Publié le 29 septembre 2021 à 10h43 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 16h32
Thibaut Guilluy, Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, était à Marseille pour soutenir et échanger avec les entreprises engagées notamment sur le mentorat et l’emploi des jeunes. Sans oublier le nouveau chantier qui s’ouvre: la mise en place du capital jeune créateur expérimenté dans la cité phocéenne.
Thibaut Guilluy était ce lundi 27 à Marseille dans le cadre de ses rencontres avec les 95 cl’Hb (club hub) départementaux. La visite phocéenne s’inscrit également dans les annonces du président de la République qui font de Marseille un territoire expérimental concernant « le capital jeune créateur ». Thibaut Guilluy indique être à Marseille «pour soutenir et échanger avec les entreprises engagées concrètement notamment sur le mentorat et l’emploi des jeunes sans oublier un nouveau chantier qui s’ouvre à nous avec la mise en place du « capital jeune créateur »».
Permettre bientôt à chaque jeune qui le souhaite de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale
Il ajoute qu’en expérimentant le capital jeune créateur à Marseille, «nous permettrons bientôt à chaque jeune qui le souhaite de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Il a à cette occasion rencontré des entreprises du territoire ainsi que Fabrice Halimi qui a été nommé par le Préfet en octobre 2019 président du cl’Hb des entreprises inclusives du 13. Une rencontre marquée par la volonté du haut-commissaire «de faire plus, mieux», en s’appuyant sur la co-construction. Il a ainsi pris en compte les freins soulignés par Fabrice Halimi et les entreprises du territoire mais aussi la nécessité de valoriser les engagements, peut-être avec un label ou un trophée.
Le Haut-Commissaire revient sur les dispositifs mis en place pour favoriser l’emploi, il cite notamment «Les entreprises s’engagent» qui a été lancé par le président de la République en 2018. Dès 2019, un club se crée dans les Bouches-du-Rhône. «Aujourd’hui en France on en compte 95 avec plus de 20 000 entreprises mobilisées.» Ce dispositif crée des alliances «entre pouvoirs publics, acteurs de l’inclusion et entreprises» pour développer «la capacité collective d’inclusion dans l’emploi et dans la société» de ceux «qui ont une singularité ou qui portent une fragilité» à un moment donné de leur vie. «En coconstruisant on est plus efficace», insiste-t-il.
Les acheteurs publics vont devoir mettre un critère social dans leurs appels d’offres
Thibaut Guilluy rappelle les mesures prises par le gouvernement «pour faire sauter des verrous, offrir des opportunités». Il évoque à ce propos la mise en place de programmes d’achat inclusif. Différentes formes de groupements sont encouragées, y compris avec des entreprises classiques ou avec des facilitateurs d’achats inclusifs (plateformes inclusives, centrales d’achats, branches…). Les lauréats du plan 2020 sont également éligibles à condition d’avoir réalisé au moins 20% de leur objectif emploi 2021 à la date de candidature. «Les acheteurs publics vont devoir mettre un critère social dans leurs appels d’offres. Et le résultat est là. On va devoir acheter 30 millions de masques, avant c’était le moins disant qui s’imposait, tel n’est plus le cas et, ainsi plus de 1 500 emplois vont pouvoir se créer. Nous recréons de l’emploi avec un impact social et une empreinte écologique».
«Nous sommes là, poursuit-il, pour assurer, en lien avec les ministres intéressés, l’engagement des entreprises en faveur du déploiement du plan « 1 jeune, 1 solution »» Il précise encore qu’il s’agit bien «de veiller à la mobilisation des aides et des accompagnements à l’emploi en faveur des filières créatrices d’emploi et de promouvoir les innovations en la matière ; accompagner les mesures de soutien à la mobilité dans l’emploi et veiller à la meilleure valorisation des compétences acquises par le travail ; promouvoir les innovations sociales en faveur de l’emploi portées par les entreprises. Et, maintenant favoriser la création d’entreprise par des jeunes.»
Casser le « ce n’est pas pour moi »
«Quand nous avons lancé les emplois francs, explique Thibaut Guilluy, c’était extrêmement compliqué. En travaillant avec les entreprises nous avons simplifié le système. De même, concernant l’apprentissage, nous avons amélioré le système même si du travail reste à faire». Puis, il souligne un enjeu particulier sur Marseille: «On sort d’une crise Covid avec un chômage des jeunes qui diminue tandis qu’après la crise de 2008 le chômage des jeunes avait augmenté de 30% alors que la perte de croissance était moindre. Maintenant il faut s’attaquer aux maux structurels. Le chômage des jeunes est deux fois plus important que le chômage moyen. Et nous avons un million de jeunes qui ne vont pas à l’école et n’ont ni formation ni emploi. Nous sommes parmi les derniers en Europe. Nous sommes mauvais. D’autant que ce taux de chômage existe alors que de nombreux métiers sont en tension». Dans ce contexte il annonce: «On veut donner plus de chance à ceux qui en ont moins, casser le « ce n’est pas pour moi »».
Michel CAIRE
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