Publié le 6 avril 2021 à 10h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h46
Le Pape François a, lors de sa bénédiction de Pâques évoqué la pandémie qui «a malheureusement augmenté dramatiquement le nombre de pauvres», mais aussi les malades, comme ceux qui ont besoin d’assistance «et ont le droit d’avoir accès aux soins nécessaires», plaide pour un «internationalisme des vaccins». Et de s’indigner du fait que «les conflits armés ne cessent pas et les arsenaux militaires se renforcent» et qu’il y ait «encore trop de guerres et trop de violences».
«L’annonce de Pâques ne montre pas un mirage, elle ne révèle pas une formule magique, elle n’indique pas une échappatoire face à la situation difficile que nous traversons», prévient le Pape François dans sa bénédiction Urbi et Orbi. Il évoque la résurrection «d’un homme, un homme en chair et en os, avec un visage et un nom : Jésus. Le crucifié, pas un autre, est ressuscité». Il met l’accent sur la signification des blessures de ce dernier: «Et les témoins de cette résurrection rapportent d’ailleurs un détail important: Jésus ressuscité porte gravées les plaies des mains, des pieds et du côté. «Ces plaies sont le sceau éternel de son amour pour nous. Quiconque souffre une dure épreuve, dans son corps et dans son esprit, peut trouver refuge dans ces blessures, recevoir à travers elles la grâce de l’espérance qui ne déçoit pas». Des blessures qui, pour le Pape, rassurent, sont autant de messages d’espérance mais qui obligent aussi, tout particulièrement dans ce contexte de crise. Il dénonce ainsi: «Les conflits armés ne cessent pas et les arsenaux militaires se renforcent». Pour lui, il s’agit là ni plus ni moins d’un «scandale».
Favoriser le partage des vaccins , en particulier avec les pays les plus pauvres
Il invoque le réconfort du Seigneur pour les médecins, les infirmiers. Il affirme : «Tous, en particulier les personnes les plus fragiles, ont besoin d’assistance et ont le droit d’avoir accès aux soins nécessaires. Ceci est d’autant plus évident en ce temps où nous sommes tous appelés à combattre la pandémie et où les vaccins constituent un instrument essentiel pour cette lutte». Dans ce contexte il plaide en faveur d’un «internationalisme des vaccins». Il exhorte «toute la Communauté internationale à un engagement partagé afin de surmonter les retards dans leur distribution et en favoriser le partage, en particulier avec les pays les plus pauvres».
«La pandémie a augmenté dramatiquement le nombre de pauvres»
De même le Pape lance: «Le Crucifié ressuscité est un réconfort pour ceux qui ont perdu leur travail ou traversent de graves difficultés économiques et qui sont privés de protections sociales adéquates». Mais, là encore, au-delà de ce message d’espérance le Pape forme le vœux: «Que le Seigneur inspire l’action des autorités publiques afin qu’à tous, en particulier aux familles les plus nécessiteuses, soient offertes les aides nécessaires à une subsistance suffisante. La pandémie a malheureusement augmenté dramatiquement le nombre de pauvres et le désespoir de milliers de personnes».
les jeunes Birmans «s’engagent pour la démocratie en faisant entendre pacifiquement leur voix»
Puis d’avoir une pensée pour la jeunesse: «Jésus ressuscité est l’espérance aussi pour de nombreux jeunes qui ont été contraints de passer de longues périodes sans aller à l’école ou à l’université ni partager le temps avec leurs amis», évoquant la jeunesse encore, il avoue avoir une pensée toute particulière pour les jeunes Birmans «qui s’engagent pour la démocratie en faisant entendre pacifiquement leur voix, conscients que la haine ne peut être éliminée que par l’amour».
«Je remercie les pays qui accueillent avec générosité ceux qui souffrent et cherchent refuge»
Le Saint Père n’omet pas d’évoquer la situation des migrants: «Que la lumière du Ressuscité soit source de renaissance pour les migrants fuyant la guerre et la misère. Sur leurs visages, reconnaissons le visage défiguré et souffrant du Seigneur qui monte au Calvaire. Que ne leur manquent pas des signes concrets de solidarité et de fraternité humaine, gage de la victoire de la vie sur la mort que nous célébrons en ce jour. Je remercie les pays qui accueillent avec générosité ceux qui souffrent et cherchent refuge, en particulier le Liban et la Jordanie qui accueillent de très nombreux réfugiés ayant fui le conflit syrien».
«la bien-aimée et martyrisée Syrie»
Puis de mettre en exergue la situation du Liban: «Que le peuple libanais, qui traverse une période de difficultés et d’incertitudes, fasse l’expérience de la consolation du Seigneur ressuscité et soit soutenu par la Communauté internationale dans sa vocation d’être une terre de rencontre, de coexistence et de pluralisme», avant de souhaiter également la paix dans «la bien-aimée et martyrisée Syrie, où des millions de personnes vivent désormais dans des conditions inhumaines ainsi qu’au Yémen dont les événements sont entourés d’un silence assourdissant et scandaleux, et en Libye où l’on entrevoit enfin la sortie d’une décennie de disputes et d’affrontements sanglants». Et de prier pour que «toutes les parties concernées s’engagent effectivement à faire cesser les conflits et permettre aux peuples épuisés par la guerre de vivre en paix et d’engager la reconstruction de leurs pays respectifs». Le Pape François poursuit son tour du monde en évoquant Jérusalem. Pour elle, «nous implorons du Seigneur paix et sécurité, afin qu’elle réponde à l’appel à être un lieu de rencontre où tous puissent se sentir frères, et où Israéliens et Palestiniens retrouvent la force du dialogue pour parvenir à une solution stable, qu’elle voit deux États vivre côte à côte dans la paix et la prospérité». A propos de l’Irak il signale: «Je prie pour que puisse continuer le chemin de pacification entrepris, afin que se réalise le rêve de Dieu d’une famille humaine hospitalière et accueillante envers tous ses enfants».
«Que la force du Ressuscité soutienne les populations africaines»
Concernant le continent Africain le Pape déclare: «Que la force du Ressuscité soutienne les populations africaines qui voient leur avenir compromis par des violences internes et par le terrorisme international, en particulier au Sahel et au Nigeria, ainsi que dans la région du Tigré et de Cabo Delgado».
«Il y a encore trop de guerres et trop de violence dans le monde»
Et le Pape de s’indigner: «Il y a encore trop de guerres et trop de violences dans le monde. Que le Seigneur, qui est notre paix, nous aide à vaincre la mentalité de la guerre. Qu’il accorde à tous ceux qui sont prisonniers dans les conflits, particulièrement en Ukraine orientale et dans le Haut-Karabakh, de retourner sains et saufs dans leurs familles, qu’il inspire aux gouvernants du monde entier de freiner la course aux nouveaux armements».
Michel CAIRE
[(
Extrait du Message Urbi et Orbi du Pape François
)]