Publié le 24 septembre 2021 à 19h17 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 16h28
François De Canson, vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge du Développement économique, de l’Attractivité, du Tourisme et de la Prévention des risques majeurs -représentant Renaud Muselier- a lancé les États régionaux de la Relance à l’Hôtel de Région à Marseille. A cette occasion ont été présentés le mode d’emploi et les différentes commissions de ces états régionaux. Pendant plusieurs mois, les élus régionaux se réuniront dans des commissions par filière, par bassin d’emploi et par secteur, afin d’échanger avec des représentants du territoire. Ensemble, ils réfléchiront à comment travailler à la relance et proposeront des actions et dispositifs concrets à mettre en place.
La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur lance les états régionaux de la Relance pour construire, avec le monde économique, avec la société civile, des mesures d’urgence qui viendront en complément de celles déjà prises, notamment dans le cadre du contrat de plan État-Région. François De Canson signale que ces états régionaux «seront dédiés à tous les sujets, tous les domaines, pour donner un nouveau sens à ce mot de « relance » : à la fois économique, mais aussi sociale, bâtie pour faire face à l’urgence climatique et respectueuse avec humanité et bienveillance – des aspirations de chacun : progresser, grandir, aimer, vivre libres et heureux». Et d’annoncer: «Quand on prend un chemin aussi exigeant que celui d’un Plan de Relance, le gouvernail doit être solide. Tous les élus de la majorité de Renaud Muselier seront associés à ces travaux, avec la société civile et tous ceux qui représentent les corps intermédiaires de notre territoire».
«18 mois d’équilibriste»
François De Canson revient sur : «18 mois d’équilibriste, 18 mois à réinventer à l’échelle d’une région les leviers pour tenir ensemble. Personne n’avait le manuel idoine, personne ne détenait les clefs pour traverser une crise inédite. Les économistes avaient bien des pistes mais ils avaient jusque-là pour habitude de distinguer les crises liées à l’offre de celles liées à la demande. Mais que faire quand il y a télescopage des deux dû au confinement et à la rupture brutale de nos réflexes globalisés, et un effondrement des revenus, une multiplication des défauts de paiements et des anticipations pessimistes…». Pourtant la crise a été traversée, grâce au « quoi qu’il en coûte » de l’État, «grâce aux collectivités». Des mois lors desquels, rappelle-t-il: «Renaud Muselier et ses équipes se sont employés à tenir ensemble, trouver les solutions ensemble puisqu’elles devaient être créées. C’est cette même méthode que nous voulons appliquer pour la relance. Si nous avons été capables de tracer les pistes pour avancer dans cette épreuve, je suis convaincu que nous détenons les clefs pour tracer celles de notre avenir « économique » au sens large».
«Quelle serait notre plus-value si c’est pour revenir au statu quo»
Le vice-président de la Région prévient: «Se contenter de « sauver » l’ancien monde sans se saisir de l’occasion et s’engager dans une construction réfléchie serait une erreur». Il considère donc que «sortir de cette crise ne peut être assimilé à un simple processus de relance économique. Un simple retour au « business as usual » ne peut être satisfaisant. Quelle serait notre plus-value si c’est pour revenir au statu quo…»
Une fois ceci posé François De Canson note: «Tous les indicateurs de rentrée font état du redressement de notre économie. Après avoir plongé de 8 % en 2020, le PIB devrait progresser cette année de 6,25 %, c’est donc une reprise plus forte que celle anticipée. Il y a clairement un effet de rattrapage après une chute abyssale d’activité de 8 % en 2020. Malgré l’apparition des variants Delta et Mu, la consommation tire notre croissance». Il est également observé que l’activité dans l’industrie en région retrouve une situation quasi-normale, et une progression de l’activité des secteurs marchands grâce à la période estivale. Malgré cette remontée, François De Canson tient à préciser: «Nous nous situons toujours 10 points en deçà du niveau normal. L’activité devrait revenir à son niveau d’avant-crise d’ici la fin de l’année».
«Une économie plus forte face à cette 4e vague»
Le vice-président de Région parle d’«une économie plus forte face à cette 4e vague, la vaccination ayant permis une reprise plus durable de l’économie. Mais de nouvelles problématiques apparaissent. Les ruptures d’approvisionnement et les besoins de
main d’œuvre doivent être observés avec attention pour ne pas venir plomber à terme cette reprise». Souligne une dernière étude de la Banque de France, en juillet, qui révèle que près d’une entreprise sur deux rencontre ainsi des difficultés de recrutement, alors même que le taux de chômage demeure relativement élevé. «Et, si l’hôtellerie et le tourisme, ainsi que la culture ont bénéficié d’un bol d’oxygène cet été. N’oublions pas qu’ils ont aussi subi de plein fouet cette crise et en sortent fragilisés. La Région restera à nouveau aux côtés des professionnels», annonce-t-il.
«On ne va pas perdre une seule minute»
François De Canson, indique que la période des 12 prochains mois sera décisive «pour acter une reprise durable et retrouver une activité économique similaire à celle d’avant crise, car c’est ce que nous devons viser. On ne va pas perdre une seule minute dans la mise en œuvre de la relance». Il signale à ce propos que depuis le mois d’août une plateforme ouverte à la société civile est disponible sur le site maregionsud.fr/relance. Il affirme alors: «J’ai l’intime conviction que le France de demain doit être celle qui écoute les citoyens. Nos crises successives témoignent de la nécessité aujourd’hui de retisser les liens avec les territoires, avec les citoyens. Nous devons bâtir la relance et tenant compte de nos richesses et nos atouts, mais aussi des difficultés auxquelles sont confrontées nos filières, nos entreprises, nos citoyens».
«Avoir un coup d’avance»
«Un restaurateur, un hôtelier doit pouvoir embaucher, indique-t-il, je ne veux plus entendre qu’il est impossible de recruter un serveur ou une dame de chambre. Avec nos partenaires, et pôle emploi nous allons élargir notre plan d’actions et de formation dans le tourisme. On ne peut pas accepter que 7 500 emplois soient non pourvus». Autre axe avancé, favoriser l’indépendance, éviter les ruptures de stock bloquant des secteurs de production: «Un industriel doit pouvoir produire, il est impensable qu’un constructeur de voiture retourne à l’aiguille car il ne dispose plus de composants électroniques pour fabriquer des tableaux de bord digitaux. Nous allons travailler avec l’ensemble des industriels de la région, dans toutes nos filières pour anticiper ces difficultés, les prévenir et saisir les opportunités pour avoir un coup d’avance». Il ajoute encore: «Un citoyen doit pouvoir construire sa maison et une région un lycée, aujourd’hui les retards dans les chantiers s’accumulent et les prix s’envolent. On a d’abord fait face à une rupture de stock du bois de construction, il faut désormais faire face au manque de placo, de peinture ou d’isolants».
Puis de mettre en avant le personnel soignant: «Il doit être une priorité. Il a montré durant cette crise combien leur travail était vital. Ne les oublions pas, le secteur du sanitaire et social est en enjeu stratégique». Autre objectif affiché: la souveraineté alimentaire «être une région pilote dans ce domaine». Puis, il en vient à la culture «qui est fondamentale». Car, «une société qui perd son lien à la culture est une société qui s’appauvrit. Nous allons tenir notre engagement de campagne et augmenter de 10 % le budget de la culture».
« Un pays qui n’innove pas est un pays qui se meurt»
François De Canson considère: «Nous devons réinventer la façon de travailler et nous adapter aux nouveaux métiers. Le monde de l’emploi d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Nous devons pouvoir proposer une formation, un métier à tout le monde, y compris à ceux les plus éloignés du monde du travail en créant les passerelles qu’il manque aujourd’hui. Miser sur l’innovation sera essentiel, quel que soit les secteurs d’activité». Il rappelle à ce propos que la Région est passée cette année dans le top 3 des régions françaises les plus innovantes avec 458 demandes de brevets déposés en 2020, soit une hausse de 40,9 %. «C’est en partie le fruit de notre « plan brevets et licences », lancé en 2017 avec l’institut national de la propriété industriel et les centres de recherche de toute la région, mais c’est surtout le fruit d’une innovation florissante dans notre région. Un pays qui n’innove pas est un pays qui se meurt».
«Attirer 500 entreprises et créer plus de 10 000 emplois »
François De Canson souhaite une région qui «doit désormais devenir la plus innovante d’Europe». Et d’annoncer: «Les innovations de ruptures seront notre priorité : cela coûte cher mais nous y mettrons les moyens nécessaires. C’est indispensable si nous voulons regagner notre souveraineté. L’internationalisation de
nos entreprises et l’attractivité de notre région seront également au centre de nos priorités». Dans ce contexte, il met en exergue: «Sous la conduite de notre agence régionale risingSUD et avec nos agences départementales et métropolitaines et Business France nous accompagnons aujourd’hui 40 projets d’implantation représentant près de 4 000 emplois et 1 milliard d’euros d’investissement. Alors donnons-nous un objectif ensemble qui est celui à horizon 2027, d’attirer 500 entreprises et créer plus de 10 000 emplois».
«Arrêtons d’opposer écologie et économie»
Pour François de Canson: «Bâtir l’économie de demain c’est enfin engager aujourd’hui la décarbonation de l’économie et arrêtons d’opposer écologie et économie». Insiste sur l’engagement de la région «Avec notre Plan Climat « une COP d’Avance », nous engageons une véritable transformation pour mettre l’écologie au service de notre économie et notre croissance en accompagnant les entreprises et en protégeant notre environnement» Cite des grands groupes au rang desquels CMA CGM «et bien d’autres l’ont bien compris et doivent être de véritables modèles.»
«Cette relance que nous visons ne peut pas être, et ne doit pas être uniquement fondée sur la création aveugle de richesse pure. Elle doit prendre en compte la totalité du capital humain dont dispose cette région, voilà pourquoi elle devra se préoccuper de la question sociale et environnementale», insiste-t-il avant de conclure: «C’est pourquoi nos États Régionaux de la Relance ne feront pas seulement appel au monde économique. Voilà pourquoi nos États Régionaux de la Relance se préoccuperont de culture, d’Europe, des risques naturels, de l’aide aux territoires, de la sécurité». Les premières réunions ont eu lieu. Renaud Muselier clôturera ces États Régionaux en décembre. L’objectif sera d’aboutir à une feuille de route claire pour ces 6 ans, avec des résultats immédiats.
Michel CAIRE
[(
Les 20 commissions
20 commissions se réuniront en octobre, novembre et jusqu’au mois de décembre :
– commission « Lycées »,
– commission « Jeunesse et vie étudiante »,
– commission « Formation et Emploi »,
– commission « Recherche-Santé »,
– commission « Europe »,
– commission « Montagne »,
– commission « Biodiversité sur terre et en mer »,
– commission « Pollution et transition énergétique »,
– commission « Agriculture »,
– commission « Sports »,
– commission « Transports »
– commission « Sécurité/Défense »
– commission « Entreprises -Artisanat et commerce – Économie sociale et solidaire, économie circulaire »
– commission « Développement économique, industrie, attractivité »,
– commission « Numérique & innovation »,
– commission « Aménagement du territoire et soutien aux communes »,
– commission « Tourisme »,
– commission « Risques »,
– commission « Méditerranée du Futur et Territoires de Coopération»,
– commission « Culture » Avec six tables rondes thématiques)]