Publié le 1 mai 2021 à 13h00 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h28
J’ai voulu prendre le temps nécessaire avant de m’exprimer sur les propos du président du « yachting-club » de la pointe rouge. J’ai voulu me sortir du sentiment nauséeux, pour appréhender cette libération de la parole des nostalgiques d’un temps passé qui corrode notre vivre ensemble par une idéologie nationaliste nauséabonde. Je dis « des nostalgiques » car cette semaine nous avons cumulé les propos racistes Made in Marseille avec un appel aux armes honteux de ceux même qui ont fait serment de défendre la France et ses valeurs.
De plus en plus de citoyens se laissent convaincre de penser « naissance », « racine », « classe dominante », s’élevant en Français « d’appellation d’origine contrôlée » faisant barrage aux autres, qu’ils nomment « les arabes ». Je crois en notre capacité à dépasser les oppositions, à mener les mêmes combats pour les mêmes valeurs, à cristalliser ce qui nous rassemble pour faire nation.
Du tous contre eux, qui deviendra vite un « tous contre tous »
Je crois en la loi et non à la barbarie, je crois en la force publique plutôt qu’aux représailles personnelles, je crois en une société apaisée, fraternelle et égale et je l’oppose à cette vision de guerre civile, des uns contre les autres, que l’on veut nous imposer. Prenons garde à cette tentation du tous contre eux, qui deviendra vite un « tous contre tous ». Là est la promesse, d’exploitation, de ségrégation, d’exclusion d’une partie de la société fantasmée par certains d’entre nous, libérant leur pensée dans des discours haineux. Prenons garde aux prémices verbales de leur victoire qu’ils pensent déjà acquise. Ces paroles seront de plus en plus fréquentes s’ils sentent que, par lâcheté ou intérêt, nous désertions le champ de l’honneur.
Mohamed Laqhila est Député de la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône