Provence-Alpes-Côte d’Azur. Primaire, démocratie, environnement, décentralisation… Entretien avec Renaud Muselier

Publié le 19 juillet 2021 à  8h26 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  19h20

Il a servi de punching-ball pendant deux mois, a livré le combat sans doute le plus difficile de sa vie politique mais la belle victoire aux élections régionales l’a ragaillardi. C’est un Renaud Muselier en forme, même s’il «a besoin de vacances» qui nous accueille dans son bureau. L’un des barons du gaullisme semble avoir pris une autre stature, comme si avoir eu raison contre une partie des siens, l’avait dopé. Il a obtenu un nouveau mandat de président de région avec les dents et compte bien ne pas s’endormir lors de ce mandat.

« Des blancs-becs m’ont fait un procès d’intention »

La victoire est belle mais elle aura laissé des traces sur une peau pourtant bien tannée. Renaud Muselier ne supporte pas les procès d’intention effectués par une partie des LR lors de l’ouverture de sa liste à des candidats étiquetés LREM. Il règle ses comptes avec ceux qui se sont poussés du col, à ses grenouilles qui ont voulu se faire plus grosses que le bœuf et ont risqué de faire gagner le RN voire menacé l’avenir du parti.

«Un candidat LR oui, mais pas de primaire»

Pour 2022, ne parlez de primaire ou d’un mot plus édulcoré et alambiqué : le départage. Pour Renaud Muselier un candidat LR s’impose à la présidentielle au regard du poids du parti à tous les échelons politiques mais sans passer par une primaire mortifère, le passé l’a montré. Il espère que «l’été, le rosé et les cigales» aideront Jean Léonetti, le maire d’Antibes, à trouver un terrain d’entente entre les leaders LR potentiels pour qu’un seul se détache afin que le parti ne présente qu’un candidat en 2022.

«Ceux qui ne votent pas ont tort»

Pas de mea culpa de la part du président de région concernant l’abstention record de juin dernier. «Les Français adorent commenter et refaire le match mais ils refusent de prendre leurs responsabilités notamment les jeunes. Ceux qui ne votent pas ont tort. Mais il faut aussi que l’on réfléchisse au calendrier et qu’on soit plus clairs sur qui fait quoi.»

« Main tendue à ceux qui se sont retirés »

Signe fort, pour ce nouveau mandat Renaud Muselier place sous son autorité l’environnement avec la «COP d’avance», le plan environnemental régional. Il compte intégrer les idées de ceux qui se sont retirés pour faire battre le RN. «On invente un nouveau modèle démocratique, on n’a pas de référence, la seule que l’on ait c’est 2015 et c’était une usine à gaz. Là j’ai pris mon temps, je vais modifier le règlement intérieur et faire des propositions pour que ceux qui ont participé au front républicain puissent s’exprimer via des motions, des vœux ou des délibérations. J’attends leur retour.» Wait and see donc.

«On veut plus de décentralisation»

Pour Renaud Muselier la crise du Covid a montré «les carences de la centralité. Il y a une unanimité au niveau des présidents de région pour réclamer plus de décentralisation et de déconcentration. Nous allons prochainement présenter un livre blanc avec l’ensemble de nos propositions. Les candidats à la présidence devront se positionner sur ce livre blanc.» Pour le président de la région sud les régions ont démontré leur savoir-faire en matière de gestion de crise.

Méditerranée : «Négocier de région à wilaya »

Il y a des difficultés dans le bassin méditerranéen, l’Union pour la Méditerranée a été un élément fédérateur mais c’est insuffisant «c’est une culture d’État à État, moi je propose de région à wilaya, c’est plus efficace pour résoudre les problèmes immédiats même s’il faut garder le principe d’une diplomatie d’États.» Le menu est copieux pour ce nouveau mandat, les vacances dans 10 jours permettront de recharger les batteries. Propos recueillis par Joël BARCY

Documents joints

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