Publié le 22 septembre 2021 à 9h21 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 16h26
Dans un peu plus d’une semaine, du 1er au 14 octobre 2021, tous les artisans de France seront appelés aux urnes pour élire leurs représentants au sein de leur Chambre de Métiers et de l’Artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur. Philippe Piantoni, président de la Fédération Régionale du Bâtiment et Alain Gargani Président de la CPME Sud Provence-Alpes- Côte d’Azur viennent de présenter la liste «Fiers d’être artisans» en se posant comme concurrents de la liste historique, «La voix des artisans» pour «donner un nouveau souffle à la défense des 198 000 artisans».
Philippe Piantoni et Alain Gargani laissent très rapidement la parole à leurs 6 têtes de liste départementale pour décliner 6 axes de leur programme : Philippe Catinaud, tête de liste dans le Vaucluse évoque ainsi la formation des collaborateurs; Daniel Salenc, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône: invite à relever le défi de la jeunesse; Fabrice Zimmermann, tête de liste dans les Hautes-Alpes aborde l’accompagnement de l’innovation, la compétitivité et la digitalisation des entreprises. Alain Coudair, tête de liste dans les Alpes-de-Haute-Provence, se prononce pour la création d’un guichet unique pour la simplification administrative; Pascal Roffo, tête de liste dans les Alpes-maritimes aborde le développement d’une saine concurrence, Valérie Marrone, tête de liste dans le Var conclut avec le renforcement du lien entre les artisans. Alain Gargani, président de la CPME Sud, rappelle le rôle de la CPME qui a rassemblé des fédérations dont celle du bâtiment, pour la création de cette liste «Fiers d’être artisans». Il souhaite une campagne plus longue pour faire mieux que 5% de votants, donne les axes importants du programme et ne confond pas son engagement politique, avec son engagement syndical. Quel est le lien entre la Fédération du bâtiment et la CPME ? Tout simplement, la Fédération du bâtiment est adhérente à la CPME, au niveau national, régional et local, c’est donc une de nos filières qui est à nos côtés, lors de la création de la CPME, au même titre que l’UMIH, (Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie), les coiffeurs du CNEC, (Conseil national des entreprises de coiffure), le CNPA, (Conseil national des professions d’l’Automobile)… On a 200 Fédérations qui sont adhérentes à la CPME . En 2016, la Fédération du bâtiment a lancé « Fiers d’être artisans » et vous n’en étiez pas, que s’est-il passé ? En 2016, c’est vrai qu’on avait fixé, sur ce territoire régional, une ambition sur les CCI et l’énergie s’est dépensée sur ces élections. On ne pouvait pas se démultiplier, et, à ce moment-là de l’histoire, on n’a pas pu donner des forces pour la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat. En revanche, depuis 2016, on a commencé à travailler à structurer, à développer. En plus, une volonté nationale existe d’être présents dans toutes les Chambres, pour porter une voix d’autant que l’on a une Fédération française des CMAR qui ne fait pas forcément le job comme on aimerait. C’est pour cela, qu’aujourd’hui, notre président national, François Asselin et le président de la FFB, (Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment NDLR), ont décidé de mettre toutes leurs forces dans cette élection. Vous serez légitimes si vous représentez vraiment les artisans mais on ne compte que 5 % de votants. Qu’est-ce que vous pouvez faire pour aller au-delà ? Très clairement, ce ne sont pas des élections qui intéressent les chefs d’entreprise. Ils ont le nez dans le guidon, ils n’ont pas le temps de s’intéresser à ces élections et, pour autant, ce sont des organisations, la CMAR et la CCI qui les représentent et qui peuvent changer leur quotidien. Aujourd’hui, qu’est-ce qui se passe, on nous ouvre des campagnes à 15 jours, 3 semaines de l’élection alors qu’il faudrait les ouvrir 6 mois avant pour avoir le temps de rencontrer tous les artisans. Quels sont les axes forts de votre programme ? Il faut faciliter l’accès aux marchés publics des petites entreprises, TPE, PME et des artisans, en particulier, parce qu’ils n’ont pas le temps de remplir la paperasse administrative. Sur les CFA, notre priorité est d’identifier les besoins territoire par territoire parce que ceux du 13 ne sont pas les mêmes que ceux du 04. C’est aller aider les CFA à se développer dans des domaines qui sont nécessaires à l’emploi du territoire, et aller chercher les jeunes dès la 6e dans les collèges puis, dans les lycées pour les motiver à venir faire des métiers de l’artisanat. Ce sont les plus beaux métiers du monde et vous pouvez gagner très, très bien votre vie, quand vous êtes artisan. On a vu votre engagement, au niveau politique, est-ce que cela ne vous gêne pas pour défendre une organisation syndicale ? Je change de casquette. je ne vais pas vous répondre politiquement aujourd’hui car j’ai une casquette qui s’appelle président de la CPME Sud, et, c’est, avec cette casquette, que je vous parle et je ne mélange pas les choses. [(Entretien avec Alain Gargani210917-005_alain_gargani.mp3)]Valérie Marronne, co-gérante d’une entreprise d’électricité, spécialisée en courant faible au Castellet, est la tête de liste pour le Var. Elle revient sur son parcours: «Je pense que toute expérience est bonne car cela nous donne des compétences pour effectivement être élue et connaître parfaitement les problématiques des entreprises et notamment des entreprises artisanales». Valérie Marronne précise: «Je suis, avant tout, une femme d’artisan. Mon mari a créé l’entreprise, il y a 23 ans. Je suis associée, depuis autant d’années», avant d’ajouter: «Et femmes d’artisans, nous avons souvent deux emplois, celui au sein de l’entreprise et celui au sein de la famille». Puis d’afficher les priorités de « Fiers d’être artisans »: «Un des points importants, c’est l’ambition de la proximité, c’est de remettre ces Chambres de métiers, au cœur de la vie des artisans. Le deuxième engagement est aussi primordial. Nous avons des problèmes de compétence. Par exemple notre entreprise d’électricité est spécialisée courant faible. Or, un technicien, courant faible, cela n’existe pas sur le marché du travail». Pour elle, il importe de redonner ses lettres de noblesse à l’artisanat: «Il faut montrer qu’en étant artisan, on peut faire un métier passionnant et très bien gagner sa vie». Et d’insister sur l’importance de l’apprentissage «qui est, aujourd’hui, le socle de notre nouvelle politique». Elle précise à ce propos: «un apprenti sur 3 devient un artisan et devient chef d’entreprise». Concernant les marchés publics elle indique être une petite entreprise mais«je réponds aux marchés publics». Et de considérer: «c’est vrai qu’on a parlé de lourdeurs administratives, mais, malgré tout, elles se sont pas mal simplifiés». [(Entretien avec Valérie Marronne,210917-006_valerie_marrone.mp3)]
Daniel Salenc, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône, président de « Fiers d’être artisans 13 » et boulanger pâtissier à La Ciotat, avance: «On s’aperçoit qu’il y a des pans de l’artisanat qui sont compliqués, on se sent seuls, on ne se sent pas soutenus, on a l’impression souvent que l’on parle de nous comme la première entreprise de France mais juste dans l’incantation. Nous, on veut que ce soit la réalité, qu’à partir de demain, on soit reconnus, respectés, dans tous les organismes, dans toutes les institutions et que nos Chambres de métiers vivent vraiment et fassent vivre vraiment nos artisans». Il indique avoir eu besoin de la Chambre voilà 21 ans: «Depuis ce temps-là je ne vais plus du tout à la Chambre de métiers car, comme la plupart des gens, je ne sais pas à quoi elle sert réellement, quelle aide elle peut nous apporter. Le guichet unique n’existe toujours pas, les conseils sont très compliqués». Puis de dénoncer: «Aujourd’hui, c’est l’État qui s’occupe des CFA et le protocole pour embaucher un apprenti est tellement compliqué que de nombreux patrons lâchent». Puis d’insister d’autre part sur l’importance de mettre en avant le fait qu’«il faut expliquer à nos jeunes que tout a changé, on innove, on fait en sorte que les poids soient moins lourds, l’ergonomie est dans nos établissements et dans nos ateliers, en maçonnerie, dans le bâtiment, dans les métiers de bouche….» [(Entretien avec Daniel Salenc, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône 210917-007_daniel_salenc.mp3)]