Publié le 6 juin 2021 à 8h30 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 18h01
Du 12 au 17 juillet Nice retrouve son festival de jazz. Plus d’une quinzaine d’artistes français et internationaux se produiront sur la scène Masséna à cette occasion. C’est Catherine Ringer qui ouvrira le Nice Jazz Festival en chantant les Rita Mitsouko.
Catherine Ringer ouvrira le Nice Jazz Festival avec toute sa fougue, en chantant les Rita Mitsouko, et partagera cette soirée avec le très créatif Christian Sands et les surprenants Gogo Penguin. Le mélange des genres sera au rendez-vous le lendemain avec Thomas Dutronc et son album de reprises au swing entêtant, l’élégante et sensuelle Cécile Mc Lorin Salvant et l’inégalable Branford Marsalis.
Suivront Brad Mehldau Trio ou véritable Everest du jazz, qui animera la soirée du 15 juillet avec la merveilleuse Angelique Kidjo, qui associe les musiques traditionnelles du Benin au Jazz, ou encore Roberto Fonseca’s Cuban Symphony et ses sonorités cubaines jazzy, une création du festival qui mobilise de façon inédite de très nombreux artistes niçois (l’Orchestre Philharmonique de Nice, le Nice Jazz Orchestra, le tout sous la direction de Pierre Bertrand). Autre touche féminine, Ayọ, pleine de fraîcheur et de spontanéité, vous fera vibrer avec ses succès très Folk-soul. Sans oublier Asaf Avidan, l’émotion à l’état pur, et l’hommage de Stefano Di Battista à Ennio Morricone. La soirée de la clôture sera, comme d’habitude, éclectique, festive et mémorable : Kyle Eastwood « Cinematic », son approche mélodique du Jazz à travers la revisite des bandes originales de films, le bouillonnant Amazing Keystone Big Band qui avec son insolente virtuosité du jazz d’aujourd’hui, a convié sur scène Hugh Coltman, China Moses et Anne Sila. Et enfin Woodkid, l’artiste français aux multiples talents, de retour après sept ans d’absence.
Un monde sans culture est un monde sans vie
Christian Estrosi , Le maire de Nice , annonce «Pour cet été 2021, il n’était pas envisageable de faire l’impasse sur le Nice Jazz Festival qui fait partie de l’ADN de notre ville. Nous vous donnons donc rendez-vous du 12 au 17 juillet (avec une pause le 14 juillet) pour cinq soirées inoubliables, trois artistes par soir, et une programmation d’envergure nationale et internationale, mais aussi locale, avec de nombreuses créations d’artistes niçois.» Pour ce faire précise-t-il: «Nous avons travaillé sur un format compatible avec les contraintes imposées par la crise sanitaire et ferons donc partie des rares festivals (avec une jauge initialement debout) à se maintenir cet été. L’occasion de proposer une nouvelle expérience aux festivaliers avec une grande scène unique place Masséna, un format 100% assis où la distanciation sociale sera possible, une jauge de 1 672 à 2 618 places selon les annonces gouvernementales, des référents Covid sur place et un sens de circulation permettant d’éviter les croisements entre spectateurs. Je remercie les équipes municipales pour leur pleine mobilisation dans la mise en œuvre de cet événement malgré les contraintes qui nous sont imposées. La crise sanitaire aura révélé plus que jamais qu’un monde sans culture est un monde sans vie. Je ne doute pas que le public sera au rendez-vous.»
Cette nouvelle édition du Nice Jazz Festival, qui se tiendra du 12 au 17 juillet 2021, accueillera une quinzaine d’artistes français et internationaux qui se produiront sur la scène Masséna. «De véritables moments de convivialité et de partage au programme, avec comme chaque année des concerts flamboyants et des découvertes excitantes qui font du Nice Jazz Festival l’évènement musical incontournable de l’été à Nice.»
Michel CAIRE
Au programme
● Lundi 12 juillet
Catherine Ringer chante les Rita Mitsouko
Nés d’un intense mélange des genres et d’un robuste kamasutra de styles, les Rita Mitsouko ont, d’un coup d’un seul, souffert et bénéficié de leur environnement dans l’espace/temps franco-musical du début des années : en dehors d’une poignée de rockers locaux plutôt courageux et d’artistes «new-wave» déjà astucieux, c’était, comme disait Coluche: «une sorte de désert!». Donc tout restait à inventer, ou presque. La suite, on la connait… sept albums orageux, gouleyants, charnus, sexy et tempétueux qui n’ont pas que, ni sur les bords ni du bout des doigts, contribué à complètement bouleverser la, ou mieux les, musiques charriées et réinventées par içi, qu’elles trouvent leurs sources premières chez James Brown, Prince ou Funkadelic ! Catherine Ringer a continué de chanter les RITA, elle tenait à honorer un engagement. Toujours le même. Cette promesse que les RITA Mitsouko ont une vie propre.
Gogo Penguin
Salué comme étant les nouveaux «Radiohead » du jazz anglais, le groupe Gogo Penguin s’est inspiré du rock, du jazz et d’influences minimalistes, mais aussi de la complexité d’Aphex Twin ou Four Tet pour créer leur musique punchy, expérimentale, mais toujours belle. Leur album v2.0 (2014) a été nommé « album de l’année » au prix Mercury aux côtés des albums de Damon Albarn, Young Fathers et Jungle. En 2015, ils signent chez Blue Note Records et sortent les albums «Man Made Object » en 2016 et «A Humdrum Star» en 2018. Leur EP, « Ocean in a Drop (Music for Film) » est sorti en octobre 2019. Leur dernier album « Gogo Penguin » est sorti le 1er Mai 2020.
Christian Sands trio
Le troisième enregistrement de Christian Sands pour le label Mack Avenue, l’établit comme un puissant leader dans la composition et la vision conceptuelle. Avec Be Water, la musique s’apparente à l’élément qui n’a pas de forme propre, prenant la structure de n’importe quelle composition musicale et performance dans laquelle elle se trouve et devient une nécessité universelle. Pour cet enregistrement, Sands a retrouvé le bassiste Yasushi Nakamura et le saxophoniste Marcus Strickland, et est rejoint par le trompettiste Sean Jones, le tromboniste Steve Davis, le guitariste Marvin Sewell et le batteur Clarence Penn. La musique de Be Water coule avec la tranquillité fascinante et la puissance de sa créativité, elle se transforme et assume une variété de formes éblouissantes.
● Mardi 13 juillet
Thomas Dutronc
La Vie en rose, C’est si bon, La Belle vie, Les Feuilles mortes, La mer… Ces chansons d’en France sont descendues dans les rues de Paname, elles ont d’abord envahi les cours d’immeubles, les bals musettes, les clubs de jazz. Puis elles ont traversé l’atlantique et sont revenues en version anglaise chantées par Frank Sinatra, Louis Armstrong, Tony Bennett, Nat King Cole, Dean Martin, Nina Simone… Les revoici auréolées du même swing enthousiaste mais réinventées et modernisées par Thomas Dutronc dans Frenchy. Son quatrième album rassemble 14 chansons absolument françaises puisque toutes nées en France, certaines au creux du siècle dernier ou presque, d’autres avant-hier ou hier. Thomas leur a insufflé des couleurs nouvelles, lounge, cool, rétro-cool et parfois même destroy et funky. Il les interprète en français et/ou en anglais, en duo, en trio, avec des invités prestigieux venus du rock, du punk, du jazz, de la pop : Iggy Pop, Diana Krall, Billy Gibbons (ZZTop), Jeff Goldblum, Haley Reinhart…
Branford Marsalis « An evening with »
Après quatre décennies sous les projecteurs internationaux, les réalisations du saxophoniste Branford Marsalis continuent de croître. Depuis sa reconnaissance initiale en tant que jeune lion du jazz, il a élargi sa vision en tant qu’instrumentiste, compositeur, chef d’orchestre et éducateur, traversant les frontières stylistiques tout en maintenant une intégrité créative inébranlable. Dans le processus, il est devenu un avatar de l’excellence artistique contemporaine. Branford continue de diffuser le message de sa musique dans le monde entier, quel que soit le contexte ou le lieu, il reste inébranlable dans sa quête de l’excellence musicale.
Cecile McLorin Salvant & Sullivan Fortner
Auréolée de son troisième Grammy Award (pour le 3e album consécutif : 2016, 2018, 2019), la chanteuse franco-américaine revient en tournée ! Toute jeune, Cecile remporte le prestigieux prix Thelonious Monk devant un jury composé d’Al Jarreau, Dee Dee Bridgewater, Dianne Reeves, Patti Austin et Kurt Elling ! Depuis 2010, elle ne cesse d’attirer l’attention du public et des critiques, remportant plusieurs prix prestigieux dont 3 Grammy Awards, le prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz… sortant des albums tous plus remarqués les uns que les autres : «For One To Love», «Dreams and Daggers», «The Window». Elle est adoubée par Wynton Marsalis (entre autres) qui ne tarit pas d’éloges à son égard : « Elle possède l’assurance, l’élégance, l’âme, l’humour, la sensualité, la puissance, le registre, la perspicacité, l’intelligence, la profondeur et la grâce ; on ne trouve une telle chanteuse qu’une seule fois sur une voire deux générations ».
● Jeudi 15 juillet
Roberto Fonseca’s Cuban Symphony
Orchestre symphonique de Nice et le Nice Jazz Orchestra sous la direction de Pierre Bertrand. Special guests Omara Portuondo, Danay Suarez and Pierre Bertrand
Si l’on s’est habitué à voir Roberto Fonseca en solo ou à la tête de ses propres formations, c’est au sein du mythique Buena Vista Social Club que l’on a découvert ce prodige du piano. Le pianiste cubain renommé annonce une performance exclusive au Nice Jazz Festival. Dirigé par le chef d’orchestre et saxophoniste niçois Pierre Bertrand, Roberto et son trio de musiciens rejoindront l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Nice Côte d’Azur et le Nice Jazz Orchestra pour une soirée unique et exceptionnelle. Avec eux sur scène, des invités de taille, tels que la Diva Cubaine Omara Portuondo, ou la chanteuse de rap Danay Suarez. Roberto Fonseca n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà collaboré avec des ensembles à cordes en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Colombie et aux États-Unis. Une création inédite dans laquelle Roberto propose des interprétations orchestrales de diverses chansons latino-américaines iconiques, et de ses propres compositions.
Angélique Kidjo « Mother Nature »
Angélique Kidjo, chanteuse, « première diva africaine » selon le Time Magazine, a été couronnée de quatre Grammy Awards – dont le Grammy Award 2020 du meilleur album de musique du monde pour Celia (Verve Records), album hommage à la chanteuse mythique. Elle associe les musiques traditionnelles du Bénin, dont elle est originaire, à d’autres genres, de la pop au jazz. Elle relie sa musique à l’histoire de l’Afrique et à la défense des droits humains. Son nouvel album « Mother Nature » sortira le 18 Juin prochain.
Brad Mehldau Trio
Le pianiste de jazz Brad Mehldau, lauréat d’un Grammy Award, a beaucoup enregistré et joué depuis le début des années 1990. La production la plus cohérente de Mehldau au fil des ans a eu lieu sous le format du trio. À partir de 1996, son groupe a sorti une série de cinq disques sur Warner Bros. intitulée The Art of the Trio (récemment réemballé et réédité sous forme de coffret de 5 disques par Nonesuch Rec. fin 2011). Désormais, il est de ceux que le prénom seul suffit à identifier. Ils ne sont pas si nombreux dans la saga d’un siècle de jazz. Probablement parce qu’on le ressent immédiatement proche, familier, autant pour ce qu’il nous dévoile d’intime que pour le miroir qu’il nous tend. Sous les doigts du pianiste, des histoires, les siennes et les nôtres ; des sentiments, les siens et les nôtres ; le cœur qui s’emballe et des beautés éphémères à partager…
● Vendredi 16 juillet
Asaf Avidan
Asaf Avidan est la quintessence de l’émotion à l’état brut. Originaire de Jérusalem, ce songwriter hors du commun façonne un imaginaire puissant, propulsé avec délicatesse par une voix rocailleuse et singulière. «J’écoutais Thom Yorke, The Fugees, David Bowie, du jazz old school, et même de la pop contemporaine comme Billie Eilish ou Kanye West. Je prenais quelque chose de chacun et je mélangeais le tout en une jungle schizophrène de personnages, tous issus de moi-même. D’une certaine manière, ce mélange de personnages et de sons me permettait de donner une image plus claire de ce que je ressentais… de qui je suis… plus qu’une seule voix ne le pourrait jamais ». De nouvelles influences que l’on retrouve dans « Earth Odyssey » et «Lost Horse », déjà disponibles sur les plateformes.
Ayọ
Ayọ enchaîne depuis plus de dix ans les succès folk-soul avec une précieuse touche de fraîcheur. S’il y a bien une artiste unanimement reconnue pour sa générosité en concert, c’est elle. Chaque date d’Ayọ implique en effet de nombreux échanges en français avec les spectateurs. Le plus souvent, elle n’hésite pas non plus à quitter la scène pour venir chanter au milieu de son public. Il faut dire que depuis ses débuts très remarqués en 2006 avec l’album « Joyful » et l’entêtant hit « Down on my knees », l’artiste folk-soul allemande enchaîne les succès avec une grande sincérité.
Stefano Di Battista « Morricone Stories»
Stefano Di Battista revient sur le devant de la scène, avec cette fois-ci un projet dédié́ au compositeur émérite, Ennio Morricone. L’ambition est donc de taille ! C’est auprès des musiciens André Ceccarelli (batterie) – Frédéric Nardin (piano) et Daniele Sorrentino (contrebasse) que le saxophoniste s’illustrera afin de rendre hommage à l’un des plus grands noms de la musique, Ennio Morricone. Dire qu’Ennio Morricone a contribué à l’univers du 7è art, serait un euphémisme. Ayant fait ses gammes en tant qu’orchestrateur et arrangeur au service de la société́ audiovisuelle RAI et de la maison de disque RCA (Italie), Morricone a très vite collaboré avec des réalisateurs comme Sergio Leone pour des films devenus aujourd’hui cultes : Une poignée de dollars (1964) – Le bon, la brute, et le truand (1966) – Il était une fois dans l’Ouest (1968) – etc… Plus de 500 œuvres cinématographiques plus tard et une carrière récompensée à de maintes reprises (Academy Awards, César du cinéma, Golden Globes, etc…), Morricone a tiré sa révérence, l’an passé. Le temps est désormais venu pour Di Battista de rendre un bel hommage à un homme inspirant avec qui il a eu la chance de travailler.
● Samedi 17 juillet
Woodkid
De Woodkid on savait déjà qu’il faisait le pont entre l’ancien et le nouveau monde. Pas seulement parce que le français épingle à son palmarès des collaborations avec les étoiles les plus scintillantes de la culture pop – de Lana Del Rey à Drake en passant par Rihanna, Pharrell et Moby. Mais aussi parce qu’il est l’un des rares artistes à penser la transversalité de toutes les disciplines qui le fascinent et entre lesquelles il ne veut pas avoir à trancher, curieux de tout. En 2013, avec un seul album « The Golden Age » il inscrivait son empreinte musicale et visuelle dans un succès critique et public (800 000 exemplaires dont plus de 600 000 vendus hors hexagone). Sept ans après, Woodkid, Aka Yoann Lemoine, auteur-compositeur-interprète, réalisateur, musicien et graphiste, sort son deuxième album « S16 » plein de réflexions et de sonorités rares. Plus sombre, plus intense et furieusement contemporain. Son premier titre « Goliath », accompagné d’un clip titanesque reprenant le mythe de David contre Goliath, a été nommé aux Victoires de la musique ainsi qu’aux Grammy Awards dans la catégorie création audiovisuelle de l’année). C’est sur scène que son univers prend toute son ampleur, rythmé par ses hymnes épiques, Woodkid s’inscrit dans la lignée des plus grands.
Amazing Keystone Big band + Guests « In Motion » (création Nice Jazz Festival)
Direction artistique Big Band : Bastien Ballaz, Fred Nardin, Jon Boutellier, David Enhco (Trompettes)
Créé en 2010, le bouillonnant Amazing Keystone Big Band exprime à la fois l’esprit, l’âme des grandes formations de l’ère du swing-roi, l’inventivité, l’ouverture et l’insolente virtuosité du jazz d’aujourd’hui. En 2018, il remporte la Victoire du Jazz du meilleur groupe de l’année. Complices depuis le Conservatoire, le pianiste Fred Nardin, le saxophoniste Jon Boutellier, le tromboniste Bastien Ballaz et le trompettiste David Enhco assurent la direction et les arrangements de l’orchestre. Ensemble, ils considèrent surtout que cet orchestre d’amis triés sur le volet leur permet d’expérimenter des idées neuves, tout en revisitant les perles d’un répertoire insubmersible. The Amazing Keystone Big Band perpétue cette musique ondulatoire tout en donnant libre cours à la créativité de ses musiciens, de leurs arrangements, compositions, et solistes. Pour cette nouvelle édition du festival l’Amazing Keystone invite Hugh Coltman, China Moses et Anne Sila.
Kyle Eastwood «Cinematic»
Avec une dizaine d’albums à son crédit, Kyle Eastwood n’a pas cédé sur son désir. S’il fait des apparitions, plus jeune, sur les écrans, il décide au sortir de l’adolescence de se consacrer au jazz. Tout en composant plusieurs musiques pour son père (Mystic River, Million Dollar Baby ou Letters From Iwo Jima), il confirme sa carrière de leader au fil des ans. Contrebassiste et bassiste, il demeure fidèle à une approche traditionnelle et mélodique du jazz, qu’il enrichit souvent d’ornements lyriques. « Le cinéma est ma seconde passion » avoue-t-il. Il paraissait donc naturel, qu’aujourd’hui, son quintet se penche sur les bandes originales de films.
[(Plus d’info et réservations: nicejazzfestival.fr)]