂŽtre, elle est bonne. [(210325-000_denis_philippe_president_cress_25_03_21.mp3)]Entretien avec HervĂ© Liberman, membre de la Cress Paca et prĂ©sident du ComitĂ© rĂ©gional olympique et sportif