Publié le 23 août 2021 à 11h50 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 14h54
Le ténor Charles Burles vient de s’éteindre à l’âge de 85 ans. La nouvelle a attristé le monde de l’art lyrique et, en particulier, à Marseille où il était né et avait souvent chanté l’opéra et l’opérette.
«Oh nuit enchanteresse / Divin ravissement / Oh souvenir charmant, / Folle ivresse, doux rêve ! ». Combien de fois Charles Burles a-t-il fredonné ou chanté cette romance de Nadir, célèbre air des Pêcheurs de perles de Bizet, qui convenait tellement à sa voix ? Sa voix ? C’était celle d’un ténor léger, avec une grande fluidité et beaucoup d’aisance dans les aigus. On peut la retrouver dans les nombreux enregistrements réalisés au cours de sa carrière, notamment pour EMI.
En troupe à Marseille
Il était né le 21 juin 1936 à Marseille et avait intégré la troupe de l’Opéra, engagé par Louis Ducreux en 1963. Il mènera ensuite sa carrière entre Marseille et Paris, principalement, mais aussi dans quelques pays européens où sa voix aérienne et délicate séduisait le public. Offenbach, Rossini, Delibes, Adam faisaient partie des compositeurs dont il appréciait de donner les œuvres. Quant à Mady Mesplé, sur scène comme au disque, elle fit partie des ses partenaires idéales. A l’issue de sa carrière de soliste, il avait décidé de transmettre son savoir en dispensant un enseignement fort apprécié par celles et ceux qui ont eu le bonheur de le recevoir.
Discret et souriant
Charles Burles avait pour habitude d’assister aux opéras, certes, mais aussi à toutes les opérettes données à l’Odéon, sur la Canebière à Marseille. Il y rencontrait de nombreux amis avec lesquels il ouvrait la boîte à souvenirs sans jamais tomber dans le pathos. C’est là que nous le rencontrions. Il était un homme discret et réservé, souriant mais peu loquace, tête dans les étoiles, la musique plein les yeux et le cœur. «Aux clartés des étoiles, / Je crois encore la voir / Entrouvrir ses longs voiles / Aux vents tièdes du soir…» Au milieu des étoiles, Charles Burles y est maintenant, et il a le droit d’y briller…
Michel EGEA