Publié le 10 juillet 2021 à 10h39 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 19h19
L’acquisition par la ville de Marseille auprès de la société McDonald’s France de l’ancien McDo de Sainte-Marthe (14e) a donné lieu à des passes d’armes entre la majorité et l’opposition. Il en est allé de même sur la question relative à l’évolution des services municipaux…
Mathilde Chaboche présente le dossier d’acquisition du McDo Sainte-Marthe. Benoît Payan précise: «C’est pour la ville un moment important. Ce rapport dit l’espoir, la vie. C’est un rapport qui dit qu’il est possible de construire une ville différente». Cédric Dudieuzère (RN) ne l’entend pas ainsi: «Nous voterons contre ce dossier. Ce McDo a dû mettre la clé sur la porte avant d’être réquisitionné, squatté par ses anciens salariés ce que tout élu aurait dû dénoncer. Aujourd’hui vous rachetez cet établissement pour 600 000 euros hors taxe après nous avoir expliqué que les finances de la ville étaient dans le rouge. Votre décision est incompréhensible. Vous, vous soutenez les squatters et nous les entrepreneurs ». Catherine Pila (LR) parle à son tour de «squatters sans droit ni titre», se demande quel sera le futur délégataire de service public avant de déclarer: «Nous ne votons pas contre la solidarité mais contre le chantage».
«Des hommes et des femmes qui, au sacrifice de leur temps, leur vie, ont créé des moments incroyables de solidarité»
Le maire de Marseille, Benoît Payan répondra en rendant hommage «à des hommes et des femmes qui, au sacrifice de leur temps, leur vie, ont créé des moments incroyables de solidarité». Il poursuit, en direction de Catherine Pila: «N’évoquez pas la délégation de service public, il ne vous appartient pas de savoir qu’elle sera la forme juridique qui sera donnée». Samia Ghali tient à revenir sur l’historique du dossier: «Lors de la première grève qui a eu lieu dans ce McDo j’avais été interpellée par les salariés qui ont cherché toutes les solutions. J’ai moi-même était en contact avec McDo France pour trouver une issue en réfléchissant à une autre organisation économique, à un repreneur mais McDo a une doctrine et ne voulait pas en changer». Elle poursuit: «Nous avons été reçus, avec les salariés, au Ministère de l’Emploi pour, là encore, trouver des solutions et l’État a soutenu les salariés sans que cela fasse évoluer la position de McDo France. J’avais aussi rencontré Jean-Claude Gaudin qui m’avait dit que si McDo France ne faisait pas d’effort il n’y aurait plus de construction de McDo sur Marseille». Samia Ghali rappelle que l’enseigne a touché de l’argent de l’État, entre 400 000 et 600 000 euros pour ce site de Sainte-Marthe. «A quoi ont-ils servi ?», interroge-t-elle avant de demander un vote nominatif sur ce dossier «afin d’éviter les doubles discours». Aïcha Sif rend à son tour hommage à tous ceux qui ont permis «l’expérience extraordinaire de l’après McDO qui a soutenu des milliers de personnes». Elle rend hommage «à ces hommes et ces femmes qui méritent tout notre respect. Ces bénévoles qui, avec de multiples associations ont créé un lieu où les habitants prennent leur destin en main». Cinq élus n’ont pas pris part au vote. Sur 96 votants, 54 ont voté pour, 34 contre et 8 se sont abstenus.
Répondre aux enjeux sociétaux, sociaux, environnementaux et démocratiques de la Ville
Olivia Fortin présente le dossier relatif à l’évolution des services visant à permettre à ces derniers de répondre aux enjeux sociétaux, sociaux, environnementaux et démocratiques de la Ville. L’organisation des services de la ville de Marseille doit évoluer avec comme priorité: «Améliorer le service quotidien à la population; inscrire la Ville dans son époque en matière de transition écologique, de participation citoyenne; préparer l’avenir de Marseille», souligne-t-elle. Elle insiste sur la volonté de la Mairie de renforcer la transversalité dans les services. Insiste encore sur le fait que ce travail est accompli en concertation avec le personnel, ses organisations syndicales qui s’est traduit par, une première en matière de réorganisation, le vote positif de trois organisations syndicales et l’abstention de deux. Des éléments qui n’impressionnent pas Pierre Robin, LR, pour qui: «Les choses s’étirent dans le temps en matière de réorganisation» avant d’interroger: «Quand serez-vous en ordre de marche?». Il ne manque pas d’ajouter: «En plus, nous venons d’apprendre avant le conseil que le Directeur général des services, Benoît Quignon, va devenir conseiller spécial auprès du Maire. Le Maire a décidé de le débarquer. Nous avons deux Benoît, un légitime, calme, compétent l’autre illégitime démocratiquement, nerveux, cassant. La vie est mal faite, c’est le premier qui est mis sur la touche». Puis de revenir sur les élections, le retrait de Michèle Rubirola et, maintenant la création d’un groupe écologiste et citoyen.
«Nous avons trouvé en arrivant une organisation qui relevait de l’antiquité»
Stéphane Ravier (RN) considère pour sa part: «Le fait qu’il y ait une réorganisation ne me choque pas surtout lorsque l’on annonce que l’objet est de renforcer la participation citoyenne»… Occasion pour lui de passer à l’attaque en évoquant le premier tour des élections régionale et départementale: «Nous avons été la risée de la France avec 34 bureaux fermés jusqu’à 10h30».
De son côté Sébastien Barles (EELV) se félicite de la réorganisation des services: «Nous avons trouvé en arrivant une organisation qui relevait de l’antiquité. Là nous renforçons certaines directions comme celle de la protection de l’environnement». L’écologiste Fabien Perez revient sur la création d’un groupe, s’adresse à Pierre Robin: «Vous ne comprenez pas que nous sommes une majorité plurielle dans cette ville plurielle. Notre objectif commun est de redresser cette commune et nous, écologistes et citoyens nous participons à cette tâche sachant que dans cette majorité nous avons suffisamment de valeurs communes pour nous enrichir de nos différences». Il affiche enfin comme ambition de faire de Marseille un leader de la transition écologique. Benoît Payan rend hommage au travail accompli pour cette transformation. Précise que «Benoît Quignon reste à mes côtés». Pierre Robin ayant mis en exergue les victoires de Martine Vassal et Renaud Muselier, Benoît Payan félicite, une nouvelle fois, les deux présidents élus ajoutant: «s’ils ont été élus c’est aussi, peut-être, parce que des gens de notre majorité l’ont permis». Joël Canicave fait le point d’étape sur la convention cadre entre la Ville de Marseille et le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône 2016-2019, sur ses avenants consécutifs et approbation des projets éligibles à une demande de réaffectation de subventions. «Sur les 200 millions dont nous disposions, pour 344 projets, il nous reste 13 millions et nous allons nous remettre autour de la table pour poursuivre notre partenariat».
«Cette délibération illustre la politique de puissant soutien du Département»
Pour Yves Moraine (LR) «cette délibération illustre la politique de puissant soutien du Département, sous la présidence de Martine Vassal, à l’égard de Marseille: 200 millions pour la période 2016-2021 quand l’aide sur la période 2003-2015 n’avait été que de 9 millions d’euros». Il annonce: «Demain le Conseil départemental continuera à aider Marseille, il n’y aura pas d’opposition stérile. Les montants dépendront d’une part de la capacité financière du Département et, d’autre part, des projets que vous présenterez. Notre seul but est d’améliorer le plus vite possible le quotidien des Marseillais».
«une enveloppe modeste, 10 millions d’euros»
Joël Canicave présente le budget supplémentaire «une enveloppe modeste, 10 millions d’euros» qui s’inscrit dans le cadre de le crise sanitaire. Pierre Robin (LR) déplore qu’un million d’euros aille à des cabinets conseil et note qu’une renégociation de la dette entraîne «un coût supplémentaire de 6 à 7 millions». Joël Canicave lui répond: «Le million d’euros est essentiellement consacré à des dépenses d’audit visant à répondre aux préconisations de la Chambre régionale des comptes. Et la réorganisation de la dette a un coût c’est vrai, mais nous arrivions devant un mur de la dette, nous devions agir ainsi pour ne pas stopper les investissements».
Michel CAIRE