Publié le 15 juillet 2021 à 20h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 19h20
Nice a commémoré, ce 14 juillet, le cinquième anniversaire de l’attentat qui a coûté la vie à 86 personnes. Le Premier ministre Jean Castex, accompagné entre autres du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, et de la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a participé à cette cérémonie d’hommage sobre, selon le vœux des familles. Le soir, un concert a eu lieu avec Grand Corps malade tandis qu’à 22h34, heure de l’attentat, 86 faisceaux lumineux sont partis vers le ciel.
«86 morts, ce sont des centaines de familles condamnées à l’absence, à la douleur et à la souffrance et cela pour des décennies. La Nation toute entière a souffert avec elles et n’a rien oublié de leur drame», déclare le Premier ministre, Jean Castex, lors de la cérémonie en hommage aux victimes et blessés de l’attentat du 14 juillet 2016 . Il tient également à rendre hommage à «Nadine Devillers , Simone Baretto Silva et Vincent Loquès lâchement assassinés, eux aussi par un autre terroriste le 29 octobre 2020 à l’intérieur de Notre-Dame de l’Assomption». Alors, pour le Premier ministre «Nice, plusieurs fois meurtrie, aurait pu douter, vaciller, s’effondrer même sous la violence, s’eût été mal la connaître car Nice, la résiliente a su se révéler. (…). Les Niçoises et les Niçois ont fait preuve de cohésion, de solidarité, de fierté et de courage».
«Il y a cinq ans, notre pays subissait l’une des pires barbaries de son histoire»
Pour Christian Estrosi: «Il y a cinq ans, notre pays subissait l’une des pires barbaries de son histoire. Nice, et à travers elle la France, était souillée par le terrorisme islamique. Depuis ce funeste 14 juillet 2016, le jour de notre fête nationale est devenu désormais un moment de peine». Et de citer: «86 anges, de toutes nationalités, de toutes religions, de toutes conditions sociales, se retrouvant un 14 juillet pour fêter la concorde nationale jusqu’à en payer le prix de leur vie». Il poursuit : «Cinq ans après nous sommes toujours là. Cinq ans où chaque jour a pu être un jour de douleur, de découragement, de rage, d’espoir, de paix pour chaque personne qui a été touchée, pour chaque victime que nous accompagnons chaque instant pour aider à traverser cette épreuve». Souligne: «le rôle majeur et l’investissement de nos associations de victimes pour que personne ne soit isolé dans la douleur, et pour leur redonner de l’espérance. Et nous le ferons toujours, car la peine ne disparaît jamais».
« 42 policiers municipaux niçois ont défilé sur les Champs-Elysées»
Alors, pour Christian Estrosi: «Chaque année, sans rien oublier, sans rien ignorer de la menace qui se perpétue, c’est plus unis que nous vivons ces moments étranges et pourtant si puissants. Cette année encore, alors que la pandémie est toujours là, c’est plus déterminés que nous vivons ce 14 juillet, déterminés à être plus solidaires, plus efficaces, plus énergiques dans la lutte que nous livrons au virus». Il rappelle que pour le premier anniversaire de la tragédie le Président de la République assistait aux cérémonies à Nice. «Sa présence témoignait, au nom de la Nation, de cette peine partagée par chaque Français» avant de saluer la présence, cette année du Premier ministre. Il fait part à ce dernier de sa gratitude: «dont je vous prie de transmettre l’expression au président de la République, pour ce qui s’est passé ce matin à Paris, sur les Champs-Elysées, au milieu des forces armées et des forces de sécurité et de secours qui sont l’honneur de la Nation, ont défilé 42 policiers municipaux niçois». Il n’oublie pas non plus, «que le 14 juillet 2017, en hommage de la Nation à nos anges, Nissa La Bella a été jouée en ouverture du défilé».
«c’est justement quand l’adversité obscurcit l’horizon qu’il faut croire en nos capacités»
Christian Estrosi rappelle que: «L’histoire de la France nous a appris que c’est justement quand l’adversité obscurcit l’horizon qu’il faut croire en nos capacités à sortir en vainqueurs de l’épreuve. L’histoire de Nice aussi nous donne cette même leçon. Et je prends l’engagement que c’est ensemble que nous continuerons à trouver les réponses les plus justes, et je sais que vous en ferez de même Monsieur le Premier ministre». Il conclut son intervention : «C’est ensemble, unis dans l’épreuve, que nous résistons et que nous trouvons aussi en nous les raisons d’espérer. L’espoir en la vie, qui est si forte, qui nous offre tant de joies, qui nous unit. L’espoir qui nous est indispensable pour renouveler nos forces et notre énergie. L’espoir qui solidifie notre détermination. L’espoir qu’on tente sans relâche d’anéantir et qui grâce à vous est plus fort que jamais».
Michel CAIRE