Publié le 4 décembre 2013 à 12h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h03
On s’en doutait, c’est désormais une certitude : le bilan de l’action du gouvernement de gauche pèsera de tout son poids dans la campagne des municipales en mars prochain à Marseille. Entouré de ses lieutenants Martine Vassal, Laure-Agnès Caradec et Yves Moraine, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP) a donné le ton dès ce mardi lors de son entrée en campagne dans le 8e arrondissement.
« Nous ne voulons pas de double peine : nous avons déjà les socialistes au plan national, nous ne les voulons pas à Marseille. » Dans la salle de réception située au-dessus de la pharmacie du rond-point de la place Bonnefon, au 5 avenue de Hambourg dans le 8e arrondissement, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP) a lancé mardi 3 décembre sa campagne des municipales en présence de nombreux élus de sa majorité (*). Et celui qui brigue un quatrième mandat n’a pas manqué de donner le ton : face au « candidat gouvernemental » dixit Yves Moraine, maire de 6e et 8e arrondissements, à savoir le député maire des 1er et 7e arrondissements Patrick Mennucci (PS), vainqueur des primaires citoyennes organisées par le PS, le débat national pèsera de tout son poids.
Dans une salle bondée – 700 à 800 personnes selon Yves Moraine -, c’est Martine Vassal, adjointe au maire déléguée à la qualité de la ville, la gestion de l’espace public, les emplacements et le pluvial, conseillère communautaire et présidente du groupe d’opposition « L’Avenir du 13 » au conseil général, qui a été la première à entrer en scène. « Au nom de l’ensemble des élus, des militants, des sympathisants qui sont là ce soir : merci monsieur le sénateur-maire d’avoir accepté de mener un quatrième combat pour gagner les municipales de mars 2014. Votre détermination, votre rage de vaincre font pâlir vos adversaires parce que depuis 18 ans, vous avez su transmettre votre passion pour Marseille, votre amour pour cette ville, pour tous les Marseillais. Vous avez su inverser la spirale du déclin », lâche d’emblée celle qui sera colistière de Jean-Claude Gaudin dans les 6e et 8e arrondissements.
Puis très rapidement, le débat national s’invite dans les propos de Martine Vassal. « Le président de la République François Hollande nous entraîne inévitablement dans l’échec. A Marseille ce ne sera pas l’échec car nous allons gagner », poursuit-elle sous les acclamations des militants. Avant de revenir sur le sens de l’engagement de la majorité sortante dans ce nouveau combat politique. « On continue parce qu’on veut aller de l’avant, parce que nous ne voulons pas que nos concurrents prennent notre place car ils n’en sont pas dignes », assène-t-elle, avant d’enfoncer le clou : « Nous n’avons pas de leçon à recevoir de la gauche et de son principal concurrent ». Et de s’adresser directement aux militants : « Ne vous laissez pas intimider par les médias qui ne nous sont pas favorables et font la part belle à nos adversaires. Nous, nous avons la population avec nous », résume-t-elle.
Enfin, elle aborde le deuxième adversaire qui se dressera face à Jean-Claude Gaudin dans la conquête de la mairie de Marseille : le Front National, emmené à Marseille par Stéphane Ravier. « Ne stigmatisons pas le FN. Nous ne voulons stigmatiser personne. Nous voulons nous battre pour nos valeurs et nous allons gagner », insiste Martine Vassal. Avant de conclure, toujours à l’adresse des militants : « Nous avons peu de temps, 4 mois. Mais nous allons prouver aux marseillais que les meilleures listes sont celles de Jean-Claude Gaudin. »
« Comment votre adversaire peut-il vous taxer d’immobilisme ? »
Puis c’est au tour d’une autre colistière de Jean-Claude Gaudin dans le 4e secteur, Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire déléguée aux parcs, jardins et espaces naturels, piétonnisation et pistes cyclables, voirie, circulation et stationnement, et conseillère communautaire, présidente du groupe d’opposition Union pour un Avenir communautaire (UPAC) depuis juillet 2012, de revenir sur le bilan des trois mandatures du sénateur-maire de Marseille. « Avant 1995, le chômage était de 21%, aujourd’hui il n’est plus qu’à 13% grâce notamment aux deux zones franches que vous avez créées dans les quartiers Nord, et à Euromed qui a transformé des friches industrielles en l’un des quartiers les plus modernes d’Europe. Avant 1995, il ne se passait rien dans cette ville, et puis en 1998, il y a eu la Coupe du monde football, en 2007 de rugby, en 2012 le Forum mondial de l’eau, en 2013 la capitale européenne de la culture, projet que vous avez initié pour renforcer l’attractivité de Marseille et dont le succès est reconnu par tous. Avant 1995, il n’y avait que 40 000 croisiéristes par an, aujourd’hui ils sont un peu plus d’un million et 7 millions de touristes sont venus cette année à Marseille. Avant 1995, il n’y avait pas d’investisseurs, aujourd’hui ils sont là pour réaliser Euromed Center, l’Hôtel Dieu, la tour CMA CGM, les Terrasses du port qui viennent de lancer le recrutement de 2 000 personnes », énumère-t-elle.
Un inventaire à la Prévert qui n’omet pas le dossier de la sécurité, dont les adversaires du sénateur-maire sortant, tant le PS que le FN, ont fait un cheval de bataille. « Avant 1995, il n’y avait que 90 policiers municipaux il y en aura 435 le 11 décembre, dotés désormais de Flash-Ball et épaulés par un centre de vidéo-protection fonctionnant 7 jours/7, 24h/24 qui, fin 2014, aura déployé 1 000 caméras à travers la ville », souligne-t-elle. Laure-Agnès Caradec évoque encore « le réaménagement du Vieux Port », la création de « 5 tunnels pour améliorer la circulation », le déploiement de « deux lignes de tramway », la prolongation du « métro jusqu’à Saint-Barnabé », la création du « parc du 26e Centenaire », ainsi que « la création d’un Parc National » pour « protéger ce territoire remarquable que sont les Calanques ». Sans oublier le combat métropolitain mené par Jean-Claude Gaudin. « Vous avez accepté de vous opposer à la plupart des maires du département dans l’intérêt de notre territoire pour qu’en 2016 naisse la métropole. Cette intercommunalité tant de fois ratée, confisquée, vous l’avez défendue auprès d’un gouvernement pourtant de gauche », souligne-t-elle.
Alors à la lueur de ce bilan, l’adjointe au maire de Marseille s’interroge : « Comment notre adversaire peut-il vous taxer d’immobilisme ? », en faisant allusion aux propos tenus durant les primaires par Patrick Mennucci. Et Laure-Agnès Caradec de contrattaquer en bisant à nouveau le gouvernement : « Ce qui ne fonctionne pas, c’est eux. C’est la sécurité au niveau de l’Etat avec un gouvernement qui ne tient pas des promesses en matière d’effectif et une ministre de la Justice à l’angélisme dogmatique. »
« Une ambition renouvelée pour notre ville »
La présidente du groupe UPAC n’oublie pas de pointer le bilan des socialistes à la communauté urbaine, qu’Eugène Caselli gère depuis 2008, notamment « la propreté qui devait être réglée en 6 mois ». « Et en plus, ils sont contre les Terrasses du port, contre l’hôtel Intercontinental, contre le tramway jusqu’aux catalans », dénonce-t-elle.
Avant de poursuivre : « C’est pourquoi nous devons mener trois combats : la ville, la communauté urbaine, la métropole ». Avec un programme qui traduira « une ambition renouvelée pour notre ville sur la base des propositions faites par les Marseillais dans le cadre de réflexions que nous avons menés ». Laure-Agnès Caradec énumère alors les plus marquantes. En matière de proximité, elle cite la désignation d’un Médiateur de la ville de Marseille et l’application du rapport des 4 mousquetaires en matière de propreté « avec notamment la fin du fini-parti pour l’encadrement ou la présence d’une police de nuit ». En matière culturelle, la majorité sortante veut poursuivre la dynamique de 2013 en perpétuant notamment sous une autre forme le pavillon M, imaginé par Didier Parakian, qui a accueilli 1,1 million de visiteurs. Dans le domaine du sport, outre la fin de la réfection du stade Vélodrome en vue de l’Euro 2016 en France, la candidature pour la Capitale européenne du Sport en 2017 doit « faire du sport un catalyseur comme l’a été la culture en 2013 », sans oublier la création d’une Arena. En matière d’équipements ou d’aménagements structurants, priorité sera donnée à l’installation d’un téléphérique pour relier Notre-Dame de la Garde, d’un casino « pour compléter l’offre touristique », d’un grand pôle de la Mer à l’Estaque, d’un parc de 14 ha aux Aygalades et à la requalification de la Porte d’Aix. Enfin, sur le plan économique, il s’agira notamment de « favoriser la vie des entreprises grâce à la création d’un guichet unique » et de « poursuivre Euromed 2 ».
Et Laure-Agnès Caradec de conclure : « Vous l’avez compris, pas de double peine d’une gestion socialiste, pas de retour du clientélisme qui à Marseille rime avec socialisme, pas de retour en arrière. Nous, nous voulons une ville saine, moderne, durable, communicante et entreprenante. Les socialistes voudraient faire d’une hypothétique victoire de Marseille l’arbre qui cache la forêt d’une catastrophe électorale annoncée au plan national, sanction de leurs échecs et de leurs turpitudes. M. le maire, nous allons être une fois encore à vos côtés et de toutes nos forces pour gagner Marseille ! »
Vient ensuite le tour d’Yves Moraine, le nouveau maire des 6e et 8e arrondissements – depuis le 19 septembre -, qui revient sur le choix du Sud de la ville pour lancer la campagne de la majorité sortante. « Ce soir, encore une fois, l’avenir de Marseille se prépare dans les quartiers Sud de notre ville, ceux dont on ne parle jamais mais qui font vivre cette ville. C’est dans les 6e et 8e arrondissements que va se forger notre victoire, c’est à partir d’ici, à, partir de ce lancement que va se construire le succès de Jean-Claude Gaudin en 2014 », souligne-t-il.
« Marseille n’a pas besoin d’un bateleur de foire ! »
Et dans cette campagne, l’adversaire numéro 1 s’appelle Patrick Mennucci. Alors Yves Moraine fait feu de tout bois. Il ironise tout d’abord sur le lancement de campagne du député-maire du premier secteur où « ils n’étaient que 150 ». Il insiste ensuite sur le caractère « indispensable » de la victoire à remporter, « pas pour nous mais pour Marseille ». Car « Marseille veut garder son maire, Marseille n’a pas besoin d’une braillard brutal, Marseille n’a pas besoin d’un bateleur de foire, Marseille n’a pas besoin d’un ersatz de maire ! ». Et d’enfoncer le clou : « Il ne suffit pas de mettre un chapeau pour ressembler à Gaston Deferre. Il ne suffit pas de prendre une grosse voix pour avoir le talent et le charisme de Jean-Claude Gaudin. »
Après la personnalité, c’est le parcours politique de Patrick Mennucci qui est vilipendé. « M. le maire, votre adversaire de gauche n’est pas fiable. C’est un politicien à géométrie variable, un politicard aux fidélités successives. A Paris, il a été de toutes les écuries, à Marseille, il doit tout à Jean-Noël Guérini mais feint de l’ignorer. En fait, il ne pense qu’à lui ! », martèle Yves Moraine. Le maire des 6e et 8e arrondissements nationalise alors à nouveau le débat. « N’ayons pas peur, soyons offensifs, nous n’avons pas de leçon à recevoir de cette gauche qui, à Marseille, ne s’illustre que dans la chronique judiciaire et, à Paris, ruine le pays. Mennucci est le fils naturel du clientélisme des socialistes marseillais et du fiscalisme confiscatoire de ce gouvernement. Le duo Hollande-Ayrault veut absolument gagner Marseille pour présenter les municipales comme un succès. Pour ne pas leur laisser ce plaisir, il faut infliger une lourde défaite à leur candidat, à leur représentant, à leur soutien zélé qui a voté toutes les folies de ce gouvernement », lâche-t-il.
Puis il prend à nouveau pour cible le « meilleur ennemi » de la majorité sortante. « Mennucci veut se présenter comme l’homme du renouveau mais il est dans les arcanes du socialisme marseillais depuis toujours, il est entré au conseil municipal avec Defferre en 1983. Je m’en rappelle à peine… j’étais en classe de 5e », ironise-t-il. Enfin il juge le candidat socialiste « incohérent ». « Il ose parler d’emploi mais il est contre tous les projets que nous avons lancés et qui peuvent en créer : contre les Terrasses du Port (2 000 emplois), contre l’hôtel Intercontinental et contre celui des Catalans, contre la Tour La Marseillaise (1 000 emplois) et tous les dossiers en construction, contre le tram jusqu’aux Catalans, contre le casino et le téléphérique ! C’est « M. je sais tout » et « M. contre tout ». L’archaïsme, c’est Mennucci ! L’immobilisme, c’est Mennucci ! Il est statufié dans un socialisme ringard qui ne jure que par l’emploi public et l’impôt », stigmatise-t-il.
« La gauche ne peut pas gagner sans le FN »
Dans ce panorama, Yves Moraine n’oublie pas l’autre adversaire qui se dressera au printemps prochain sur la route de Jean-Claude Gaudin : le FN. « Là aussi, n’ayons pas peur, soyons sans complexes ! La gauche ne peut pas gagner sans le FN. En duel les sondages vous donnent, M. le maire, 10 à 12 points d’avance sur votre concurrent de gauche. Il espère donc que des triangulaires avec le FN pourront le sauver. Mais elles ne le sauveront pas plus en 2014 qu’elles ne l’ont sauvé en 1995 lorsque nous avions remporté cinq secteurs de la ville », assène-t-il. Le maire des 6/8 évoque ensuite l’attitude à adopter vis-à-vis du parti de Marine Le Pen. « Ne faisons pas comme la gauche moralisatrice et bien-pensante, n’insultons pas le FN qui est un parti légal, ne méprisons pas ses électeurs qui sont aussi respectables que les autres. Expliquons simplement qu’ils ne proposent rien. Expliquons qu’en votant pour le FN, ils ont eu Hollande et qu’ici, en votant FN, on favorise Mennucci », résume-t-il.
Puis il renvoie dos à dos la gauche et le FN. « Dans nos quartiers, ils donnent des leçons de proximité, mais on ne les voit qu’une fois tous les six ans pour les élections et entre temps plus rien. Ils ne sont jamais dans les assemblées générales des CIQ, jamais dans les réunions techniques avec la communauté urbaine, rarement au conseil d’arrondissements et jamais dans les manifestations sportives et culturelles. Ce sont des intermittents de la politique qui veulent juste être élus », dénonce-t-il.
Et de conclure : « Nous ne voulons pas d’un retour en arrière, nous voulons continuer avec Jean-Claude Gaudin, nous voulons nous servir de son expérience, de son autorité politique pour préparer l’avenir de Marseille. Nous la jeune génération, nous voulons que vous nous fassiez confiance. Nous avons l’ambition de faire de Marseille, à l’horizon 2030, la ville la plus attirante d’Europe pour tous les jeunes, les créateurs, les étudiants, les investisseurs, les entrepreneurs… Nous en avons l’envie, nous en avons la force, nous avons besoin de vous, en avant Marseille ! »
Etait venu le temps pour la « guest star » Jean-Claude Gaudin d’entrer enfin en scène. D’emblée le sénateur-maire sortant insiste sur le fait qu’il n’y a pas un mais trois combats politiques à mener : celui des municipales qu’il conduira lui-même, celui de la communauté urbaine, qui sera mené par Guy Teissier, le député-maire des 9/10, et « plus tard » celui de la métropole, où la droite décidera en temps et en heure qui portera ses couleurs. Pour Jean-Claude Gaudin, ce serait « dramatique » si Marseille revenait à l’avant 1995. Il remonte au temps où les élus de gauche « ont construit des HLM partout ». « Ce sont eux qui ont fabriqué alors les électeurs du FN dans toute une partie de la ville », accuse-t-il.
« Qu’on cesse de nous donner des leçons »
Cette envie de ne pas voir la gauche revenir aux manettes de la cité phocéenne est la première des raisons qui l’ont conduit à s’engager dans ce nouveau combat politique. « En 1995, nous avons stoppé la spirale du déclin, avec une baisse du chômage. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas dire que Marseille s’est métamorphosée », insiste-t-il. Ce bilan, que Renaud Muselier détaillera prochainement à travers « 50 chantiers, 50 succès », le maire sortant l’assume y compris sur la sécurité en renvoyant la balle sur l’Etat. « On peut très bien renverser la difficulté. A Marseille, sur 250 km², on compte 3 000 policiers d’Etat, sur 48 km², on en compte 3 400 à Lyon, sur 105 km² à Paris, on en compte 25 000. Alors qu’on cesse de nous donner des leçons. On a fait des efforts considérables avec à nouveau 100 policiers municipaux supplémentaires cette année », souligne-t-il. Au passage, il ne manque pas de pointer sur les promesses formulées en la matière par les différents candidats aux Primaires socialistes. « 100 policiers municipaux, c’est 4 M€ dans le budget de fonctionnement de la ville. Alors on annonce des chiffres, mais où va-t-on prendre l’argent ? », ironise-t-il.
La deuxième raison de l’engagement de Jean-Claude Gaudin dans cette campagne électorale, c’est sa volonté de « poursuivre le développement harmonieux » de la cité phocéenne. Et de brocarder « le faux bilan des « Mennucceries » », terme dont il donne une définition toute personnelle : « un mélange de méchanceté et de moqueries ». Au contraire, le sénateur-maire sortant met en exergue son bilan, notamment « les 13 000 emplois » créés dans la zone franche de Saumaty-Séon. « La loi prévoyait qu’un emploi sur 5 bénéficie à des habitants de la zone. Aujourd’hui, c’est 3/5 ou 4/5. Nous avons créé de la vie et de l’activité là où il n’y avait rien », souligne-t-il. Il s’accapare également le bilan de l’opération Euroméditerranée, dont la droite a toujours présidé l’établissement public éponyme – via Renaud Muselier, Jean-Claude Gaudin lui-même, puis Guy Teissier. « Nous avons fait reculer le chômage de 21,6% à 13%. C’est encore trop. Voilà pourquoi nous devons poursuivre. La métamorphose de cette ville, c’est nous qui devons la poursuivre dans la considération et le respect de ceux qui ont participé à la réussite de Marseille », plaide-t-il.
Après le bilan, vient le temps de l’offensive contre son adversaire qui est « contre tout ». « Il est même contre le nouveau stade Vélodrome », dénonce-t-il, assénant au passage que sur ce dossier, « l’argent dont nous attendons toujours le paiement et dont nous faisons l’avance, ce sont les 28 M€ de l’Etat ».
« Un candidat gouvernemental »
Avant d’embrayer en nationalisant le débat des municipales, comme l’avaient fait avant lui ses trois lieutenants. « Nous ne voulons pas de la double peine », lâche-t-il, en dénonçant notamment la politique fiscale du gouvernement qui a fait peser « plus de 40 Mds€ sur les ménages en 18 mois ». « A Marseille, à cause du duo Hollande-Ayrault, ce sont 10 000 personnes non imposables qui maintenant payer des impôts », soulève-t-il. Il ironise encore sur ces socialistes « pas capables d’obtenir de Bruxelles » que l’augmentation de la TVA pour les centres équestres de 7 à 20% se fasse par paliers. « Ils disent : « vous aurez 3,5 Mds€. Mais dans 15 ans ! », brocarde-t-il, avant de pointer aussi le dossier de la SNCM dont le gouvernement « n’a pas parlé ». « On avait besoin d’argent pour développer la ville. Mais ils ne veulent pas le faire », résume-t-il. Une critique d’autant plus forte qu’il aura face à lui « un candidat gouvernemental ».
Il s’en prend également au ministre de l’Education nationale Vincent Peillon, qui vient « nous accuser de l’échec scolaire sur tout Marseille ». « Nous nous sommes chargés de construire les écoles et de nourrir les enfants de Marseille et personne ne l’a fait autant que nous, rétorque-t-il. Nous avons investi 500 M€ dans les écoles depuis 2000, 12 ont été rénovées. Comment ce monsieur-là peut avoir l’audace de dire que nous n’avons rien fait ? » Ainsi, d’une façon générale, Jean-Claude Gaudin estime que « dans le bilan noir des Menucceries, il y a de quoi répondre à tout ».
Et puis il y a l’avenir guidé par l’ambition que « Marseille vienne dans le Top 20 européen ». Sans cette optique, il juge que « nous terminons une année exceptionnelle ». « Si on additionne le tourisme et la culture, 18 000 emplois ont créés cette année », se félicite-t-il. Un résultat de l’année Capitale dont il veut prendre toute sa part. « Nous étions tous ensemble, oui, car nous étions des gens de bonne volonté », rappelle-t-il. Il rappelle ainsi qu’en 2008 alors que « le vent soufflait davantage pour Jean-Noël Guérini, nous avions quand même mis sur les rails Marseille-Provence 2013. Malgré les Sénatoriales plus tard dans la même année, nous nous sommes dits : « On fera Marseille-Provence Capitale européenne de la Culture » ».
Jean-Claude Gaudin n’oublie pas de saluer sa majorité, très courte au lendemain des municipales de 2008 (51 élus sur 101 au conseil municipal), ce qui ne l’a pas empêché de gouverner durant 6 ans aux destinées de la ville. « On est arrivé à 51 et on termine à 53, deux personnalités nous ayant rejoint. En face, ils étaient 49. 7 communistes sont partis tout de suite, 5 Verts nous ont dit n’importe quoi, et 3 Modem étaient par-là », ironise-t-il, tout en reconnaissant qu’« il n’a pas été facile de maintenir notre unité ». A ses yeux, c’est parce qu’il était entouré de « personnes de considération, de valeur » que « quand la crise s’est abattue sur cette ville, les entreprises sont venues et ont choisi Marseille ». « Ici, on réalise les projets, ici on fait diminuer le chômage ! Voilà la vrai bilan ! », martèle-t-il.
Fort du « sentiment que nous défendons les valeurs de Marseille », le maire sortant n’occulte pas le FN. « Nous prenons en considération les interrogations de celles et ceux qui veulent voter pour le FN. Mais ceux qui se laisseront aller à voter FN feront par ricochet avancer la gauche », tranche-t-il, avant d’insister sur le fait que « nous n’avons aucune leçon à recevoir dans aucun des domaines ».
Avant de conclure en s’adressant à ses militants des quartiers Sud : « Ici, c’est notre environnement, nos racines. Nous avons besoin de vous, Marseille a besoin de vous. »
Serge PAYRAU
(*) Parmi les élus présents : Roland Blum, Jacques Rocca Serra, Solange Biaggi, Valérie Boyer, Didier Parakian, José Allegrini, Caroline Pozmentier, Nora Preziosi, Danièle Casanova. Guy Teissier était représenté par le conseiller communautaire Lionel Royer-Perrault.