Publié le 12 mai 2021 à 19h33 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 17h58
La Conférence annuelle de la Transition Énergétique s’est tenue ce lundi 10 mai, en présence de S.A.S. le Prince Souverain et de Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme.
Retransmise sous format 100% digital pour la 1ère fois et intitulée «Vivre sans déchet ?», la Conférence annuelle de la Transition Énergétique visait notamment à rappeler que ce thème d’actualité est au cœur des enjeux de la transition énergétique, les déchets étant responsables d’un tiers des émissions de CO2 de la Principauté.
Aussi, la Mission pour la Transition Énergétique (MTE) a-t-elle choisi d’axer l’événement autour de ce sujet afin de mettre en exergue certaines initiatives nationales et internationales. Nombreuses mais parfois inconnues du grand public, elles sont pourtant d’importants leviers d’action en faveur d’une réduction à la source.
La Conférence s’est ouverte sur un bilan de la transition énergétique en Principauté présenté par le Conseiller-Ministre. La MTE accueillait ensuite, Blandine Surry, Directrice Générale de la Start-up Loop sur le thème suivant : « Quand nos déchets deviennent des ressources ». Pionnier de la consigne et du réemploi des emballages, Loop passe du e-commerce aux magasins physiques, en partenariat avec Carrefour France, pour faire entrer l’économie circulaire dans la grande distribution à l’aide d’un système sophistiqué de consigne des emballages. La Start-up bouleverse le modèle économique des emballages en leur donnant de la valeur.
À la suite de cette intervention, S.A.S. le Prince Souverain décernait un trophée, en forme d’olivier, réalisé à base de métaux recyclés par l’artiste Joel Rebière, aux 3 projets ayant reçu le plus de voix au vote, organisé par la MTE, en faveur de la meilleure initiative monégasque de réduction des déchets
– Le Docteur Laure Bonnet, pour le CHPG
– Sylvie Biancheri, pour le Grimaldi Forum Monaco
– Roland Mouflard, pour le Salon Odyssée
En clôture de la rencontre, le Souverain déclarait : «« Vivre sans déchet ? », la question ne serait-elle pas davantage : avons-nous le choix ? Pouvons-nous faire perdurer cette économie génératrice de déchets avec 7 milliards d’individus sur la planète ? La réponse est non. (…) La démarche est engagée ; l’état de la planète et des océans l’exige, les consommateurs le demandent, les industriels s’engagent, de nouveaux modèles se déploient, comme en ont témoigné « Loop », que Madame Blandine Surry vient de présenter, et les porteurs d’initiatives monégasques, dont je salue l’engagement. Ils nous ont démontré qu’il est possible de faire autrement. (…) Il ne s’agit pas de rêver à un monde d’après idéal, il faut se donner les moyens de le rendre possible, et ces moyens, j’en suis convaincu, nous en disposons.»
Les Lauréats :
Le CHPG et l’éco-responsabilité au bloc opératoire
Dans le cadre de sa politique de développement durable, le CHPG travaille notamment sur la réduction des déchets. Depuis 2018, un travail tout particulier a été mené au sein des blocs opératoires afin de limiter l’impact environnemental de cette activité particulièrement consommatrice en énergie, à travers deux actions.
Tout d’abord, la réduction de l’usage de certains gaz anesthésiants polluants a permis au CHPG de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 991 000 kg EqCO2 et d’économiser près de 30 000€ par an… à consacrer à ses actions vertes. Second axe de travail : le retour à des dispositifs réutilisables plutôt que jetables par l’utilisation de lames de laryngoscopes réutilisables…. 1 250 fois sur une durée de vie de 10 années.
Cette démarche est facilement reproductible pour tous les établissements ayant un bloc opératoire, sous réserve d’entrer dans une démarche de sélection des dispositifs à usage unique ou réutilisables. Peu mise en place, elle est pourtant bénéfique d’un point de vue environnemental et financier et permet d’ouvrir les discussions autour du développement durable dans les blocs opératoires, lesquels constituent le centre névralgique d’un établissement hospitalier.
Le Grimaldi Forum et les expositions écoresponsables
Depuis 2016, le Grimaldi Forum a initié une démarche d’écoconception de ses expositions en se concentrant tout d’abord sur les déchets induits par les scénographies conçues : réduire à la source la production de ses déchets, réutiliser son mobilier scénographique et recycler les matériaux utilisés. L’objectif étant de réduire l’empreinte écologique de ses expositions tout en maintenant le niveau esthétique de ses scénographiques et en respectant les contraintes liées à la conservation des œuvres.
Aussi, l’établissement investit dans des vitrines démontables et réutilisables. En fin de cycle, le matériel scénographique est ensuite donné à des tiers ou retourné au fournisseur pour une deuxième vie. De façon générale, le Grimaldi Forum privilégie les matériaux recyclables ou écologiques, tels que des cimaises en bois plutôt qu’en placoplatre. Enfin, le meilleur déchet étant celui que l’on ne produit pas, les surfaces des cimaises bois ont été drastiquement réduites aux seules zones d’accrochage des œuvres.
Il y a 4 ans, seulement 13% des déchets étaient triés et recyclés contre 73% aujourd’hui. Basée sur le principe des 3R (réduire, recycler, réutiliser), cette initiative est reproductible et peut s’appliquer à tout type d’événement, public ou privé. Elle démontre que le concept d’exposition temporaire peut se conjuguer avec les principes du développement durable.
Le Commerce Engagé « Salon Odyssée » et les 3R (réduire, recycler, réutiliser)
Le salon de coiffure Odyssée travaille de la manière la plus écoresponsable qui soit en choisissant des fournisseurs engagés, en proposant des produits écoresponsables et en cherchant toutes les opportunités de réduire, trier et réutiliser pour générer le moins de déchets possibles.
Parmi les actions mises en place, le salon utilise dès qu’il le peut des produits réutilisables tels que des bouteilles réutilisables et reremplissables. De plus, le salon donne les cheveux coupés à l’association «Coiffeurs Justes», qui s’en sert, par exemple, pour dépolluer les ports grâce à ses propriétés lipophiles qui permettent de fixer les hydrocarbures.
Cette innovation de «recyclage» des cheveux est vue comme une nouvelle ressource : ces derniers sont utilisés comme fertilisant, isolant, ou même comme filtre à eaux et hydrocarbures (1 kg de cheveux peut absorber entre 6 et 8 litres d’hydrocarbures). Les commerçants de «Coiffeurs justes» s’inscrivent donc dans une économie circulaire et réduisent considérablement leurs déchets. Cette démarche novatrice, qui attire de plus en plus de clients partageant ces mêmes valeurs, peut être reproductible dans tout salon de coiffure et son impact à long terme est considérable.