Marseille. Club Pernod Ricard. Paysages et territoires : comment réinventer la place et le rôle de la nature dans nos villes et dans nos terroirs ?

Publié le 27 septembre 2021 à  13h24 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  16h26

Pernod Ricard France a dédié son Club du Vieux-Port pendant toute la durée du Congrès Mondial de la Nature pour accueillir dirigeants engagés, acteurs de la société civile afin de favoriser des échanges informels et partager les solutions existantes.

Élodie Grimoin, directrice générale de Urban Canopee - Luc Monteil, président du Conseil International Biodiversité et Immobilier - le médiateur - Virginie Bartholin, responsable achats, Pernod Ricard France et Morgane Yvergniaux, Group Sustainable Agriculture Manager, Pernod Ricard @ B.G/Pernod Ricard
Élodie Grimoin, directrice générale de Urban Canopee – Luc Monteil, président du Conseil International Biodiversité et Immobilier – le médiateur – Virginie Bartholin, responsable achats, Pernod Ricard France et Morgane Yvergniaux, Group Sustainable Agriculture Manager, Pernod Ricard @ B.G/Pernod Ricard

C’est en partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique que Pernod Ricard France a clôturé ses soirées Congrès Mondial de la Nature. Morgane Yvergniaux, Group Sustainable Agriculture Manager, Pernod Ricard explique: «Notre groupe s’implique dans le respect de l’environnement, la biodiversité car sans cette richesse, nous n’existerions tout simplement pas puisque tous nos produits sont issus de terroirs. Et cela Paul Ricard l’avait très vite compris puisqu’il a, notamment, créé dès 1966, l’Institut Océanographique qui porte son nom». Elle poursuit: «Nous avons plus de 350 terroirs dans le monde et nous nous inscrivons dans une démarche d’agriculture régénératrice. Pour cela nous prenons en compte le climat, la diversité et les communautés qui vivent sur ce territoire. Dans le même temps nous réduisons nos rejets de gaz à effet de serre». Puis d’insister sur des notions telles la transmission des savoirs, d’autonomie, de sécurité alimentaire.

«On veut casser la monoculture, réduire les fertilisants et offrir une meilleure rémunération aux agriculteurs»

Virginie Bartholin, responsable achats, Pernod Ricard France évoque pour sa part la façon dont le Groupe s’inscrit dans une logique de filières durables où il s’agit de prendre en compte la qualité des produits, le respect de la nature mais aussi un prix assurant une meilleure qualité de vie pour les agriculteurs. «Nous nous sommes engagés en faveur de la culture du fenouil en Haute-Provence et en Normandie. Nous travaillons aussi avec toute la filière de la betterave sucrière. On veut casser la monoculture, réduire les fertilisants et offrir une meilleure rémunération aux agriculteurs». Elle évoque enfin la cueillette de la gentiane sauvage: «Nous accompagnons la filière pour développer les bonnes pratiques et prescrire l’arrachage». Dans tous ces secteurs: «Nous nous appuyons sur des experts, des associations. Concernant le fenouil nous finançons une thèse doctorante sur l’interaction entre le fenouil et les polinisateurs».

«Notre terrain de jeu c’est le quartier, le bâti»

Pour Luc Monteil, président du Conseil International Biodiversité et Immobilier: «Notre terrain de jeu c’est le quartier, le bâti. Nous réunissons les acteurs de la ville, les acteurs du vivant en ville, des écologues urbains et nous réintroduisons la biodiversité qui a été exclue des villes dès le moyen-âge pour des raisons sanitaires». Le Conseil international promeut les meilleures pratiques en matière de biodiversité urbaine pendant les phases de planification, conception, d’entretien, d’occupation et de valorisation de l’environnement bâti. Les labels Biodivercity, dont il est à l’initiative, sont les outils principaux servant un objectif fort : «Créer des lieux et des espaces de vie accueillant du vivant qui soient exemplaires en termes économiques, socioculturels et fonctionnels. A l’échelle des quartiers, il contribue à inventer et construire une ville bienveillante et résiliente». 300 opérations sont ainsi engagées. Luc Monteil précise encore: «Il y a souvent, dans un premier temps, une démarche esthétisante dans la réintégration de la biodiversité, mais cela ne fonctionne pas de cette manière». Il note toutefois qu’une prise de conscience est là: «Aujourd’hui les promoteurs, les aménageurs avancent et il y a quelques acteurs majeurs qui poussent dans le bon sens».

«Nous voulons rafraîchir les villes en les végétalisant»

Élodie Grimoin, directrice générale de Urban Canopee, explique pour sa part: «Nous voulons rafraîchir les villes en les végétalisant». Elle raconte: «A la suite de la canicule de 2016, des chercheurs des Ponts ParisTech ont eu l’idée de travailler sur des structures légères élastiques pour végétaliser la ville. Avec une résistance mécanique identique à l’acier, ces structures en matériau composite sont quatre fois plus légères et possèdent une bien meilleure durabilité (résistance à la corrosion et excellente tenue aux intempéries) ; elles semblaient donc idéales pour être végétalisées et lutter ainsi contre le phénomène des îlots de chaleur. Nous avons commencé sur de petits modules jusqu’au modèle Corole, qui, avec 1m² d’emprise au sol garantit 50m² de surface ombragée». Un système qui outre la structure légère, comprend un pot, un arrosage intelligent équipé par batterie solaire. «Nous pouvons aujourd’hui imaginer plein de formes et nous avons développé une ferme urbaine sur le toit d’un centre commercial».
Michel CAIRE

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