Publié le 31 mai 2021 à 6h32 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 18h01
Construit en 1964 le barrage de la Laye ne répond plus aux normes et aux réglementations. À sa construction en 1964, il répondait strictement à toutes les normes et règlementations. Depuis, les normes ont évolué en particulier dans le domaine de la sécurité et de la protection des barrages contre les crues exceptionnelles.
Alors que la capacité d’évacuation des crues exceptionnelles du barrage de la Laye est de 380 m 3 /s la loi impose au SIIRF d’augmenter cette capacité à près de 700 m 3 /s, soit la crue susceptible d’arriver tous les… 10 000 ans. L’objectif d’un nouvel évacuateur de crues est d’éviter la submersion du barrage qui pourrait entrainer sa ruine.
Ce dossier a presque 20 ans et un premier projet aurait dû être construit il y a quelques années ; mais une étude complémentaire avait montré que le projet envisagé générait, de par sa conception même, d’autres risques plus importants.
Une alimentation pour un périmètre irrigable de 3 200 ha
Rappelons que ce barrage a une capacité de stockage de 3,5 millions de m 3 (annuellement il en passe environ 9 millions dans la rivière) et permet d’alimenter un périmètre irrigable de 3 200 ha sur lesquels une centaine d’agriculteurs arrosent des fourrages, des cultures maraichères et des semences.
En juin 2015 à la suite d’un arrêté préfectoral le SIIRF a été contraint de baisser la coté d’exploitation du barrage de 3 m ce qui lui a fait perdre une capacité de 1 million de m 3 . Les 2,5 millions de m 3 restant sont souvent insuffisants pour alimenter les agriculteurs mais aussi les particuliers et les communes qui potabilisent l’eau. En été, Forcalquier s’alimente à 80 % à partir du barrage. Ainsi en 2016 et 2017 le SIIRF a été contraint de pomper 600 000 m 3 dans le canal EDF à Villeneuve à partir des installations de Géosel.
Une fois le nouvel évacuateur construit le barrage pourra de nouveau être rempli à sa capacité maximale ; ce projet est donc essentiel pour sécuriser l’agriculture et les populations du secteur.
Un projet au long cours
Alors que le SIIRF a recruté en 2019 le maitre d ‘œuvre des travaux (ARTELIA) de nombreux études et procédures préalables sont encore nécessaires : une étude hydrologique, une campagne de prospection géotechnique, des inventaires faune-flore, peut être une étude d’incidence, un passage obligatoire au Comité technique des barrages et ouvrages hydrauliques (CTPBOH), la construction d’un modèle réduit, une enquête d’utilité publique…
Toutefois le projet définitif devrait être remis au SIIRF à la fin du mois de juin 2021 ; le montant des travaux sera alors plus précis mais aujourd’hui l’investissement est évalué à plus de 7,5 millions d’euros. Le SIIRF espère réduire ce cout par une conception plus simple que la solution envisagée en 2014 (canal latéral à la place de hausse fusibles).
Un plan de financement à boucler
Le projet d’évacuateur de crues du SIIRF a déjà été placé en priorité n°1 par le préfet Jacob en aout 2020 ; ainsi l’État a déjà accordé une aide de 2 millions d’€ dans le cadre du plan de relance. Par ailleurs le Conseil régional Paca s’est engagé à accorder lui aussi une aide de 2 millions d’euros. Une aide du département de 200 000 € est également espérée. Le SIIRF espère que ce plan de financement sera complété par une aide de l’Agence de l’eau (baisse des prélèvements pour l’eau potable) mais surtout par une aide européenne (FEADER) ; un dossier sera présenté dans les prochaines semaines.
Afin d’éviter une augmentation trop importante du prix de l’eau aux agriculteurs il est bien sûr essentiel d’obtenir un taux de financement maximum (80 %).
Le comité de pilotage de ce projet se réunira le 21 mai prochain sous la présidence de madame William, sous-préfète de Forcalquier. Compte tenu de toutes les démarches de type règlementaire, financière et technique les travaux ne pourraient démarrer avant 2023 et être achevés avant 2025.
L’Espace Alpin
[(L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin)]