Publié le 23 juillet 2021 à 21h37 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 19h21
Le multi-médaillés en voile Xavier Rohart évoque les JO de 2024 à Marseille. Son rêve aurait été de pouvoir continuer à naviguer pour être sur plan d’eau de la cité phocéenne mais «je suis trop vieux », regrette-t-il . Avec ses deux titres de champion du monde et une médaille olympique, Xavier Rohart connaît le poids de cette compétition dans l’esprit des athlètes. «On est déjà à fond dedans».
« 2024 c’est avant-hier ! »
Si 2024 semble loin pour le profane, les athlètes ont déjà l’esprit aux JO. Pour ceux qui sont à Tokyo et qui ne manqueront pas Marseille mais aussi pour les Espoirs de la Fédération française de voile. «Ils sont déjà dans les starting-blocks et sont morts de faim. Ils ruent dans les brancards et rêvent de bousculer la hiérarchie dans trois ans», dévoile Xavier Rohart.
«Qui dois-je être dans 2 ans »
Une préparation olympique c’est un marathon. Il faut savoir gérer. «C’est une préparation lourde, longue. Il faut s’acclimater au plan d’eau, acquérir la meilleure technique possible. Se projeter, être dans la construction. Qui dois-je être dans deux ans pour me qualifier aux JO et dans trois ans pour briller sur le podium dans mon pays ? » Est-ce que concourir à domicile ajoute de la pression ? Le double champion du monde explique: «Tout dépend des athlètes mais moi ça m’aurait créé une pression. Avoir les couleurs bleu blanc rouge derrière soi cela invite à se dépasser. Moi en plus, Marseille c’est la ville où je me suis entraîné donc oui j’aurais vraiment peaufiné les choses au maximum pour l’emporter.»
« Pour être surpuissant il faut se fondre dans le milieu »
Xavier Rohart souligne qu’ une préparation olympique c’est tout un ensemble. «Pour Sydney j’ai vécu un an et demi en Australie. Il faut se connecter aux événements, à la météo, au plan d’eau et à la ville aussi. Prendre des pots sur les terrasses… Il faut s’imprégner du lieu où tu vas évoluer. Quand tu rassembles tous ces éléments le jour J tu es surpuissant et tu décroches une médaille ». Pour Athènes, plus proche, ce furent plusieurs allers-retours de 3 ou 4 mois pour parfaire sa préparation.
Les athlètes étrangers bientôt dans la rade sud
Le plan d’eau de Marseille va prochainement voir débarquer les sportifs du monde entier. «Des contrats ont été passés avec des clubs locaux pour stocker les bateaux et divers containers. La préparation c’est maintenant pour les sportifs. 2024 c’est demain. Dans trois ans avec des qualifications dans deux ans. Plus de temps à perdre quel que soit le continent. Être prêt en juillet 2024 suppose une sérieuse adaptation. Il faut être capable de gérer son engin par tout type de vent. Marseille suppose un athlète complet susceptible de naviguer avec un fort mistral comme une simple brise thermique.» Face aux événements reliefs, plage, mer, météo tout le monde choisit en général la même option c’est là où il faut être le meilleur, le plus aguerri pour gagner la première marche du podium. Dès la semaine prochaine les Français seront à pied d’œuvre.
« Tout le monde met le paquet »
Pour Xavier Rohart tout le monde est déjà en ordre de marche. «La Fédération française de voile, l’agence nationale du sport, L’État mettent le paquet. Les élus aussi depuis le dépôt du dossier. Les clubs sont en ordre de marche et on voit déjà des étoiles briller dans les yeux. Le monde économique est plus attentiste mais ça va démarrer. Il va mesurer rapidement l’impact d’un tel rendez-vous avec tout le monde médiatique à Marseille. On aura beaucoup de monde dans la ville. L’olympisme c’est l’essence du sport. En plus on aura de vraies chances de médailles chez les filles mais aussi chez les garçons». Rendez-vous le 26 juillet 2024.
Joël BARCY