Publié le 11 septembre 2021 à 22h13 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 14h55
Le Groupe SOS a réuni à bord du Kraken, 3 mâts amarré au Vieux Port, 3 associations partenaires, « Planète urgence », une ONG dont la mission est la préservation des forêts et de la biodiversité en danger, l’association les Amis du Marais du Vigueirat , qui gère une réserve naturelle, en Camargue. Pour la 3e association, entretien avec Meryl Gaud, membre de l’association « Wings of the Ocean » qui est avec une trentaine d’équipiers à bord du « Kraken ».
Destimed: Comment se passe la vie à bord du Kraken? Meryl Gaud: On vit à bord avec une trentaine d’équipiers issus de milieux différents, il y en a qui sont déjà marins, d’autres qui ne le sont absolument pas, comme c’est mon cas puisque j’étais technicien du spectacle vivant, fonctionnaire à la ville de Lyon. La vie à bord se déroule plutôt bien bien parce que se retrouve ici une trentaine de personnes avec une même motivation qui est d’agir pour la nature, agir pour la planète…Nous avons tous les mêmes convictions mais avec des tas d’idées différentes. C’est ce qu’il y a de très bien dans notre association, on peut vraiment proposer tout car toute idée est bonne à prendre. On a réussi à financer une partie du programme « Étang de Berre » en déployant un calendrier qui parodie les Dieux du stade et qui s’appelle les Dieux du sale. Le concept consistait à poser nu avec des déchets pour sensibiliser les gens, expliquer qu’aujourd’hui on a notre mer et pas un océan de déchets. Il s’agit pour nous à la fois d’une grosse aventure humaine et écologique. Combien de temps va durer cette aventure? C’est au choix du bénévole. Moi, à la base, je suis arrivée en disant je vais rester un mois, pour aider sur le chantier du bateau. Et puis, cela fait un an que je suis là. Il y a des bénévoles qui après poursuivent leurs études, d’autres reprennent leur travail. C’est le cas d’un cuisinier qui est resté 4 mois, avec nous et à la fin du confinement, il a dû retourner à son restaurant. Mais, il nous a fait de bons petits plats pendant 4 mois. quel bénéfice tirez-vous d’une année passée à bord d’un voilier ? Pour moi, c’est déjà apprendre toute la vie marine, à savoir manœuvrer, comprendre le vent, comment positionner son bateau avec le vent, garder son cap… L’avantage d’être bénévole, on peut aller voir le capitaine sans problèmes, lui demander des conseils, s’il nous dit ce n’est pas le moment, il n’y a pas de souci, on revient plus tard. On a accès à beaucoup de formations à bord car il y a des gens qualifiés. On a eu un officier qui était militaire, pompier qui nous a formés aux premiers secours, à la lutte contre l’incendie, aux règles de sécurité à bord d’un navire, etc. En ce qui me concerne j’ai appris la mécanique petit à petit, sur le tas: comment fonctionne un moteur. Avec mon passé d’électricien, qui permet de mieux comprendre les tableaux électriques et tous ses problèmes, et le mécanicien, on était très complémentaires. On a pu bien travailler, réparer le bateau au fur et à mesure de la navigation. Maintenant, on va entamer un nouveau chantier naval…. pour ne plus avoir à le toucher pendant quelques années. Ce bateau est amarré au Vieux-Port avec 2 objectifs recevoir du public pour découvrir ce grand trois mâts et sensibiliser le public aux déchets en mer… On organise effectivement des visites, on explique notre aventure, notre vie à bord, comment on traite le déchet, comment on récupère les déchets. L’Étang de Berre c’est un pôle qui a énormément évolué. On travaille sur ce qu’on appelle la caractérisation des déchets. Nous, sur le Kraken, on opère sur catégorie 2 et 3 du bâton de sucette, à la capsule de bière, plus on en récupère, plus on peut savoir exactement comment traiter là où se situe le problème, à la base, à savoir, la production des emballages et des déchets qu’on retrouve, ensuite, en mer. 210903-000_meryl_gaud_en_reconversion_professionnelle.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO