Publié le 28 septembre 2021 à 8h34 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 16h32
Depuis plusieurs jours, Marseille fait de nouveau face à une grève des éboueurs dans plusieurs arrondissements de la ville. Le mouvement a commencé le jeudi 23 septembre au soir, avec un débrayage d’une partie des agents, à l’appel de la CGT. Mouvement qui prend de l’ampleur car il est rejoint par Force ouvrière (FO) qui a déposé un préavis de grève ce lundi 27 septembre.
Les poubelles débordent des conteneurs et même si l’été a tiré sa révérence, outre un visuel qui fait oublier la beauté du Monde, la chaleur toujours présente apporte son lot de « malodorance » . Même si on veut apporter de l’élégance les rues de Marseille dégoulinent et puent…
La levée de bouclier des agents de la collecte est née autour d’une question récurrente, celle du temps de travail. Forcée de se conformer à la loi sur la réforme de la fonction publique, la métropole Aix-Marseille Provence (AMP) s’est lancée dans une réforme du temps de travail de ses agents, effective d’ici au 1er janvier 2022.
Actuellement, ces derniers travaillent environ 1 486 heures par an, bien moins que les 1 607 heures annuelles requises par cette loi, qui correspondent à 35 heures hebdomadaires. Aix-Marseille Métropole proposerait, selon les syndicats, un passage à 1 530 heures du temps de travail global, appliquant une réduction de 5 % de la durée légale pour prendre en compte la pénibilité des postes. Une décision qui a pour conséquences notamment l’abandon du «fini-parti » -qui permet aux agents d’arrêter leur journée une fois leur tournée achevée-, l’augmentation de près de deux heures du temps de travail quotidien, mais aussi la perte de jours de congés et d’heures supplémentaires.
«Cette proposition est une agression. Et un danger pour notre santé»
Les organisations syndicales réagissent à ce plan de modification du temps de travail des agents, qui leur a été annoncé par la collectivité présidée par Martine Vassal (LR). Une nouvelle tentative de rendre plus conforme à la légalité une organisation régulièrement pointée par la Chambre régionale des comptes…
«Il faut mesurer la gravité de cette proposition, explique Véronique Dolot, coordinatrice CGT pour la collecte à la métropole, auprès de « 20 minutes », cela voudrait dire que les rippers passeraient 5h42 par jour derrière leur benne. C’est surréaliste. C’est comme si on leur proposait de se jeter dans une piscine pleine de piranhas ! » Interrogé par Le Monde , Karim Yagoub, secrétaire du secteur collecte chez FO, dénonce: «L’administration nous dit : vous allez perdre vingt-huit jours de congés, vos heures supplémentaires, et travailler plus longtemps. Cette proposition est une agression. Et un danger pour notre santé.» «On va devoir travailler plus pour pas un centime de plus, s’insurge Patrick Rué, secrétaire général du syndicat Force ouvrière des agents territoriaux de Marseille et de la métropole auprès de « 20 minutes », Mais il faut comprendre qu’être éboueur à Marseille, c’est différent qu’être éboueur à Annecy ou Evian, qui sont des villes propres !». Et, dans un communiqué Force ouvrière déclarait lundi : «Devant le refus obstiné de l’Administration, dés ce soir (lundi ndlr ), c’est donc tous les arrondissements de Marseille et tous les Territoires de la Métropole qui seront en grève à l’appel du syndicat majoritaire !».
Anna CHAIRMANN